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Préserver les ressources naturelles en Algérie

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  • Préserver les ressources naturelles en Algérie

    La donne environnementale telle qu’elle est posée par la vie moderne- avec les différents enjeux quelle charrie- et telle qu’elle est appréhendée par les spécialistes et les décideurs, semble n’avoir pas encore trouvé en Algérie d’oreilles assez attentives pour exorciser les effets pervers de la surexploitation des ressources naturelles même si des séminaires et des colloques y sont consacrés d’une façon quasi régulière.

    Le paradoxe pour l’Algérie- et pour un grand nombre de pays en développement- est de subir les retombées et les tares du monde moderne sans qu’elle puisse en goûter aux doux fruits : l’urbanisation effrénée et anarchique a déstabilisé le cadre de vie des citoyens victimes de l’exode rural et du chômage ; les monticules de décharges sauvages font partie d’une esthétique nationale ; les cimenteries, dont certaines sont implantées au cœur de la ville et dont la production ne nous dispense pas de l’importation, sont trop polluantes car techniquement mal gérées.

    Nos ruisseaux et rivières sont reconnaissables de loin par la puanteur des eaux usées alors que des dizaines de stations de traitement, payées en devises fortes, sont à l’arrêt dans l’insouciance quasi générale. De même, l’extraction sauvage de sable de ces rivières fait peser sur les nappes un grave danger de pollution.

    Les incendies de forêts, qui ont pris une dimension de catastrophe écologique pendant les chaudes années du terrorisme- et qui continuent à sévir comme en ce douloureux été 2007 sur la plupart des wilayas littorales risquant d’hypothéquer même la régénération naturelle des bois-, l’avancée du désert, l’érosion des sols, la pollution des plages, les maladies à transmission hydrique ou liées à un autre facteur de l’environnement comme l’asthme ou certains affections dermiques,…et la liste est malheureusement trop longue. L’un des signes patents de la régression environnementale est sans aucun doute l’appauvrissement de la biodiversité. Cette dernière représente un état d’équilibre et de diversification optimal des espèces animales et végétales dans leur biotopes naturels et leurs interactions continuelles.

    Si la faune sauvage a déjà souffert des effets destructeurs de la guerre de libération, elle pâtira davantage de la gestion peu rationnelle des espaces spécifiques à ces espèces après l’indépendance du pays. Entre les incendies de forêts entraînant disparition des gîtes et des niches, l’urbanisation forcenée de certains espaces naturels et le braconnage -y compris par les émirs du Golfe-, peu de chance a été laissé au patrimoine cynégétique et autres espèces sauvages de se régénérer et de se développer.

    Il est même arrivé que des lâchers d’oiseaux soient neutralisés par les feux de forêts quelques mois plus tard. Seules les carcasses carbonisées pendent tristement aux ramures des arbres. Sans pouvoir mesurer dans toute leurs dimensions les désagréments que le tronçon d’autoroute d’El Kala ne manquera pas d’avoir sur le patrimoine animalier du Parc d’El Kala, la manière dont a été géré ce dossier –ministère des Travaux publics, Parc d’El Kala et monde associatif- dénoté d’un déficit de communication et de coordination entre les différentes parties intervenantes. En tout cas, la variante retenue par les pouvoirs publics ne paraît pas satisfaire toutes les parties même si des mesures d’atténuation sont prévues pour faire garder au Parc sa vocation initiale et sa tranquillité.

    En matière de protection des ressources naturelles, et particulièrement des espèces animales, force est de constater que le meilleur des investissements n’est visiblement pas encore à l’œuvre : la formation du citoyen par l’école et par une culture environnementale présente à tous les niveaux ; car, dans une économie rentière comme la nôtre, qui installe les solutions de facilité dans les esprits et donne l’illusion d’une richesse inépuisable, c’est de révolution des mentalités qu’il s’agit pour faire prendre conscience aux citoyens et aux différents segments de la société civile du danger qui guette notre pays et du chaos que nous risquerions de transmettre, dans une insoutenable rupture de charge, à nos petits-enfants.

    Par La Dépêche de la Kabylie
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