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Faut-il brûler Habiba K. ?

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  • Faut-il brûler Habiba K. ?

    Les violations récurrentes des libertés viennent d’atteindre un seuil intolérable. La dernière en date est un procès en sorcellerie qui a eu pour théâtre le palais de justice de Tiaret. La victime, une femme de 37 ans, risque 3 ans de prison ferme pour délit de chrétienté.
    27 Mai 2008, El Watan


    C’est la peine requise, le 20 mai, par le procureur de la République (sic), qui l’accuse de « pratiquer un culte non musulman sans autorisation ».

    Pour justifier la croisade contre un prétendu prosélytisme évangélique, les autorités invoquent la loi du 28 février 2006. Le procès de Habiba K. a pourtant révélé d’humiliantes persécutions pour délit de culte, sans autre base légale que l’arbitraire officiel béni par des effluves sacrées.

    Aux jeux olympiques de la mauvaise foi, le ministre des Affaires religieuses serait médaille d’or. Prônant un discours d’ouverture vers l’étranger, il jure que « la liberté de culte est garantie par la Constitution », omettant toutefois d’ajouter : « A condition de ne pas l’exercer ! » Pour l’opinion nationale, il sort de la naphtaline la bonne vieille théorie du complot.

    Plume au garde-à-vous, la presse nationale-islamiste signale, ici et là, des escadrons d’évangélistes américains crapahutant dans les villages de montagne pour convertir de jeunes égarés à coups de dollars et de visas, et préparer ainsi le terrain à l’intervention des GI’s ! Dans les faits, la réalité est plus triviale.

    A Tiaret, on a arrêté une frêle jeune femme en possession de redoutables pièces à conviction : des bibles ! N’eut été la perversion qui a transformé des institutions républicaines en bras armé de l’inquisition, cette capture pittoresque des forces de l’ordre aurait prêté à sourire.

    Devant le tribunal, le procès tourne à la farce, révélant une nouvelle fois les dessous d’une justice sous influence qui se couche au gré des fantasmes du sérail. Alors que le magistrat a pour rôle de dire le droit, voilà qu’il se métamorphose en directeur de conscience, lançant des fatwas d’indignité et prêchant des conversions à rebours.

    Pour empêcher les journalistes de témoigner de cette ignominie, le juge décide, à la demande du procureur, de confisquer leurs carnets de notes ! Pitoyable réaction de notables de province qui réalisent brusquement que leurs dérapages de Pieds Nickelés risquent de plomber une carrière jusque-là prometteuse.

    Dans ce climat de reddition idéologique qui a consacré le triomphe de l’obscurantisme au nom d’une réconciliation frelatée, même les « élites éclairées » ont fini par abdiquer leur devoir de vigilance pour se confondre en génuflexions devant les nouvelles règles du jeu. Là où il s’agit de réaffirmer avec force la liberté de conscience, des exégètes de bistrot invoquent la « tolérance de l’Islam envers les gens du livre » pour concéder aux pratiquants de « cultes non musulmans » quelques strapontins de sous-citoyens.

    Briguant la palme du grotesque, ils présentent Habiba K., sans l’avoir jamais rencontrée, comme une menace… géostratégique (!), une Mata Hari du goupillon émargeant aux caisses noires de la CIA et du Mossad, dont la pratique spirituelle ne serait qu’une tenue de camouflage pour ébranler les peuples musulmans.

    Vingt ans après la tragédie d’octobre 1988, le pays peine à exorciser ses vieux démons, et consacrer les libertés écrasées par le rouleau compresseur des arrangements claniques et des recompositions de sérail. Au nom de l’état d’urgence qui couvre bien des turpitudes, les institutions sont verrouillées, les manifestations interdites, les partis d’opposition laminés, les journalistes libres bâillonnés, les syndicalistes autonomes matraqués, la spiritualité soumise à licence.

    Cette mise au pas de la société est grosse de risques. Elle a déjà enfanté l’émeute généralisée comme ultime moyen d’expression, la tragédie des « harraga » qui finissent en prison lorsqu’ils échappent à la mort, et plus grave encore, des affrontements communautaires.

