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Les deux-roues interdites de Beyrouth, un drame économique

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  • Les deux-roues interdites de Beyrouth, un drame économique

    Si vous êtes prêt à attendre entre trois quarts d'heure et une heure et demie, vous pouvez peut-être encore vous faire livrer à Beyrouth. En voiture. Car, depuis mardi 27 mai, 18 heures, les deux-roues – mobylettes et motos – n'ont plus le droit de circuler dans la capitale ni dans ses banlieues (enfin, celles où les forces de l'ordre ont droit de regard, évidemment). Cette décision a été justifiée par la nécessité de contenir la situation sur le terrain, et tant pis si un grand nombre d'agents économiques doivent en payer le prix. Pour le moment, les considérations sécuritaires priment sur toutes les autres.

    Au Liban, pays de services par excellence, la livraison à domicile est presque un must, que ce soit pour les restaurants, les pharmacies ou encore les agences de voyages. Dans la restauration, en particulier, le home delivery a permis à de nombreux établissements de survivre, même durant les périodes d'insécurité. Sauf que, dans une ville aussi congestionnée que Beyrouth dans la journée, le seul moyen d'offrir ce service dans des délais acceptables est de recourir aux deux-roues, chose désormais impossible de jour comme de nuit.

    "Plus de 70 % des restaurants ont un service de livraison à domicile qui, pour beaucoup d'entre eux, représente entre 40 et 60 % du chiffre d'affaires", s'indigne le président du syndicat de la restauration, Paul Ariss. "Certains restaurants, comme Pizza Hut, ont même développé des filiales entièrement dédiées à la livraison." Et cela ne vaut pas que pour le fast food. "Le loyer annuel d'un restaurant à Guemmayzé, par exemple, est d'au moins 80 000 dollars pour 150 m2. Il est donc difficile de rentabiliser l'affaire sans recourir à la livraison à domicile", poursuit M. Ariss. "Or, dans Beyrouth, à midi, il est impossible de livrer en voiture de la nourriture censée arriver chaude, sans même parler du coût de l'essence. Cette mesure a totalement paralysé l'activité."

    "Nos ventes à domicile ou au bureau ont baissé de 75 % ces deux jours", confirme le responsable de deux grandes enseignes de fast food à Beyrouth, qui réalisent 40 % de leur chiffre d'affaires grâce à ce service. "Nous avons loué 25 voitures pour continuer à livrer", poursuit-il. "Mais, lorsque le client apprend qu'il doit attendre parfois jusqu'à une heure et demie pour recevoir la commande, à cause des embouteillages, il renonce." Dans ses restaurants, une centaine d'employés se consacrent exclusivement aux livraisons, dont 40 conducteurs de mobylettes qui se sont retrouvés au chômage forcé. Au total, la restauration emploie 600 livreurs", a indiqué Paul Ariss. A Zaatar w Zeit, "les délais d'attente sont passés de vingt-cinq minutes à plus de quarante-cinq minutes, voire une heure un quart dans certains quartiers", a indiqué un responsable. De même, la chaîne MacDonald's, qui compte cinq établissements dans la capitale, a dû louer plusieurs voitures à 25 dollars la journée, mais les commandes se font rares en journée.

    Et les restaurants ne sont pas les seuls touchés. Les sociétés de livraison express sont frappées de plein fouet. "Cette mesure réduit la flexibilité qui fait notre valeur ajoutée", explique Zein Asma Abboud, directrice d'Aramex, qui compte 25 mobylettes immobilisées. "Sans parler des coûts supplémentaires que nous supportons pour louer des voitures, car nous ne pouvons pas les répercuter sur le client, qui subit déjà d'énormes retards. Bien sûr, les sociétés de livraison n'utilisent pas que les deux-roues, mais à Beyrouth c'est le seul moyen d'offrir un service de qualité." Même son de cloche chez les coursiers. "Ce matin, je devais livrer 10 plis. En temps normal, cela m'aurait pris une demi-heure maximum. Aujourd'hui, j'ai mis deux heures et demie pour le faire, et j'ai dû payer une personne pour m'accompagner car il est évidemment impossible de se garer", témoigne le coursier d'une société.

    Interrogé par L'Orient-Le Jour, le directeur des forces de sécurité intérieure, Achraf Rifi, a affirmé comprendre les difficultés rencontrées. "Mais la situation est très sensible", a-t-il souligné. Pour le moment, la décision est donc maintenue, mais des flexibilités pourront être introduites dans deux ou trois jours, "en fonction de l'évolution de la situation sur le terrain", a-t-il ajouté. Des dérogations pour les mobylettes enregistrées auprès de l'administration et frappées d'un logo visible, c'est ce que réclament les entreprises concernées. Quant aux motards amateurs, ils devront attendre des jours meilleurs.

    Par Sahar Al-Attar ,L'Orient-Le Jour

  • #2
    c'est le contraire qu'ils devaient faire

    je ne comprend pas la cause reelle de cette decision
    .
    .
    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

    Commentaire


    • #3
      Incompréhensible en effet. Alors qu'on essaie partout ailleurs de réduire le nombre de voitures dans les villes, voila qu'eux veulent les augmenter.

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