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Nicolas Sarkozy: la ‘’profanation’’ de la mémoire de Cheikh Anta Diop

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  • Nicolas Sarkozy: la ‘’profanation’’ de la mémoire de Cheikh Anta Diop

    Dakar – Les autorités sénégalaises ont leur part de responsabilité dans la ‘’profanation’’ de la mémoire de Cheikh Anta Diop qu’a constitué le discours prononcé le 26 juillet 2007 à Dakar par le président français Nicolas Sarkozy, a estimé l’ingénieur en informatique sénégalais Mansour Guèye.

    ‘’Le discours de Dakar est une profanation de la mémoire du parrain de ce Haut lieu du Savoir, Cheikh Anta Diop, grand penseur africain et illustre défenseur des valeurs africaines. Les autorités sénégalaises, qui ont cautionné ce forfait, ont eux aussi leur part de responsabilité’’, a affirmé M. Guèye chargé de la promotion de l’ouvrage ‘’L’Afrique répond à Sarkozy/Contre le discours de Dakar’’ paru en février dernier aux éditions Philippe Rey.

    Cheikh Anta Diop (1923-1986), parrain de l’Université de Dakar, a, lui, combattu les entreprises de falsification de l’histoire du continent. Il a travaillé sur l’antériorité des civilisations africaines, l’africanité de l’Egypte, etc. Il a notamment publié ‘’Nations nègres et culture’’ (1954), ‘’L’Unité culturelle de l’Afrique’’ (1960), ‘’Etude comparée des systèmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique de l’antiquité à la formation des Etats modernes’’ (1959), ‘’Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique’’ (1967), ‘’Civilisations ou barbarie’’ (1981).

    L’ingénieur Mansour Guèye a souligné la responsabilié des autorités sénégalaises dans la venue de Sarkozy à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar lors de la cérémonie de lancement et de dédicace de l’ouvrage écrit par 23 intellectuels du continent et de sa diaspora organisée récemment. La manifestation a eu lieu à l’amphithéâtre UCAD II de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Au cours de la même cérémonie de lancement, l’historien sénégalais Babacar Diop Buuba, un des auteurs du livre-réponse, a laissé entendre que d’après des informations dont il a pu disposer, Nicolas Sarkozy était annoncé à l’Assemblée nationale avant de venir prononcer son discours à l’Université Cheikh Anta Diop.

    Il n’était pas question que l’hémicycle serve à rehausser l’image ou à faire la promotion du président de l’Assemblée nationale sur fond de querelle entre les pouvoir exécutif et législatif sénégalais, a affirmé Buuba Diop pour qui l’attribution du grade de Chevalier de la Légion d’honneur française à Macky Sall (président de l’Assemblée nationale) est venue confirmer cette hypothèse.

    Babacar Diop Buuba a par ailleurs posé le débat sur l’autonomie de l’institution universitaire –- financée en grande partie par l’Etat — vis-à-vis du pouvoir.

    Dans son discours prononcé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sarkozy affirmait notamment : ‘’le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire (...) Le paysan africain (...) ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles".

    ‘’Assis aux premiers rangs, des membres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale et des députés ont applaudi, en longueur, le crime que Nicolas Sarkozy était en train de commettre sous leurs yeux’’, a rappelé Mansour Guèye qui a déploré le ‘’manque de lucidité dans le jugement immédiat’’ des officiels invités à écouter Sarkozy à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    ‘’Quel manque de patriotisme ! Quelle dissymétrie dans les relations diplomatiques !’’ s’est exclamé M. Guèye estimant que cette réaction ‘’incompréhensible des « officiels » sénégalais a certainement conforté le Président français au point qu’il s’est permis certaines envolées lyriques de mauvais goût’’.

    L’ingénieur a dit qu’il espérait ‘’très sincèrement’’ que ce livre, L’Afrique répond à Sarkozy, ‘’sonnera le réveil définitif des Africains et de ses intellectuels’’.

