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Triste fin pour les artistes Algériens

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  • Triste fin pour les artistes Algériens

    Nos anciens artistes dans leur majorité souffrent. Les morts nous ont quittés dans l’indifférence. Méziane Rachid, gravement malade, souffre seul. Djamel Chir lance un S.O.S. à qui veut l’aider pour sauver son fils. Belkheir couve son mal en solo...

    Slimane Azem, El Hasnaoui, Zerouki, Zohra...Tristes fins pour nos artistes

    Ils sont combien, les artistes kabyles, qui tirent leur révérence en beauté et dans la sérénité d’une retraite dorée? A cette interrogation, la réalité est avare en exemples, les artistes kabyles ont pratiquement tous la même trajectoire, sinueuse et menant à une fin tragique.

    Si certains de la première génération, des années 30 à 60, ont fait face, par la force des choses, à des situations doublement complexes, d’abord chanter sous l’emprise coloniale était une contrainte et ont défié du coup les pesanteurs morales de la société jusqu’à se recroqueviller dans une marginalistion aux effets impitoyables.

    Il ne leur restait uniquement que la solution de l’exil intérieur puis extérieur, la chanteuse H’nifa est passé de l’isolement familial à celui tribal, elle s’est “déportée” à Alger en passant par l’épisode de la répudiation pour enfin atterrir à Paris et mourir misérablement dans un hôtel avec tout le poids de la souffrance qu’elle avait endurée pendant des années.

    De ceux connus par le large public, Cheikh El Hasnaoui et Slimane Azem, en dehors des produits artistiques de qualité rarissime légués, point de gaieté pour ces deux monuments de la chanson kabyle, morts en exil, loin de leur famille et pratiquement dans une totale déshérence, puisque tous deux sont sans progéniture.

    Ce qui d’ailleurs, a poussé les comités de villages d’Agouni Gueghrane et de Ath Hcène, à entreprendre les démarches afin de rapatrier les corps enterrés à Paris et à La Réunion. Ces démarches n’ont pas abouti à ce jour, le rapatriement des deux corps reste un objectif pour les populations des deux villages et de la Kabylie entière.

    Cheikh El Hasnaoui a quitté le sol natal en 1936, tandis que Slimane Azem était en exil à Paris depuis l’Indépendance, le premier a rendu l’âme en 2004 et le second en 1983.

    L’autre figure qui a marqué aussi cette étape de l’histoire tumultueuse de la chanson kabyle- est Moh Saïd Oubelaïd, lui aussi a mené une vie de galère pour finir par être assassiné à Azzefoun en recevant des coups avec des objets de fortune sur la tête.

    De Cheikh Arab Bouyezgaren à Zerrouki Allaoua, en passant par Aouhid Youssef, Youssef Abjaoui, Saâdaoui Salah, Kaci Abjaoui et d’autres, tous ont connu un quotidien plein d’embûches et sont morts loin de toutes les considérations méritoires et mérités.

    Autant ils ont donné le meilleur d’eux à la chanson kabyle, autant ils n’ont rien reçu en contrepartie, si ce n’est la gloire d’un instant, en se produisant face à un public qui les adulait et qui pensait d’eux grandeur alors que décadence les rongeait.

    Ils ont fini leur vie sans bénéficier de couverture sociale, sans pension ni retraite, même si leurs œuvres continuent d’être commercialisées et de faire le bonheur d’un nombreux public.

    Cette première génération est foncièrement différente. Les années 60-70, avec les Chérif Kheddam, Nouara, Lounis Aït Menguellet, Idir, Ferhat et autres ont réussi à s’affirmer par divers côtés, il n’en demeure pas moins que la tendance générale subit le même sort que leurs aînés. Djamel Chir, Belkhir Med Akli, Lounes Kheloui, vivent une éclipse en silence loin des feux de la rampe.

    Le cas atypique de Matoub Lounès est hors échelle dans la manière de le cerner. Son tempérament fougueux, sa hargne de vaincre, son omniprésence parmi les siens, ses œuvres recherchées lui ont permis d’avoir une grandeur inégalée mais stoppée par la bêtise humaine.
    Il a fini par être assassiné au sommet de sa gloire, alors qu’il promettait de produire davantage au service d’une cause qu’il portait dans son cœur.

    Ironie du sort, il a mené à la fois une vie pleine et dorée mais traversée par des épisodes de malheur pour enfin disparaître à la fleur de l’âge.

    Les destinées réservées à nos artistes sont claires, l’errance, l’exil, la mort, pendant que leurs noms, leurs œuvres, servent de fonds de commerce à certains prédateurs et gladiateurs de tout genre.

    L’absence de statut d’artiste dans notre pays expose ces derniers à une fragilité sociale permanente, d’où l’urgence d’une prise en charge de cette corporation en mal-être.

    Les artistes de leur côté sont sommés de penser à la création d’un cadre rassembleur où leurs difficultés et manques peuvent être débattus afin d’arriver à donner un sens à leur travail, leur vie, avant que le troisième âge ou la maladie ne les prennent en otage.

    - Par la depeche de Kabylie
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