Arrêtés à Lyon et St-Etienne pour le meurtre d’un enfant
Un crime en Algérie. Une enquête menée par la police judiciaire de Lyon. Deux hommes localisés dans la région, écroués. Révélations sur une affaire extrêmement rare
C’est un cas judiciaire extrêmement rare, entre deux rives de la Méditerranée. Deux hommes sont actuellement écroués dans les maisons d’arrêt de la Talaudière et Lyon-Saint-Paul, mis en examen par un juge de Saint-Étienne dans le cadre d’une enquête menée par la police judiciaire de Lyon, fortement suspectés d’un crime commis en Algérie. Le 21 janvier 2007, Ameur Ferdi, 10 ans, est enlevé à la sortie de l’école. Sa famille reçoit des sms extrêmement inquiétants : « Ton fils est avec nous… si tu vas déclarer tu le trouveras dans la poubelle. » « Prépare l’argent » dit le ravisseur dans un ultime envoi. Le corps de l’enfant est retrouvé deux jours après, jeté dans un ravin boisé, couvert d’un sac plastique noir, trois mètres sous la route départementale 14, près de Setif, probablement étouffé. Les soupçons s’orientent sur un oncle du garçonnet, vu dans le quartier peu avant le rapt. Mais il a disparu avec précipitation, via la Tunisie. Grâce à un renseignement obtenu par la PJ de Lyon, Samir Ferdi, 28 ans, est localisé chez sa sœur, à Firminy, d’où une instruction ouverte à Saint-Étienne pour « enlèvement, séquestration de mineur, suivis de mort ». Il est interpellé sur son lieu de travail à Saint-Victor-sur-Loire, le 7 novembre. Le dossier est à la fois alimenté par les investigations menées au départ par la justice algérienne et par un travail d’orfèvre de la division criminelle de la PJ.
Des enquêteurs lyonnais se sont rendus en Algérie courant avril, durant douze jours. Différents témoignages torpillent l’alibi du suspect. Surtout, l’analyse de son téléphone portable révèle des bornes et des horaires qui suivent un itinéraire aboutissant au lieu du crime.
Ces relevés téléphoniques, ajoutés à de récents témoignages, mettent en cause un complice présumé, récemment localisé dans le 9e arrondissement de Lyon. Où il est interpellé par la PJ. Azzedine Gherraf, 45 ans, est mis en examen à son tour, placé sous un mandat de dépôt confirmé le 30 avril dernier par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon. « Un crime de sang sur un enfant, lui prendre de la vie contre de l’argent, on est là au bout de l’horreur » confie Me Serge Pasta, avocat lyonnais constitué partie civile pour la famille du garçonnet. Si les charges se confirment, il restera à comprendre le mobile. Franco-algérien issu d’une famille plutôt aisée, dotée d’une grande propriété, Samir Ferdi venait d’obtenir un prêt de 48000 euros pour acheter une machine d’injection de plastique qui n’a jamais fonctionné. Il aurait dilapidé de l’argent dans une liaison coûteuse. Voulait-il se renflouer ou l’entreprise criminelle cachait-elle une autre forme de vengeance? Il nie les faits. « Beaucoup d’éléments manquent encore, il conteste » commente prudemment Me Tahar Smiai, son avocat.
Richard Schittly
Un crime en Algérie. Une enquête menée par la police judiciaire de Lyon. Deux hommes localisés dans la région, écroués. Révélations sur une affaire extrêmement rare
C’est un cas judiciaire extrêmement rare, entre deux rives de la Méditerranée. Deux hommes sont actuellement écroués dans les maisons d’arrêt de la Talaudière et Lyon-Saint-Paul, mis en examen par un juge de Saint-Étienne dans le cadre d’une enquête menée par la police judiciaire de Lyon, fortement suspectés d’un crime commis en Algérie. Le 21 janvier 2007, Ameur Ferdi, 10 ans, est enlevé à la sortie de l’école. Sa famille reçoit des sms extrêmement inquiétants : « Ton fils est avec nous… si tu vas déclarer tu le trouveras dans la poubelle. » « Prépare l’argent » dit le ravisseur dans un ultime envoi. Le corps de l’enfant est retrouvé deux jours après, jeté dans un ravin boisé, couvert d’un sac plastique noir, trois mètres sous la route départementale 14, près de Setif, probablement étouffé. Les soupçons s’orientent sur un oncle du garçonnet, vu dans le quartier peu avant le rapt. Mais il a disparu avec précipitation, via la Tunisie. Grâce à un renseignement obtenu par la PJ de Lyon, Samir Ferdi, 28 ans, est localisé chez sa sœur, à Firminy, d’où une instruction ouverte à Saint-Étienne pour « enlèvement, séquestration de mineur, suivis de mort ». Il est interpellé sur son lieu de travail à Saint-Victor-sur-Loire, le 7 novembre. Le dossier est à la fois alimenté par les investigations menées au départ par la justice algérienne et par un travail d’orfèvre de la division criminelle de la PJ.
Des enquêteurs lyonnais se sont rendus en Algérie courant avril, durant douze jours. Différents témoignages torpillent l’alibi du suspect. Surtout, l’analyse de son téléphone portable révèle des bornes et des horaires qui suivent un itinéraire aboutissant au lieu du crime.
Ces relevés téléphoniques, ajoutés à de récents témoignages, mettent en cause un complice présumé, récemment localisé dans le 9e arrondissement de Lyon. Où il est interpellé par la PJ. Azzedine Gherraf, 45 ans, est mis en examen à son tour, placé sous un mandat de dépôt confirmé le 30 avril dernier par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon. « Un crime de sang sur un enfant, lui prendre de la vie contre de l’argent, on est là au bout de l’horreur » confie Me Serge Pasta, avocat lyonnais constitué partie civile pour la famille du garçonnet. Si les charges se confirment, il restera à comprendre le mobile. Franco-algérien issu d’une famille plutôt aisée, dotée d’une grande propriété, Samir Ferdi venait d’obtenir un prêt de 48000 euros pour acheter une machine d’injection de plastique qui n’a jamais fonctionné. Il aurait dilapidé de l’argent dans une liaison coûteuse. Voulait-il se renflouer ou l’entreprise criminelle cachait-elle une autre forme de vengeance? Il nie les faits. « Beaucoup d’éléments manquent encore, il conteste » commente prudemment Me Tahar Smiai, son avocat.
Richard Schittly
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