    ‘’En tout cas, les ingrédients sont là pour nous donner des raisons d’espérer. Je n’ai pas souvenir dans l’Histoire qu’autant d’intellectuels (23) acceptent de travailler tous ensemble et de manière spontanée sur un même sujet et produisent une œuvre aussi pertinente et sans complaisance aucune’’, a-t-il expliqué.

    Il a ajouté que ‘’lorsque les intellectuels africains tirent tous dans le même sens, l’Afrique avance à pas de géant et les Africains retrouvent leur fierté et leur énergie’’. ‘’Il est impensable, a-t-il estimé, que les intellectuels africains, et plus particulièrement les 23 co-auteurs du livre, s’arrêtent en si bon chemin. Ils ont le devoir d’assurer le service après-vente de ce livre et d’investir les médias français, africains et tous les lieux de débat pour expliquer ce renouveau du débat sur l’Afrique.’’

    ‘’Lorsque les intellectuels s’impliquent et ne renoncent pas au combat pour défendre des idées, ils sont capables de réveiller la conscience des citoyens. Le drame actuel de l’Afrique, c’est aussi l’absence de débat sur les enjeux véritables du continent’’, a-t-il dit.

    Pour Mansour Guèye, ‘’il est absolument nécessaire que réagissent en pensée et action tous les citoyens africains, y compris les intellectuels, pour reconquérir la parole et ne plus laisser les non-Africains parler à la place des Africains’’.

    ‘’J’appelle aussi de mes vœux un engagement massif des intellectuels à côté des populations et une implication réelle dans le débat national de leurs pays respectifs, pour redonner aux populations davantage de raisons d’espérer’’, a-t-il conclu.

    Publié sous la direction de Makhily Gassama, ancien ministre sénégalais de la Culture, le livre ‘’L’Afrique répond à Sarkozy’’ réagit au discours prononcé le 26 juillet 2007 à Dakar par le président français Nicolas Sarkozy.

    L’ouvrage va au-delà et dénonce le système d’exploitation et de domination qui maintient encore la plupart des pays africains encore sous tutelle occidentale, près de 50 ans après les indépendances, ainsi que le racisme anti-noir qui le sous-tend. L’intégralité des droits du livre est reversée à la bibliothèque de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    (APS)

    Seneweb 13/05/2008
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Bonjour.

    Allez, je sais que mon sujet est un peu surprenant, et que Cheikh Anta Diop n'est pas forcement connu, pourtant il devrait, car c'est une très grande figure de la lutte contre le racisme, un fervent défenseur de l'Afrique, un intellectuel qui donne le change face aux théories occidentales.



    ______________________________________________

    Cheikh Anta Diop, restaurateur de la conscience noire


    INTELLECTUEL et humaniste sénégalais disparu en 1986, Cheikh Anta Diop fut l’homme de l’intégrité morale et du refus des compromissions. Dans un contexte de marginalisation accélérée du continent, ses travaux, qui marquèrent le retour de la conscience historique de l’Afrique, appellent à la permanence du combat contre les racismes sous toutes leurs formes.
    Par Fabrice Hervieu Wané

    Le jeune Cheikh Anta Diop « risque par la mauvaise disposition de son professeur, M. Boyaud, de tripler sa troisième, ce qui motiverait sans aucun doute son renvoi du lycée. M. Boyaud est un singulier professeur, dont j’ai eu l’occasion, dès ses débuts au lycée, de signaler l’attitude hostile à notre race aux autorités. Ses théories sur la race, qui font de lui un disciple de Gobineau, sont des plus pernicieuses et font que le fossé se creuse chaque jour davantage entre le Blanc et le Noir... (1) »

    Cette lettre, rédigée en août 1941 par un des responsables administratifs du lycée Van Vollenhoven de Dakar, est adressée à l’inspecteur général de l’enseignement en Afrique occidentale française (AOF). Le Sénégal n’existe pas encore, et le climat qui règne alors dans les milieux de l’enseignement comme dans ceux de la recherche universitaire est fortement teinté de colonialisme et de racisme anti-noir.