    Pour conjurer « l’ordre nouveau » des cagoulards, qui préparent dans l’ombre de terribles guerres ethniques, tribales et religieuses, il n’y a aucun miracle à attendre de l’Occident, ni des « segments modernistes » du sérail. L’heure est à la mobilisation, autonome et déterminée, pour imposer les libertés fondamentales aux tentations fascisantes, la pluralité de nos convictions à l’unicité de pensée, et le respect de nos différences à l’uniformisation sclérosante.

    Avant d’affronter d’hypothétiques menaces étrangères, rappelons haut et fort que les chrétiens algériens sont d’abord des citoyens. Et dans une République, les citoyens sont tous soumis aux mêmes lois, qu’ils soient musulmans malékites, ibadites, chiites, agnostiques, catholiques, protestants, juifs, bouddhistes, ou athées...

    Tout comme ils ont droit au même respect de leurs convictions et à la pratique libre de leur culte, tant qu’ils ne les imposent pas aux autres par la contrainte. La « christianophobie » qui a réduit les néo-convertis à vivre leur foi dans la clandestinité n’est, en fin de compte, qu’une diversion de faux dévots et de vraies canailles visant à occulter la jonction de l’autoritarisme officiel avec l’intégrisme sanguinaire recyclé. D’abord consommée dans les coulisses du sérail, cette sainte alliance s’affiche désormais au grand jour.

    Devant le gotha national-islamiste réuni jeudi dernier à la place des Martyrs d’Alger, le Premier ministre en uniforme de grand calife a décrété que le Coran « représente la Constitution de la société algérienne ! » Un coup d’Etat sur tapis de prière qui n’a suscité aucune réaction d’indignation. Dans la sphère privée, toutes les croyances sont respectables.

    Instrumentalisée à des fins politiques, toutes les religions sont potentiellement liberticides et peuvent engendrer de terribles drames et des fleuves de sang. Aux persécutions en cours, répondent, outre Méditerranée, les vociférations de l’extrême droite qui exigent, avec une certaine logique il faut le reconnaître, l’application du principe de réciprocité.

    Les Algériens ont prohibé la bible ? Interdisons le Coran. Ils ferment des églises ? Détruisons les mosquées. Ils expulsent des prêtres ? Renvoyons Dalil Boubekeur, le recteur de la Mosquée de Paris, à son douar d’origine. En dépit des apparences, « croix et croissant gammés » se rejoignent en fin de compte dans un même combat : celui de l’intolérance, de l’exclusion et de la haine.

    Un signe d’espoir, « l’appel à la tolérance et aux respects des libertés », publié en mars dernier par un groupe d’intellectuels algériens, a recueilli plus de 2500 signatures. Dépassant leurs divergences, ils ont dénoncé les violations des libertés démocratiques, réaffirmé le droit de chacun de pratiquer le culte de son choix, ou de ne pas pratiquer, proclamant ainsi cette farouche volonté de vivre ensemble, dans le respect de chacun.

    Des dizaines de personnalités maghrébines, françaises et européennes ont soutenu cette initiative. En attendant d’autres formes de lutte plus déterminées, mais toujours pacifiques, les regards sont braqués sur le tribunal de Tiaret, où se joue le sort d’une femme, coupable d’avoir prié sans l’autorisation des gardiens du temple. Quel que soit le verdict qui sera prononcé, Habiba K. est déjà un symbole de courage et de liberté.

    Arezki Aït Larbi
    Al Watan 27/05/08
    Dernière modification par hben, 27 mai 2008, 12h21.
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

  • #2
    Quel courage ..cette jeune femme....y'en a beaucoup qui devraient en prendre exemple...
    Il l'accuse de prosélitysme,bah non..C'est une bonne pratiquante voila tout,faut pas oublier que entant que musulmans on a le devoir de répandre notre foi .. ...Je trouve que c'est de son droit de le faire aussi et d'être de confession autre que musulmanne !!..

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    • #3
      Vu que ce phénomène dérange le sérail, beaucoup vont se convertir "ZKARA"
      ?

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      • #4
        .

        quel torchon cet article ...
        NON A L EVANGELISATION ET LA MANIPULATION DES MUSULMANS EN ALGERIE

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        • #5
          ..

          nempeche qu'ils auraient du etre plus malin pr limiter ce phénomene... comme enseigner reellement l'islam aux populations analphabetes et les prevenir de ces manipulateurs

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          • #6
            Vu que ce phénomène dérange le sérail, beaucoup vont se convertir "ZKARA"
            ayyawwwww ahhhh!!

            faut pas oublier que entant que musulmans on a le devoir de répandre notre foi
            et d'empêcher les autres de répandre la sienne ............non?!!

