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Pour contrebalancer l'initiative française d'une Union pour la Méditerranée,

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    UNION EUROPÉENNE • Varsovie et Stockholm veulent un rapprochement avec l'Est

    Pour contrebalancer l'initiative française d'une Union pour la Méditerranée, la Pologne et la Suède proposent à leurs partenaires européens de resserrer leurs liens avec leurs voisins de l'Est, de l'Ukraine à la Géorgie.

    La Pologne et la Suède veulent apprendre à l'UE des 27 à regarder vers l'Est
    DR


    Encouragées par le projet français visant à renforcer les liens avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, la Pologne et la Suède font une proposition concurrente concernant les pays situés à l'est de l'Union européenne, dont l'Ukraine.

    Cette initiative, qui sera étudiée lundi 26 mai par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, met en lumière les différences de priorités en matière de politique étrangère au sein de l'UE. Elle reflète également les craintes de certains pays, convaincus que les partis proeuropéens à Kiev ont besoin d'être davantage soutenus par Bruxelles si l'on veut que l'Ukraine se rapproche de l'Union européenne plutôt que de Moscou.

    Le projet défendu par la Suède et la Pologne prône un renforcement des liens avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'idée serait de négocier la suppression des visas de tourisme et la mise en place de zones de libre-échange pour les services et les produits agricoles, mais de promouvoir une refonte de la réglementation, selon des diplomates européens qui souhaitent garder l'anonymat. Le projet n'a pas encore été rendu public.

    L'Ukraine et la Moldavie se verraient au départ offrir des partenariats privilégiés reflétant leur statut économique, mais les cinq pays concernés seraient également encouragés à développer des liens de coopération entre eux. La Biélorussie, dont le président Alexandre Loukachenko a été accusé de museler les médias et de truquer les élections, ne sera impliquée qu'à un niveau technique, jusqu'à ce que le pays adopte des pratiques plus démocratiques.

    "Nous pensons que ces pays doivent faire partie de la famille européenne", a déclaré par téléphone le ministre polonais des Affaires européennes, Mikolaj Dowgielewicz. "Il est dans l'intérêt de l'Union de les aider. La Pologne aimerait que des accords de libre-échange soient conclus avec tous ces pays."

    Cette proposition intervient moins de deux mois après l'annonce, par le président Nicolas Sarkozy, de son projet d'Union pour la Méditerranée lors d'un sommet à Paris le 13 mars.
    Moins ambitieux que le projet Sarkozy, ce "partenariat oriental" ne disposerait pas de son propre secrétariat, mais serait supervisé par la Commission européenne, le bras exécutif de l'UE. Les hauts fonctionnaires suédois et polonais espèrent que leur proposition sera mieux accueillie que celle de la France, qui avait au départ suscité l'hostilité de l'Allemagne.

    Cette association n'aurait aucune incidence budgétaire : le projet serait financé par les programmes existants déjà dans le cadre de la politique de voisinage de l'UE. La Pologne et la Suède aimeraient que la Commission nomme un coordinateur spécial dont le rôle serait semblable à celui d'Erhard Busek, qui coordonne les activités de l'UE dans l'Europe du Sud-Est.

    La Russie ne serait pas membre, mais pourrait être invitée à coopérer sur certains projets concernant Kaliningrad, enclave russe au sein de l'UE.

    La Suède et la Pologne sont toutes deux convaincues de la nécessité de tendre la main à l'Europe de l'Est, et le ministre des Affaires étrangères polonais, Radek Sikorski, a déjà travaillé par le passé avec son homologue suédois, Carl Bildt, sur les relations UE-Ukraine.

    Cette initiative ravive le débat au sein des Vingt-Sept concernant la sphère d'influence de l'Union. Les aides aux pays du Sud et de l'Est sont accordées dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV). Depuis quelque temps, certains pays demandent que ce programme soit scindé en deux. Entre 2007 et 2010, la Commission européenne a prévu d'investir un total de 20 millions d'euros en Biélorussie, 120,4 millions d'euros en Géorgie, 209,7 millions d'euros en Moldavie et 494 millions d'euros en Ukraine. La Commission affirme que ces montants sont alloués en tant qu'aide bilatérale et ne peuvent donc être affectés à de nouveaux projets.

    Stephen Castle
    International Herald Tribune
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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