    Anthropologues et historiens africanistes, égyptologues traditionalistes, pour la plupart français et occidentaux, semblent encore pétris de terribles préjugés : l’infériorité de la race noire, le prélogisme de la mentalité primitive, l’exclusion du monde africain noir de l’histoire universelle... Cheikh Anta Diop va prendre le contre-pied théorique de ce milieu solidement établi dans l’enceinte même de l’université française. D’abord par la présentation de sa thèse, qui sera refusée, ensuite par la publication de Nations nègres et culture en 1954.

    Le livre sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel tranquille de l’establishment intellectuel : l’auteur y fait la démonstration que la civilisation de l’Egypte ancienne était négro-africaine, justifiant les objectifs de sa recherche en ces termes : « L’explication de l’origine d’une civilisation africaine n’est logique et acceptable, n’est sérieuse, objective et scientifique, que si l’on aboutit, par un biais quelconque, à ce Blanc mythique dont on ne se soucie point de justifier l’arrivée et l’installation dans ces régions. On comprend aisément comment les savants devaient être conduits au bout de leur raisonnement, de leurs déductions logiques et dialectiques, à la notion de »Blancs à peau noire« , très répandue dans les milieux des spécialistes de l’Europe. De tels systèmes sont évidemment sans lendemain, en ce sens qu’ils manquent totalement de base réelle. Ils ne s’expliquent que par la passion qui ronge leurs auteurs, laquelle transparaît sous les apparences d’objectivité et de sérénité (2) ».

    Si l’ouvrage dérange les gardiens du temple, c’est non seulement parce que Cheikh Anta Diop propose une « décolonisation » de l’histoire africaine, mais aussi parce que le livre fonde une « Histoire » africaine et se tient aux frontières de l’engagement politique, analysant l’identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies ; la délimitation de l’aire culturelle du monde noir, qui s’étend jusqu’en Asie occidentale, dans la vallée de l’Indus ; la démonstration de l’aptitude des langues africaines à supporter la pensée scientifique et philosophique et, partant, la première transcription africaine non ethnographique de ces langues...

    Lors de sa parution, le livre semble si révolutionnaire que très peu d’intellectuels africains osent y adhérer. Seul Aimé Césaire s’enthousiasme, dans le Discours sur le colonialisme, évoquant « le livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit (3) ». Aussi faut-il attendre vingt ans pour qu’une grande partie de ses théories se trouve confortée, à la suite du colloque international du Caire de 1974, organisé sous l’égide de l’Unesco et réunissant parmi les plus éminents égyptologues du monde entier (4). Et plus de vingt autres années pour qu’il soit pris acte de son oeuvre après sa disparition. Certaines idées de Cheikh Anta Diop, principalement l’historicité des sociétés africaines, l’antériorité de l’Afrique et l’africanité de l’Egypte, ne sont plus discutées (5).

    Mais, à côté de cette « entente cordiale », la controverse porte sur trois points majeurs : on lui reproche son égypto- centrisme, l’importance qu’il accorde à la notion de race et la trop grande influence de son combat politique sur ses théories scientifiques. Bref, son oeuvre resterait trop empreinte d’idéologie. Même s’il est bon de rappeler, comme le fait M. Aboubacry Moussa Lam, professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Dakar, que « Cheikh Anta Diop n’a pas choisi son terrain de combat : il n’a fait que répondre aux débats de son époque ».


