Rama yade en appelle à la clémence des autorités
Paris intervient dans le procès d’une chrétienne en Algérie
Par : Djilali .B
Lu : (237 fois)
Pour Rama Yade, qui demande au tribunal de faire preuve de clémence, le christianisme ne présente aucun danger pour l’islam en Algérie.
La France officielle a réagi hier au procès d’une jeune Algérienne convertie au christianisme par le tribunal de Tiaret. C’est par la voix de la secrétaire d’État aux droits de l’Homme que l’Hexagone se prononce sur cette affaire et demande “la clémence”, tout en rappelant la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui proclame la liberté de pensée, de conscience et de religion.
“Triste” et “choquant” ont été les termes de Rama Yade pour qualifier le procès de Habiba Kouider, une femme de 37 ans prise en possession d’un exemplaire de la Bible et accusée de pratique religieuse illégale autre que l’islam. Le verdict attendu pour demain risque de provoquer d’autres réactions, surtout s’il s’en tient à la peine de trois ans de réclusion requise par le ministère public. La secrétaire d’État française a déclaré à Radio J, hier, que “c’est triste, c’est choquant, d’abord parce que cela contrevient à la Déclaration universelle des droits de l’Homme”, a rapporté l’AFP. Elle a ajouté attendre “un geste de clémence”, comme pour tempérer sa rude réaction vis-à-vis de ce procès. Par des arguments statistiques, Rama Yade rassure que le christianisme — aucune référence au prosélytisme des protestants dénoncé par des organisations islamiques et le ministre des Affaires religieuses — ne représente pas une menace pour l’islam. Les chrétiens algériens ne représentent que 1% de la population, soit 11 500 personnes et les 32 églises d’Algérie sont infiniment inférieures aux 32 000 mosquées. “Donc, je pense qu’il n’y a pas de menace religieuse”, a-t-elle affirmé.
Par subtil glissement, l’ancienne démocratie européenne se met au diapason de la conception américaine qui opère en opposant les religions pour situer les sources de conflits. Le même argument, islam en contradiction avec les valeurs du Vieux-Continent, a été utilisé par le président français, Nicolas Sarkozy, pour s’opposer farouchement à l’adhésion de la Turquie à l’UE.
Par ailleurs, ayant probablement sciemment omis le scandale des églises illégales qui ont donné lieu à une montée au créneau des islamistes, de l’association des ulémas et du ministère des Affaires religieuses, Rama Yade est cependant revenue sur le cas du prêtre Pierre Wallez, condamné à deux mois avec sursis en avril dernier pour prosélytisme et organisation de messes en dehors de l’église. Le père Wallez a été arrêté à Maghnia où il avait l’habitude de rendre visite aux immigrés clandestins subsahariens, les aidait notamment par des soins médicaux. Il était cette fois accompagné d’un médecin algérien, arrêté lui aussi, pour avoir procuré des médicaments d’un centre de santé.
Sa condamnation a soulevé une vague d’indignation des églises, mais également de responsables officiels et politiques français, notamment. Réaction naturelle à la gestion tardive et intempestive de l’affaire par les responsables algériens du secteur, dont certains ne se sont pas gênés à verser dans l’inquisition. Une chasse aux nouveaux convertis était proposée.
Toutefois, la secrétaire d’État française en appelle à la tolérance des Algériens pour boucler cette affaire. “Mais j'ai confiance dans la tolérance du peuple algérien”, a-t-elle indiqué.
Djilali B.
Liberté
Paris intervient dans le procès d’une chrétienne en Algérie
Par : Djilali .B
Lu : (237 fois)
Pour Rama Yade, qui demande au tribunal de faire preuve de clémence, le christianisme ne présente aucun danger pour l’islam en Algérie.
La France officielle a réagi hier au procès d’une jeune Algérienne convertie au christianisme par le tribunal de Tiaret. C’est par la voix de la secrétaire d’État aux droits de l’Homme que l’Hexagone se prononce sur cette affaire et demande “la clémence”, tout en rappelant la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui proclame la liberté de pensée, de conscience et de religion.
“Triste” et “choquant” ont été les termes de Rama Yade pour qualifier le procès de Habiba Kouider, une femme de 37 ans prise en possession d’un exemplaire de la Bible et accusée de pratique religieuse illégale autre que l’islam. Le verdict attendu pour demain risque de provoquer d’autres réactions, surtout s’il s’en tient à la peine de trois ans de réclusion requise par le ministère public. La secrétaire d’État française a déclaré à Radio J, hier, que “c’est triste, c’est choquant, d’abord parce que cela contrevient à la Déclaration universelle des droits de l’Homme”, a rapporté l’AFP. Elle a ajouté attendre “un geste de clémence”, comme pour tempérer sa rude réaction vis-à-vis de ce procès. Par des arguments statistiques, Rama Yade rassure que le christianisme — aucune référence au prosélytisme des protestants dénoncé par des organisations islamiques et le ministre des Affaires religieuses — ne représente pas une menace pour l’islam. Les chrétiens algériens ne représentent que 1% de la population, soit 11 500 personnes et les 32 églises d’Algérie sont infiniment inférieures aux 32 000 mosquées. “Donc, je pense qu’il n’y a pas de menace religieuse”, a-t-elle affirmé.
Par subtil glissement, l’ancienne démocratie européenne se met au diapason de la conception américaine qui opère en opposant les religions pour situer les sources de conflits. Le même argument, islam en contradiction avec les valeurs du Vieux-Continent, a été utilisé par le président français, Nicolas Sarkozy, pour s’opposer farouchement à l’adhésion de la Turquie à l’UE.
Par ailleurs, ayant probablement sciemment omis le scandale des églises illégales qui ont donné lieu à une montée au créneau des islamistes, de l’association des ulémas et du ministère des Affaires religieuses, Rama Yade est cependant revenue sur le cas du prêtre Pierre Wallez, condamné à deux mois avec sursis en avril dernier pour prosélytisme et organisation de messes en dehors de l’église. Le père Wallez a été arrêté à Maghnia où il avait l’habitude de rendre visite aux immigrés clandestins subsahariens, les aidait notamment par des soins médicaux. Il était cette fois accompagné d’un médecin algérien, arrêté lui aussi, pour avoir procuré des médicaments d’un centre de santé.
Sa condamnation a soulevé une vague d’indignation des églises, mais également de responsables officiels et politiques français, notamment. Réaction naturelle à la gestion tardive et intempestive de l’affaire par les responsables algériens du secteur, dont certains ne se sont pas gênés à verser dans l’inquisition. Une chasse aux nouveaux convertis était proposée.
Toutefois, la secrétaire d’État française en appelle à la tolérance des Algériens pour boucler cette affaire. “Mais j'ai confiance dans la tolérance du peuple algérien”, a-t-elle indiqué.
Djilali B.
Liberté
Commentaire