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* Délégué national Europe au Parti Socialiste, Pierre Larrouturou s'est exprimé sur la crise économique française dans Pour en finir avec Sarkozy, aux éditions du Rocher.
Vous, vous avez des choses à dire...
Oui, car il faut sortir de l'irrationnel. Il faut réfléchir au chômage de masse en Europe chez les plus de 30 ans. Nicolas Sarkozy justifie ces problèmes par la mondialisation, mais c'est faux. Il cite souvent en exemple le plein emploi américain. Mais ce qu'il oublie de dire, c'est que la multiplication des petits boulots a fait chuter la durée moyenne du travail à 33,7h en moyenne. Il critique la mondialisation mais malgré les délocalisations massives et le haut niveau de l'euro, on a encore augmenté notre production industrielle de 1,8% en 2007. La vraie raison est donc à chercher ailleurs.
"Les dirigeants socialistes ne veulent plus parler de rien, sauf de leur nombril"
Et quelle est-elle?
Elle tient à la hausse continue de notre productivité depuis trente ans, qui s'explique par le recours aux robots et ordinateurs. Dès lors, on produit toujours davantage de richesses mais on a besoin de moins de travail pour cela. La question est donc de savoir comment on répartit ce travail. La question n'est plus "Pour ou contre le partage du travail?" La seule question est "Comment on y va ?" Il existe deux solutions: le partage organisé par le marché (précarité, stress et concurrence permanente) ou par le débat, le référendum et la négociation.
On en revient donc à votre volonté de passer aux 32 heures par semaine?
Oui, et pour une raison simple: ça marche! Ce système a été testé dans plus de 400 entreprises. Pour vous donner un exemple, cela fait dix ans que Mamie Nova travaille de cette façon. J'ai discuté avec son PDG il y a peu et il m'a annoncé que cela lui avait permis de créer 125 emplois. Un rapport du ministère du travail de 2007 estimait qu'un passage aux 32 heures entraînerait 1,6 millions de création d'emplois.
Et le PS n'a pas cherché à rebondir là-dessus?
Non. Cette idée de semaine de 4 jours, je la portais avant la loi Aubry. Et pour l'anecdote, Alain Juppé y était plutôt favorable. Et pour son premier déplacement en tant que chef de l'Etat, Jacques Chirac s'était rendu dans l'entreprise des brioches Pasquier, l'une des premières à être passée aux 32 heures, en se demandant pourquoi tout le monde ne faisait pas comme elle. Mais les socialistes d'aujourd'hui ne sont pas très fiers de ce qu'ils ont fait et évitent d'aborder ce sujet. Et comme beaucoup de choses changent en ce moment, personne n'a assez d'autorité pour imposer une vision claire. Les dirigeants socialistes ne veulent plus parler de rien, sauf de leur nombril. C'est comme ça que la droite a gagné. Mais la mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy, c'est que Français Hollande va s'en aller.
"Définir un nouveau contrat social"
Pourquoi est-ce une mauvaise nouvelle pour le chef de l'Etat?
Car Hollande n'a jamais voulu lancer de débats de fond au PS! Et quelle que soit la nouvelle équipe choisie lors du prochain Congrès, ce ne pourra qu'être positif.
Etes-vous optimiste quant à l'éventualité de voir le PS changer son fusil d'épaule sur ce sujet?
Oui, dans la mesure où les militants, qui sont bien plus pragmatiques que les dirigeants, sont majoritairement pour. Et la pétition que j'ai lancée avec dix-huit parlementaires issus de toutes les tendances du parti va dans ce sens. Nous demandons que le PS se mette à l'écoute des citoyens, des élus locaux, des syndicats, des mouvements patronaux, des associations et de tous les économistes qui pourront les aider à définir très concrètement un nouveau contrat social. Je n'ai pas abandonné.
Vous, vous avez des choses à dire...
Oui, car il faut sortir de l'irrationnel. Il faut réfléchir au chômage de masse en Europe chez les plus de 30 ans. Nicolas Sarkozy justifie ces problèmes par la mondialisation, mais c'est faux. Il cite souvent en exemple le plein emploi américain. Mais ce qu'il oublie de dire, c'est que la multiplication des petits boulots a fait chuter la durée moyenne du travail à 33,7h en moyenne. Il critique la mondialisation mais malgré les délocalisations massives et le haut niveau de l'euro, on a encore augmenté notre production industrielle de 1,8% en 2007. La vraie raison est donc à chercher ailleurs.
"Les dirigeants socialistes ne veulent plus parler de rien, sauf de leur nombril"
Et quelle est-elle?
Elle tient à la hausse continue de notre productivité depuis trente ans, qui s'explique par le recours aux robots et ordinateurs. Dès lors, on produit toujours davantage de richesses mais on a besoin de moins de travail pour cela. La question est donc de savoir comment on répartit ce travail. La question n'est plus "Pour ou contre le partage du travail?" La seule question est "Comment on y va ?" Il existe deux solutions: le partage organisé par le marché (précarité, stress et concurrence permanente) ou par le débat, le référendum et la négociation.
On en revient donc à votre volonté de passer aux 32 heures par semaine?
Oui, et pour une raison simple: ça marche! Ce système a été testé dans plus de 400 entreprises. Pour vous donner un exemple, cela fait dix ans que Mamie Nova travaille de cette façon. J'ai discuté avec son PDG il y a peu et il m'a annoncé que cela lui avait permis de créer 125 emplois. Un rapport du ministère du travail de 2007 estimait qu'un passage aux 32 heures entraînerait 1,6 millions de création d'emplois.
Et le PS n'a pas cherché à rebondir là-dessus?
Non. Cette idée de semaine de 4 jours, je la portais avant la loi Aubry. Et pour l'anecdote, Alain Juppé y était plutôt favorable. Et pour son premier déplacement en tant que chef de l'Etat, Jacques Chirac s'était rendu dans l'entreprise des brioches Pasquier, l'une des premières à être passée aux 32 heures, en se demandant pourquoi tout le monde ne faisait pas comme elle. Mais les socialistes d'aujourd'hui ne sont pas très fiers de ce qu'ils ont fait et évitent d'aborder ce sujet. Et comme beaucoup de choses changent en ce moment, personne n'a assez d'autorité pour imposer une vision claire. Les dirigeants socialistes ne veulent plus parler de rien, sauf de leur nombril. C'est comme ça que la droite a gagné. Mais la mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy, c'est que Français Hollande va s'en aller.
"Définir un nouveau contrat social"
Pourquoi est-ce une mauvaise nouvelle pour le chef de l'Etat?
Car Hollande n'a jamais voulu lancer de débats de fond au PS! Et quelle que soit la nouvelle équipe choisie lors du prochain Congrès, ce ne pourra qu'être positif.
Etes-vous optimiste quant à l'éventualité de voir le PS changer son fusil d'épaule sur ce sujet?
Oui, dans la mesure où les militants, qui sont bien plus pragmatiques que les dirigeants, sont majoritairement pour. Et la pétition que j'ai lancée avec dix-huit parlementaires issus de toutes les tendances du parti va dans ce sens. Nous demandons que le PS se mette à l'écoute des citoyens, des élus locaux, des syndicats, des mouvements patronaux, des associations et de tous les économistes qui pourront les aider à définir très concrètement un nouveau contrat social. Je n'ai pas abandonné.