    à suivre.....
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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    • #3
      suite et fin

      Bien qu’il ne puisse contester les idées de l’intellectuel sur l’origine africaine de l’humanité, M. Pathé Diagne, linguiste-éditeur, ne « partage plus aujourd’hui son égypto-centrisme. Avec le recul, c’est un peu comme s’il ne s’était pas trompé sur l’Egypte mais n’avait étudié que l’Egypte ». Un point de vue partagé par M. Amady Aly Dieng, enseignant et ancien compagnon de route de Cheikh Anta Diop : « Comme Senghor, et c’est peut-être là leur seul point de rencontre, il demeure méditerranéo-centriste dans son approche de l’histoire africaine. Mettant au centre la Grèce pour le premier, l’Egypte pour le second. Et s’il ne développe pas de vision atlantiste, c’est par souci de toujours valoriser la culture noire. C’est pourquoi il passe la traite négrière sous silence. » Une critique que l’on retrouve chez Ibrahima Thioub, historien moderne : « Même si la traite et la colonisation ne représentent qu’une seconde au regard de l’histoire égyptienne, il est impossible de faire l’impasse sur elles. C’est aussi notre histoire et notre actualité à nous, Sénégalais et Africains. Voilà pourquoi je le soupçonne d’avoir accordé trop de poids à l’Egypte, en toute bonne foi, sans s’en être rendu compte. »

      Sur un autre plan, si la division de l’humanité en races et le fondement de la distinction Blanc-Noir sont considérés comme relevant d’une raciologie ancienne réfutée par les développements de la génétique, on peut se demander dans quelle mesure il y a lieu de reprocher à Cheikh Anta Diop d’utiliser la terminologie de son époque. M. Alain Froment, anthropologue à l’Orstom, explique que le physicien « est longtemps demeuré résolument fidèle au découpage racial qui avait cours dans la première moitié du XXe siècle et que la génétique a pratiquement démantelé depuis (6) ». Ne donne-t-il pas lui-même, pour signifier ces découvertes de la génétique, les dates de 1982 et 1984, soit quatre et deux ans avant le décès de Cheikh Anta Diop, donc longtemps après la parution de ses principaux ouvrages ?

      Comme l’ont montré MM. Mamadou Diouf et Mohamed Mbodj, deux intellectuels sénégalais : « On aurait pu admettre l’accusation de racisme (...) si les dommages subis au nom de la »race« se retrouvaient de manière égale de part et d’autre, ce qui n’est bien évidemment pas le cas. De plus, ce »racisme noir« n’aurait trouvé sa valeur que s’il avait pu créer un complexe de culpabilité chez les Européens, ce qui n’est pas le but de Cheikh Anta Diop. Pas plus qu’il ne cherche à conforter une croyance populaire ; il écrit pour une élite déjà fortement convaincue de l’égalité de l’espèce humaine (7). » C’est pourquoi, s’il demeure incontestable qu’il a utilisé les mêmes armes que ses « adversaires scientifiques », on peut difficilement accuser Cheikh Anta Diop de racisme. Les témoignages sont unanimes pour le présenter comme une grande figure de l’humanisme : « Le problème, explique-t-il dans son intervention au colloque d’Athènes de l’Unesco, en 1981, est de rééduquer notre perception de l’être humain, pour qu’elle se détache de l’apparence raciale et se polarise sur l’humain débarrassé de toutes coordonnées ethniques. » « Je n’aime pas employer la notion de race (qui n’existe pas) (...). On ne doit pas y attacher une importance obsessionnelle. C’est le hasard de l’évolution (8). »

      Reste l’influence du militantisme politique sur le discours scientifique (voir l’encadré ci-contre). A une époque où les jeunes intellectuels africains, déçus par le concept de négritude, cherchent une idéologie noire et militante de substitution, pour Cheikh Anta Diop, l’une des conditions d’un fédéralisme continental passe par la conscience. En redonnant une histoire, une conscience historique aux Africains, il souhaite surtout rétablir leur dignité. Qui pourrait lui reprocher une telle démarche, tant les idéologies qu’il combattait semblent tenaces ?

