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AFP ¦
Orange et Canal ont entamé une guerre qui risque de durer. Car l’opérateur de téléphonie s’en prend désormais aux terrains favoris de la chaîne cryptée: le foot d’abord (Orange a ravi cet hiver à Canal une partie des droits de diffusion de la L1) et le cinéma maintenant.
Preuve de cette ambition au niveau du football, Orange se serait offert les services de Denis Balbir (ex Canal, actuellement à France Télévision) pour commenter les 38 rencontres acquises par l’opérateur, si l'on en croit le quotidien «L'Equipe» daté de samedi.
Par ailleurs, Orange vient d'annoncer le lancement de six chaînes disponibles via satellite. On y verra, dès le 3 juillet, du foot et des longs-métrages. Pour remplir ces cases, Studio 37, la filiale de production créée par Orange en 2007, a déjà contracté une vingtaine de films dont les prochains long-métrages de Jean-Pierre Jeunet et de Mathieu Kassovitz. A Cannes, Orange est à la pêche aux cinéastes. «Pour les artistes, il y a désormais deux financiers potentiels, s’enthousiasme Mathieu Kassovitz, interrogé par 20minutes.fr. Orange est un partenaire extrêmement puissant qui a déjà tout le réseau de communication et qui cherche maintenant à y mettre des contenus.» Histoire de mettre en branle tout cela, Orange vient de recruter l’ancien directeur d’antenne de TF1, Xavier Couture.
Changement de donne
Canal, jusqu’alors roi du pétrole sur le créneau du satellite, peut être inquiet. Orange a un chiffre d’affaires supérieur à celui de la chaîne cryptée et des capacités d’investissement énormes. «Canal joue la carte du bon père de famille qui veut continuer à entretenir de bonnes relations, nouées dans le passé, avec les ayant droits, ajoute Etienne Gaillard, consultant chez Niji, société de conseils pour l'audiovisuel. Alors qu’Orange peut y aller franco et dire: “on maîtrise le réseau donc vous avez intérêt à faire affaire avec nous”».
La maîtrise du réseau, l'atout d'Orange
Ce qui peut aussi faire la différence en faveur de l'opérateur, c’est sa maîtrise de l’accès au réseau Internet et, de ce fait, sur les nouveaux formats (vidéo à la demande, VOD). «Orange ne va pas se battre sur la télé satellite, mais sur la VOD, reprend Etienne Gaillard. Sur ce canal, ils vont proposent chaque soir à leurs abonnés, contre un prix forfaitaire, un choix de films restreint (environ 5) mais éditorialisé. Par exemple, une soirée Brad Pitt. Ou des thématiques pour les femmes, les célibataires, les enfants, etc. Ne pas avoir un choix infini est en fait plus confortable pour les spectateurs et s’avère, aux Etats-Unis en tout cas, terriblement efficace.»
L’offre sera-t-elle moins diversifiée? «Ce serait absurde que l’abonné Orange n’ait le droit de regarder que des contenus distribués par Orange. C’est comme si, dans une salle UGC, on ne pouvait regarder que des films distribués par UGC», souligne Alain Rocca, président d’Universciné, un distributeur de VOD. Et il met en garde: «si on ne parvient pas à établir une offre légale diversifiée, convaincante pour les internautes, il y aura davantage de piraterie. C’est ça, le cancer de cette guerre Canal/Orange.»
Bâtons dans les roues
De quoi faire cogiter tous les acteurs de la chaîne cinéma présents à Cannes, dont beaucoup ne souhaitent pas s’exprimer. «Le sujet est trop chaud bouillant», justifie l’un d’entre eux, qui a voulu garder l’anonymat. «Depuis l'annonce de la création des chaînes cinéma d'Orange, de nombreux producteurs nous disent que Canal+ essaie de les dissuader de venir nous voir», accuse Studio 37. Ce que dément le directeur général délégué de Canal+, Rodolphe Belmer: «on ne leur met pas de boulet au pied».
