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Epilogue de l'affaire des enfants circoncis d'El-Khroub

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  • Epilogue de l'affaire des enfants circoncis d'El-Khroub

    L'affaire des enfants circoncis de la ville du Khroub, qui a défrayé la chronique et a tenu en haleine toute la population de Constantine, a connu hier son épilogue avec le prononcé du verdict.

    L'affaire, qui avait été reportée à quatre reprises, avait été jugée le 20 mai dernier par le tribunal correctionnel de deuxième instance près la cour de Constantine et le verdit a été mis en délibéré pour hier. C'est dans une salle archicomble que le verdict est tombé: les deux médecins ont écopé de deux ans d'emprisonnement ferme et de 5.000 dinars d'amende, alors que les deux techniciens ont vu le premier verdict confirmé, soit la relaxe pure et simple.

    Les faits de cette dramatique histoire remontent au 25 novembre 2005, lorsque l'APC d'El-Khroub a décidé, comme chaque année, d'organiser une cérémonie de circoncisions collective. Ainsi, 86 enfants avaient bénéficié de cet acte chirurgical. Pour ce faire, il a été fait appel à deux médecins et deux techniciens de l'hôpital de la ville. Les circoncisions ont commencé à 20 heures 30, pour se terminer vers 22 heures 30. Mais trois jours après, l'un des parents, en voulant changer les pansements de son enfant, a remarqué des complications au niveau du gland. Les choses ne se sont pas arrêtées là, car d'autres parents avaient remarqué le même phénomène chez leurs enfants circoncis lors de la même cérémonie.

    Hospitalisés au centre de pédiatrie du Mansourah, les malades souffrant de complications, au nombre de 14, enduraient le calvaire.

    Les parents de ces derniers ont finalement déposé plainte au niveau du tribunal du Khroub, qui a désigné une commission présidée par le professeur Handala Djaffar, chirurgien et chef de service à l'hôpital de Béni Messous, pour expertiser les actes de circoncision. Dépêché d'Alger pour s'enquérir de la situation de ces enfants, il a pris la décision pour que 9 cas, jugés graves, soient évacués sur l'hôpital de Béni Messous.

    Le professeur de Béni Messous a présenté un rapport au ministère de la Santé dans lequel il avait fait ressortir les défaillances constatées et le manque de prise en charge adéquate des patients. Dans le même temps, des hôpitaux étrangers ont été contactés pour prendre en charge ces enfants. C'est finalement en Belgique que les enfants ont été évacués. Après une semaine dans un hôpital belge, les spécialistes étrangers ont déclaré ne rien pouvoir pour ces enfants avant l'âge de 21 ans. A leur retour, ils ont été pris en charge par le professeur Handala Djaffar, qui a leur a pratiqué des greffes.

    Après la plainte des parents, une action en justice auprès du tribunal de première instance de la ville du Khroub a été engagée contre les deux médecins et les deux techniciens qui avaient pratiqué les circoncisions. Ils ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis et 5.000 dinars d'amende chacun. Après appel des parents des victimes et du procureur de la République près le tribunal du Khroub, cette affaire a été traitée le 20 mai dernier.

    A la barre, les deux médecins et les deux techniciens ont rejeté toute responsabilité dans ce drame. Ils avançaient que c'était beaucoup plus l'appareil qui est à incriminer car il y avait des alternances de courant.

    Interrogé, le professeur Handala Djaffar a déclaré que'»au début, c'était le manque de prise en charge au niveau du centre pédiatrique du Mansourah. Il dira que ce genre d'appareil a été retiré des centres hospitaliers depuis plus de 20 ans. Il ajoutera que « ce genre d'opération ne peut se faire en un court laps de temps, 2 heures, pour un nombre aussi important d'enfants.

    La partie civile avait axé son intervention sur le manque de sérieux de la part de ceux qui sont censés s'occuper des malades et non de les abandonner à leur sort. Il conclura en demandant réparation. La représentante du parquet avait insisté sur la gravité de la situation et a prié le tribunal de prononcer la peine pénale axiale prévue dans ce cas de figure. La défense a pour sa part insisté sur le fait qu'il ne s'agissait nullement d'une faute professionnelle mais d'un accident, pour conclure en demandant la relaxe. Les deux médecins ont finalement été condamnés à deux ans d'emprisonnement ferme et 5.000 dinars d'amende, alors que les deux techniciens ont été relaxés.

    Par Le Quotidien d'Oran
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