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Le 1% logement divise le MEDEF en France

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  • Le 1% logement divise le MEDEF en France

    En France, le feu couve au Medef autour du 1% logement. Comme dans l'affaire des retraits en liquide à l'UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau grand déballage au sein du patronat. La lutte de pouvoir latente entre d'un côté l'UIMM et la Fédération du bâtiment qui exercent une tutelle de fait sur le 1 % logement et de l'autre les représentants des services qui veulent être davantage associés à la gestion de ces fonds qui avoisinent les 3,5 milliards par an s'opère sur fond d'enquêtes de la Cour des comptes.

    Les magistrats de la Rue Cambon s'intéressent au fonctionnement de plusieurs organismes collecteurs du 1% logement (CIL). Dans un questionnaire envoyé il y a quelques semaines à plusieurs responsables de CIL que Le Figaro a pu consulter , ils s'interrogent plus particulièrement sur le rôle joué par des prestataires de services qui gravitent autour du 1% logement, parmi lesquels le cabinet DLA, promoteur du site Internet «aidologement.com». Lancé au tournant des années 2000 «pour mieux informer le grand public sur le système des aides au logement», selon l'un de ses concepteurs, ce site aide les internautes à monter leur dossier de demande de financements, puis le soumet ensuite aux CIL pour qu'ils fassent une offre. Une intermédiation gratuite pour les particuliers mais pas pour les collecteurs, qui reversent une commission à «aidologement», si le dossier aboutit. Rien d'anormal, dans le principe, sauf que le site n'a pas de concurrents et exerce un monopole de fait. Le tiers des dossiers d'aide au logement en France passe par lui.

    Ce qui conduit la Cour des comptes à vouloir connaître les raisons pour lesquelles les CIL se sont quasiment tous associés à cet organisme et à s'assurer que celui-ci ne profite pas de cette situation pour surfacturer ses opérations. «On nous a fait comprendre qu'il fallait travailler avec ce prestataire», explique au Figaro un responsable d'un CIL. Le «on» visant les principaux responsables du logement au sein du Medef, qui auraient eu recours à plusieurs reprises au cabinet DLA pour des missions de conseil. Chez Aidologement, on se défend de ces accusations en affirmant que les tarifs pratiqués sont normaux et, surtout, que «tout le monde peut ouvrir un site de courtage d'aide au logement». L'enquête de la Cour des comptes n'a pour l'instant aucune conséquence pénale. «Si des malversations étaient découvertes, elles seraient immédiatement transmises au parquet. Mais ce n'est pas le cas pour l'heure», commente un magistrat.

    Une «cotisation historique»


    En attendant la fin des investigations, le dossier empoisonne un peu plus les relations au sein du patronat. Laurence Parisot vient ainsi de confier au cabinet Pricewaterhouse un grand audit interne portant à la fois sur la formation professionnelle ou la médecine du travail, mais qui débutera par le 1% logement. «Nous voulons faire de cet audit un outil d'aide à la décision, pour améliorer l'efficacité du système», insiste-t-on dans l'entourage de la présidente du Medef. Certains, du côté de l'UIMM, l'ont pourtant pris comme une nouvelle déclaration de guerre. Car l'audit vise, indirectement, l'Union d'économie sociale pour le logement (UESL) - l'organisme qui chapeaute l'ensemble des collecteurs du % logement - dont le président n'est autre que Daniel Dewavrin, ancien président de l'UIMM. Pour se défendre, quelques membres du conseil d'administration de l'UESL rappellent fort opportunément que cet organisme a versé en 2007, en plus de sa cotisation «historique» au Medef (1,385 million), une somme équivalente à l'association entreprise et logement (AEL). Or, l'AEL a été créée à l'automne 2007 par deux personnages centraux du 1% logement au sein du Medef, Etienne Guéna (salarié de l'organisation) et Alain Sionneau qui représente le Medef au sein du conseil d'administration de l'UESL. Structure de lobbying, l'AEL veut aider les entreprises à se doter « d'un outil pour faire entendre leur voix dans le logement social ». Pour beaucoup, il s'agit donc d'une émanation indirecte de l'organisation patronale.

    «En rappelant qu'il a financé l'AEL, Dewavrin fait comprendre à Parisot qu'il faut aussi faire le ménage chez elle», décrypte un connaisseur du dossier. De fait, au Medef, on commence à prendre ses distances avec l'AEL, dont « le processus d'adhésion est ajourné », explique-t-on. Un motif supplémentaire du divorce annoncé entre Laurence Parisot et Alain Sionneau. Or ce dernier est un ancien président de la fédération du bâtiment, l'une des principales contributrices au budget du Medef derrière l'UIMM…

    Par le Figaro
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