Alice Antheaume, à Cannes
Orange et Canal ont entamé une guerre qui risque de durer. Car l’opérateur de téléphonie s’en prend désormais aux terrains favoris de la chaîne cryptée: le foot d’abord (Orange a ravi cet hiver à Canal une partie des droits de diffusion de la L1) et le cinéma maintenant.
Preuve de cette ambition au niveau du football, Orange se serait offert les services de Denis Balbir (ex Canal, actuellement à France Télévision) pour commenter les 38 rencontres acquises par l’opérateur, si l'on en croit le quotidien «L'Equipe» daté de samedi.
Par ailleurs, Orange vient d'annoncer le lancement de six chaînes disponibles via satellite. On y verra, dès le 3 juillet, du foot et des longs-métrages. Pour remplir ces cases, Studio 37, la filiale de production créée par Orange en 2007, a déjà contracté une vingtaine de films dont les prochains long-métrages de Jean-Pierre Jeunet et de Mathieu Kassovitz. A Cannes, Orange est à la pêche aux cinéastes. «Pour les artistes, il y a désormais deux financiers potentiels, s’enthousiasme Mathieu Kassovitz, interrogé par 20minutes.fr. Orange est un partenaire extrêmement puissant qui a déjà tout le réseau de communication et qui cherche maintenant à y mettre des contenus.» Histoire de mettre en branle tout cela, Orange vient de recruter l’ancien directeur d’antenne de TF1, Xavier Couture.
Changement de donne
Canal, jusqu’alors roi du pétrole sur le créneau du satellite, peut être inquiet. Orange a un chiffre d’affaires supérieur à celui de la chaîne cryptée et des capacités d’investissement énormes. «Canal joue la carte du bon père de famille qui veut continuer à entretenir de bonnes relations, nouées dans le passé, avec les ayant droits, ajoute Etienne Gaillard, consultant chez Niji, société de conseils pour l'audiovisuel. Alors qu’Orange peut y aller franco et dire: “on maîtrise le réseau donc vous avez intérêt à faire affaire avec nous”».
La maîtrise du réseau, l'atout d'Orange
Ce qui peut aussi faire la différence en faveur de l'opérateur, c’est sa maîtrise de l’accès au réseau Internet et, de ce fait, sur les nouveaux formats (vidéo à la demande, VOD). «Orange ne va pas se battre sur la télé satellite, mais sur la VOD, reprend Etienne Gaillard. Sur ce canal, ils vont proposent chaque soir à leurs abonnés, contre un prix forfaitaire, un choix de films restreint (environ 5) mais éditorialisé. Par exemple, une soirée Brad Pitt. Ou des thématiques pour les femmes, les célibataires, les enfants, etc. Ne pas avoir un choix infini est en fait plus confortable pour les spectateurs et s’avère, aux Etats-Unis en tout cas, terriblement efficace.»
L’offre sera-t-elle moins diversifiée? «Ce serait absurde que l’abonné Orange n’ait le droit de regarder que des contenus distribués par Orange. C’est comme si, dans une salle UGC, on ne pouvait regarder que des films distribués par UGC», souligne Alain Rocca, président d’Universciné, un distributeur de VOD. Et il met en garde: «si on ne parvient pas à établir une offre légale diversifiée, convaincante pour les internautes, il y aura davantage de piraterie. C’est ça, le cancer de cette guerre Canal/Orange.»
Bâtons dans les roues
De quoi faire cogiter tous les acteurs de la chaîne cinéma présents à Cannes, dont beaucoup ne souhaitent pas s’exprimer. «Le sujet est trop chaud bouillant», justifie l’un d’entre eux, qui a voulu garder l’anonymat. «Depuis l'annonce de la création des chaînes cinéma d'Orange, de nombreux producteurs nous disent que Canal+ essaie de les dissuader de venir nous voir», accuse Studio 37. Ce que dément le directeur général délégué de Canal+, Rodolphe Belmer: «on ne leur met pas de boulet au pied».
Alice Antheaume, à Cannes