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Alger, Moscou, l'OMC et l'imprévu saoudien

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  • Alger, Moscou, l'OMC et l'imprévu saoudien

    Dans le lent processus d'accession à l'OMC, la Russie découvre en l'Arabie Saoudite un nouvel obstacle. Cela pourrait concerner l'Algérie car l'objet du différend se rapporte à la question de la double tarification des prix du gaz. Cette même exigence d'alignement des prix intérieurs sur les prix internationaux est opposée à l'Algérie qui a indiqué, argumentaire à l'appui, que la demande est injustifiée et qu'elle ne comptait pas transiger.

    Il est donc délicat et surprenant de découvrir que l'Arabie Saoudite, dont les échanges avec la Russie restent marginaux, assume cette exigence des pays occidentaux. Il est vrai que Ryad, qui a accédé à l'Organisation mondiale du commerce en 2005, a été contrainte d'augmenter ses prix intérieurs du gaz pour les rapprocher du marché externe. Ryad avait créé un précédent qui pèse sur les négociations que mènent l'Algérie et la Russie pour accéder à l'OMC.

    La surprise des Russes, qui ont bataillé ferme avec les Occidentaux sur la question, a été de voir que l'Arabie Saoudite en fait désormais une exigence. Les négociations bilatérales dans les processus d'accession ne font pas l'objet en général de révélations publiques. Or, de manière inhabituelle, les négociateurs russes ont laissé filtrer ces éléments. Le chef des négociateurs russes, Maxime Medvedkov, a qualifié ces « exigences sans fondement » et il espérait que cette question sera réglée en juin prochain à Ryad dans des négociations menées par le ministre des Finances Alexeï Koudrine.

    Les négociateurs russes, qui ont déjà ferraillé sur le sujet avec les partenaires occidentaux, admettent que les choses sont plus difficiles que prévu avec les Saoudiens. On savait que le prix concédé par l'Arabie Saoudite pour son accession à l'OMC allait compliquer la tâche aux autres producteurs: on en a la preuve par la Russie. Ce ne sont plus les Occidentaux qui tirent argument de la «défection» saoudienne, c'est Ryad elle-même qui demande à un autre pays producteur de s'aligner sur ses concessions. Du coup, Alger devra suivre avec attention le résultat des discussions qui auront lieu au niveau politique en juin entre Ryad et Moscou.

    Les Russes sont dans la même posture que l'Algérie. Ils estiment que les exigences d'un alignement des prix intérieurs sur le marché international n'ont pas de fondement économique et n'ont pour but que de les priver d'un avantage comparatif, reconnu d'ailleurs par l'OMC. Récemment, Chakib Khelil avait indiqué, à la veille du 11ème round de négociations avec l'OMC, que l'Algérie ne comptait pas céder aux pressions sur la question des prix du gaz. L'Algérie, a-t-il dit, «n'a pas à faire de concession» et il n'y aura pas de révision du prix du gaz sur le marché national. Une attitude totalement justifiée.

    Mais force est de constater que Ryad pourrait être une source supplémentaire de complication dans le tortueux processus d'adhésion à l'OMC.


    Le Quotidien d'Oran
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