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    Ecoutez-les
    par Ahmed Saïfi Benziane

    Refuser l'échec, voilà un nouveau comportement social qui se traduit par des colères au bord de l'hécatombe. Jusque-là ressentie individuellement à travers l'inaccessibilité à certaines formes de réussite sociale, la manifestation de l'échec est devenue une source de conflits avec lesquels il faudra maintenant compter.
    Comment l'Etat s'y est préparé au-delà de la répression ? La réponse est dans la rue pour qui sait y voir clair et se déplacer de ville incendiée en ville incendiée. L'exemple d'Oran n'a rien de particulier dans ce mouvement d'ensemble d'une violence longtemps cachée par les cours des hydrocarbures et la langue de bois. Les causes sont différentes d'une émeute à l'autre, mais dès qu'elles sont mises dans une même matrice, elles révèlent un état de pourrissement où le laisser-aller dans la gestion des deniers publics se place en première position. Une équipe de football reléguée en division inférieure par-ci, un procès intenté à un représentant d'association par-là, et, en toile de fond, une misère culturelle qui fait le lit des affrontements entre deux catégories de jeunes, les uns en tenue bleue et les autres à la recherche d'un idéal, d'une reconnaissance ou tout simplement exprimant une haine de l'Etat devenue un trait de caractère quasi général.
    Le gagnant dans l'affaire ? L'Algérie perd à chaque coup et les libertés se réduisent de plus en plus pour justifier un état d'urgence qui n'a plus cours et qu'on gagnerait à lever pour laisser les colères se transformer en débats publics. Les partis politiques, le mouvement associatif y compris sportif, les agents de l'Etat, sont tous interpellés pour anticiper leurs visions au lieu de se complaire dans ce sommeil profond dénudé de rêves. On ne peut plus restreindre la vision de l'avenir en un seul point focal, la Présidence de la République, et se satisfaire de quelques inquiétudes maladroitement exprimées par le Gouvernement. Jusqu'à présent, la recette n'a rien donné, bien que les caisses du pays connaissent une embellie jamais égalée. On ne peut plus continuer à colmater les brèches en livrant des explications différentes à chaque émeute et trouver des solutions épisodiques à chaque situation.
    Pour l'Etat, l'Etat a raison et les émeutiers ont tort. Pour ces derniers, c'est l'Etat qui est la cause de tout. Pour la raison, la relation gouvernant/gouverné est rompue, le contrat n'a plus aucune valeur et il doit être révisé. L'urgence est là, car une représentation nationale ou locale qui continue à se cacher derrière des suffrages loufoques et qui impose au reste les lois du pays ne sert plus qu'à faire tapisserie, pour offrir une image de démocratie dont il faudra bien faire le bilan un jour. Nos rues semblent menacées, nos biens aussi et tout ne tient qu'à un fil déjà assez fragile.
    Les enfants de l'Algérie ont besoin qu'on les écoute et savoir ce qu'ils veulent réellement. Peut-être peu de choses en réalité, juste qu'ils soient écoutés. Que leurs échecs soient traduits en programme où la parole remplacera les bombes lacrymogènes et que l'émeute ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Moha

    Le jour où l'Etat Algérien actuel écoutera les jeunes, moi je serais sur Mars.

    Commentaire

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