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            • #7
              Il faut laisser les gens choisir leur religion !
              Maintenant, il ne faut surtout pas oublier les nombreuses campagnes des évangélistes qui sont néfastes au pays. Ils ne cherchent qu'à créer plus de division. Il faut surtout traquer ces groupes ! Ils sont plus dangereux qu'on ne le pense. Ils foutent le ****** un peu partout en Afrique !
              La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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              • #8
                Il faut laisser les gens choisir leur religion !
                Maintenant, il ne faut surtout pas oublier les nombreuses campagnes des évangélistes qui sont néfastes au pays. Ils ne cherchent qu'à créer plus de division.
                tu t contredis dans la même phrase!!..................

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                • #9
                  aucune contradiction :
                  1 - Chaque personne devrait être libre de choisir sa religion.
                  2 - Les groupes évangélistes ayant des objectifs politiques derrière leur campagne d'évangélisation sont à pourchasser !

                  Je n'ai rien contre par exemple l'église d'Algérie qui reste dans le terrain religieux et non politique.
                  La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                  • #10
                    Les groupes évangélistes ayant des objectifs politiques derrière leur campagne d'évangélisation sont à pourchasser !
                    on peut tout imaginer..........mais interdir carrement je n pense pas que ça soit la bonne solution.....et puis, si les gens veulent changer de religion, si celle dont ils ont hérité ne les satisfait plus..........la liberté d'en changer doit leur etre accorder..............

                    et puis, l'islam n'a pas non plus frapper à la porte pour entrer chez nous..........je sais je sais....differentes epoques, diffetentes situation.........mais tout d même!!!

                    Je n'ai rien contre par exemple l'église d'Algérie qui reste dans le terrain religieux et non politique.
                    et contre l'islam qui s'incruste dans notre politique....piiiiire : dans nos VIE...t'as rien contre?...........allons, un peu d logique!!
                    Dernière modification par absente, 27 mai 2008, 16h08.

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                    • #11
                      Quel que soit le verdict qui sera prononcé, Habiba K. est déjà un symbole de courage et de liberté.
                      Mes symbôles de courage je les ais déja puisés chez les patriotes de Lakhdaria et de Boufarik, chez les gardes communaux, les gendarmes, les policiers et surtout chez les soldats de l'ANP qui se battent comme des lions pour éradiquer la peste intégriste de notre pays.

                      Des larmes de crocodiles versées pour cette fille afin de plaire aux occidentaux, que d'hypocrisie dans ce post.

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                      • #12
                        Trois articles viennent d'être publiés par Le Monde (www.lemonde.fr).

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                        • #13
                          Tafsut : Ca se passe en Algérie pas en Suède !? Tu le fais exprès ou quoi ! L'Algérie est un pays musulman et ce n'est pas une démocratie. Réveillez-vous !
                          Quant aux évangélistes, j'ai assez lu à leur sujet, ils sont très dangereux. Un ami à moi a même rencontré un de ses prêtres prétencieux et raciste ! On a déjà assez d'illuminés chez nous, ça suffit !

                          Maintenant, si tu fais partie de ceux qui aiment déverser leur venin sur l'islam, c'est une autre histoire, rencontre jean-marie et sa clique et amuse-toi !

                          Comme je le dis dans mon post précédent, je n'ai rien contre les gens qui veulent changer de religion ou de slip. C'est leur problème !
                          La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                          • #14
                            Ca se passe en Algérie pas en Suède !?
                            Ah ça, difficile de se tromper........même si dans ma région, on croise des blonds à tomber par terre.......on se croirait en suède!!

                            L'Algérie est un pays musulman
                            et alors?.......là où t'es c'est un pays muz?....et pourtant ça n t'empêche pas de pratiquer ta religion musulmane..............alors, pense un peu aux algériens restés dans ce bled infernal....où ils n'ont même pas le droit de se promener avec une bible...au risque de se faire jeter en prison.............si c pas bête ça!!!!!!!!!!!!!pff

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                            • #15
                              Allane

                              Toi avec les patriotes de Lakhdaria ? Selmi t'aurait fait taire depuis longtemps
                              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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