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Une start up en Algérie, Ceux qui… reviennent

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  • Une start up en Algérie, Ceux qui… reviennent

    Qu’est-ce qui empêche l’Algérie de devenir fournisseur de compétences ? On en manque ni de gaz ni de matière grise dans le pays et on le sait, la logique des coûts est fondamentale pour les entreprises et dans la prise de décision, le rapport qualité-prix est essentiel.
    Dans ce contexte, on a vu comment l’Inde a su profiter de cette particularité mondiale. Ce pays pauvre, dominé par l’agriculture et peinant avec un protectionnisme érigé en dogme, s’est transformé en un formidable challenger dans les domaines de la création, de la transformation et de la maintenance de programmes informatiques à distance. Certes, à la différence de l’Inde, l’Algérie est «malheureusement» un pays d’hydrocarbures et Dély Ibrahim n’a rien de Bangalore.
    Revenir en Algérie pour lancer son entreprise n’est pas qu’un mauvais slogan servi à des immigrés mal dans leur peau et souffrant de l’exil. Yazid Abela est de ceux qui sont revenus. Cet ingénieur en systèmes d'informations, diplômé de l’Epita*, originaire d’Azazga, a travaillé en France notamment chez Orange, marque et surtout opérateur de téléphonie mobile de France Télécom. Il a d’abord créé son entreprise en France sous le même label, ImaginePartners, en 2000. Une démarche qu’il a pu entreprendre grâce au système mis en place par son employeur au profit de ses meilleurs cadres, l’essaimage. Comprendre que ces entreprises créées par des cadres compétents, qui deviennent quelquefois les fournisseurs de France Télécom sont en fait «labellisés» par l’opérateur public avec tout ce que cela veut dire pour le client qui s’adresse à eux.
    Mais qu’est-il est venu faire ici, celui-là, s’entendrait-on dire quand on suit son parcours. Cela est d’autant plus étonnant que ImaginePartners est né dans un contexte d’évolution du marché des télécommunications européen et un cadre comme Yazid Abela, issu d’une école occidentale et qui a l’expérience du travail en entreprise en Occident, possède en fait toutes les clés de la réussite là-bas. On en a vu d’autres fuir à l’étranger avec nettement moins de chance de succès et qui ne désespéraient pas de s’en sortir à bon compte. «Une volonté de rassembler des experts de différents métiers afin de proposer à nos clients une approche opérationnelle, analytique et personnalisée», lit-on en préambule sur le site Internet de présentation l’entreprise. De toute évidence, même les idées qui ont prévalu à la création de cette entreprise en France sont fondamentalement occidentales, pensées dans une logique de pays industrialisé.
    Pourtant, en 2005, Yazid Abela crée ImaginePartners Algérie suite à un accord de partenariat avec Mobilis. Aujourd’hui, l’entreprise emploie une trentaine de personnes dont deux tiers de cadres algériens. En France, ImaginePartners compte parmi ses clients Orange France, France Télécom, Darty Télécom, AGF ou Carrefour ; en Algérie, son principal client est Mobilis. Il faut que l’on comprenne bien qu’il y a interaction entre l’entité algérienne et l’entité française de Imagine Partners.

    Bienvenue dans le maelström

    L’entreprise a une forte charge avec des partenaires en France sur les activités de call centers, notamment, de recouvrement et d'ingénierie des systèmes d'informations (développements d'outils, architectures...). Yazid Abela souligne que le partenariat avec des sociétés étrangères se développe rapidement et se fait dans un cadre très professionnel. En revanche, le business local est plus long à se mettre en place parce que «les processus de décisions sont très complexes, le manque de savoir-faire des entreprises mine leur évolution et le manque de sérieux des prestataires de services induit des réticences des entreprises pour sous-traiter». On en revient à ces considérations initiales qui font que l’on peut mieux réussir là bas qu’ici.
    Et les difficultés ne s’arrêtent pas là. Pour Yazid Abela, «le secteur des TIC annoncé comme très dynamique pourrait l'être beaucoup plus». Il constate qu’il manque une vision du développement des infrastructures. Il cite pêle-mêle les liens télécoms, un cyberparc, la qualité de services des prestations. Il évoque aussi les lourdeurs administratives importantes, même s’il constate que des efforts ont été faits pour les réduire. ImaginePartners soufre aussi du marché de l’emploi de plus en plus prédateur, pour les cadres de haut niveau comprenons-nous bien. «La disparité dans les niveaux de salaires entre entreprises étrangères et locales induit un turn-over important des équipes», souligne-t-il. Le bonhomme est-il déjà en train de plier bagage ? Assurément non, pour Yazid Abela les perspectives sont prometteuses et les difficultés tendent à s'atténuer : «Nous restons confiants sur les perspectives du marché. L'Algérie est un marché où tout reste à faire et l'évolution progressive des mentalités permettra un développement très important de ce secteur. Effectivement il n y a pas de raison que nous restions en marge d’une avancée résolue vers une société de l’information.»
    Pour ce spécialiste des télécoms, les perspectives de ce secteur de pointe sont très bonnes mais «elles le seraient encore plus si le gouvernement pouvait mettre en place des aides aux entreprises permettant de soutenir le développement de ce secteur. Bien entendu, avec des critères et contrôles très stricts. Les entreprises de ce secteur seront certainement très dynamiques dans leurs recrutements».
    Un constat de difficultés conjoncturelles, des obstacles concrets mais ni amertume ni regrets dans le propos. A croire que l’on peut encore concevoir de belles perspectives en Algérie.
    Amine Esseghir

    Le site de l’entreprise :http://www.imaginepartners.com/
    Dernière modification par Krimo65, 25 mai 2008, 23h44.
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