      En fait, Cheikh Anta Diop rêvait secrètement d’une synthèse entre ancrage et métissage culturels. « La plénitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte à contribuer au progrès général de l’humanité et à se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause (9). »


      (1) Lettre datée du 7 août 1941, Dossier Cheikh Anta Diop, Archives nationales du Sénégal, Dakar.

      (2) Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, t. I, Présence africaine, Paris, 1954.

      (3) Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Présence africaine, Paris, 1955.

      (4) Histoire générale de l’Afrique. Etudes et documents, volume I, Unesco, Paris, 1978.

      (5) Actes du colloque « L’oeuvre de Cheikh Anta Diop : la renaissance de l’Afrique au seuil du troisième millénaire », Dakar-Caytu, 26 février-2 mars 1996, en cours de publication.

      (6) Alain Froment, « Origine et évolution de l’homme dans la pensée de Cheikh Anta Diop : une analyse critique », Cahiers d’études africaines, Paris, no 121- 122, 1991.

      (7) Mamadou Diouf, Mohamad Mbodj, « The Shadow of Cheikh Anta Diop », in The Surreptitious Speech. Présence africaine and the Politics of Otherness, 1947-1987, The University of Chicago Press, Chicago, 1992.

      (8) Conférence du Centre Georges-Pompidou, 7 juin 1985, Nomade, Paris no 1-2, 1990, Martin Bernal, Black Athena, The Afroasiatic Roots of Classical Civilization, tomes I et II, Rutgers University Press, New Brunswick, 1988-1991. Voir aussi : Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Présence africaine et Khepera, Paris, 1996. Revue Ankh, éditions Khepera, BP 11, 91192 Gif-sur-Yvette Cedex.

      (9) Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ? Présence africaine, Paris 1967.




      Fabrice Hervieu Wané.
      Le Monde Diplomatique Janvier 1998
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        D'abord, je pense que le discours de Sarkozy à Dakar est insultant et que les intellectuels africains ont largement de quoi se sentir blessés. Mais je trouve que Cheikh Anta Diop utilise le même langage et a la même vision raciale de l'histoire que certains racistes blancs. Je trouve assez dangereux de mettre l'histoire au service d'une idéologie politique ou d'une quête identitaire, quand on sait les conséquences que ça a pu avoir. Et j'ajouterai que l'écrasante majorité des égyptologues, qui ne font pas leur métier pour répondre à des interrogations identitaires ne sont pas convaincus par les thèses d'Anta Diop, notamment lorsqu'il classe la langue de l'Égypte antique dans la famille nigéro-congolaise.

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        • #5
          Bonsoir.

          Dakar, Sénégal, le 26 juillet 2007
          [....]

          Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.


          Le reste du discours.

          Voilà une partie de l'allocution du N. Sarkozy, dédain, mépris et insultes ....

          Les théories de Cheikh Anta Diop mérites d'êtres connues au-mêmes titres que celles qu'on nous a servit jusque là. Il avait une théorie et un acheminement de pensée qu'il a largement argumenté.

          Mais de là à venir insulter tout un continent, de plus dans une Université qui a pour Nom celui d'un grand défenseur de l'apport de l'Afrique à l'humanité, je crois que c'est tout de même très déplacé.
          “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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          • #6
            J'ai lu le discours et il est réellement affligeant, il n 'y a rien à dire la-dessus.
            Les théories de Cheikh Anta Diop mérites d'êtres connues au-mêmes titres que celles qu'on nous a servit jusque là. Il avait une théorie et un acheminement de pensée qu'il a largement argumenté.
            Les thèses de Diop sont largement diffusée au sein de la communauté scientifique, et certaines sont rejetées. Mais ce n'est pas ce qui me gène, ce qui me gène, c'est qu'on se sert de l'histoire pour une quête identitaire, et qu'on use, pour ne pas dire qu'on abuse, de la terminologie raciale dans l'étude de l'histoire.

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