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CCG : Les entreprises de la région ont des ambitions mondiales

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  • CCG : Les entreprises de la région ont des ambitions mondiales

    Avec l'ambition on conquiert le monde.
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    L'essentiel des revenus des pays du Golfe provient de leurs exportations pétrolières. Au-delà de leurs placements financiers, qui doivent prendre à l'avenir le relais des recettes de l'or noir, ils ont aussi fait en sorte de diversifier leurs économies dans la finance, l'immobilier, le bâtiment-travaux publics, les infrastructures, la pétrochimie, la sidérurgie, les télécommunications, les compagnies aériennes ou les médias.

    Les moyens financiers considérables dont disposent ces pays pour investir et consommer, ainsi que le développement de places financières locales, ont permis l'accélération de la croissance de ces nouveaux groupes privés. Ainsi en est-il de l'opérateur de téléphonie mobile saoudien, Mobily, au sujet duquel Cheuvreux, la banque d'affaires de Calyon (filiale du Crédit agricole), a publié une étude en février. Cette filiale à 35 % de la compagnie émiratie Etisalat a démarré ses opérations en mai 2005. Neuf mois plus tard, elle enregistrait ses premiers bénéfices et comptait fin 2007 environ 9,55 millions de clients...

    Le "Top 100 des entreprises du monde musulman" publié en novembre 2007 par le site Web spécialisé DinarStandard est instructif. Les compagnies pétrolières publiques y occupent certes encore les toutes premières places, celles du Golfe étant respectivement première (Saudi Aramco), troisième (Kuwait Petroleum Corp.), septième (Abu Dhabi National Oil Company), quatorzième (Qatar Petroleum) et quinzième (Petroleum Development Oman), aux côtés de leurs homologues d'Iran, de Malaisie, d'Irak, du Nigeria, de Libye, d'Algérie, d'Indonésie et d'une exception, le conglomérat privé diversifié turc, Koc Holding (sixième). Mais dans la suite du classement, pas moins de 25 compagnies du Golfe, privées ou publiques, témoignent des ambitions de ces pays dans d'autres secteurs.

    En douzième position, la saoudienne Sabic (Saudi Basic Industries Corporation) en est l'exemple le plus emblématique. Créée par décret royal en 1976 pour développer les produits dérivés du pétrole, elle a commencé par transformer le village de pêcheurs d'Al-Jubail en cité industrielle moderne. Désormais cotée à la Bourse saoudienne, Sabic emploie 31 000 personnes dans 100 pays et est présente dans les produits chimiques, les engrais, les plastiques et les métaux.

    GLOBALISATION CROISSANTE

    Sabic a publié en 2007 un chiffre d'affaires de 126,2 milliards de rials (21,4 milliards d'euros) et un bénéfice net de 27 milliards de rials (4,6 milliards d'euros). En mai 2007, elle a racheté la division plastiques de l'américain General Electric pour 11,6 milliards de dollars (8,6 milliards d'euros), accélérant sa croissance externe après avoir repris en 2006 la filiale anglaise de l'américain Huntsman Petrochemicals pour 700 millions de dollars et en 2002 le néerlandais DSM Petrochemicals pour 2,2 milliards d'euros.

    Cette stratégie d'expansion mondiale a été imitée dans d'autres secteurs. Introduit à la Bourse de Dubaï à la fin novembre, Dubai Ports World (DP World) est devenu l'un des leaders mondiaux de la gestion portuaire. En 2006, DP World a déboursé 3,92 milliards de livres (5,7 milliards d'euros) pour racheter l'opérateur britannique P & O. L'entreprise, qui opère dans 28 pays, a publié un chiffre d'affaires en hausse de 32 % en 2007, à 2,73 milliards de dollars, et un bénéfice après impôts en progression de 52 %, à 420 millions de dollars.

    En juin 2007, DP World a soufflé au français Bolloré la concession pour vingt-cinq ans du port de Dakar, une nouvelle illustration de la globalisation croissante des entreprises du Golfe. "Pour elles, l'Afrique ne se limite plus au Maghreb" - où ces sociétés investissent notamment dans le tourisme -, écrivait alors Michaël Cheylan, fondateur du Centre d'analyse et de proposition pour l'Afrique (CAPafrique) dans une note.

    "Quel que soit le secteur considéré, les exemples ne manquent pas", poursuivait-il. Il citait notamment le rachat de l'opérateur de téléphonie mobile panafricain Celtel par le koweïtien MTC en 2005, pour 3,36 milliards de dollars. Ou encore, dans l'immobilier et le BTP, la cession en septembre 2006 du quartier commerçant situé en bord de mer au Cap (Afrique du Sud) au groupe Istithmar, de Dubaï, allié à un partenaire britannique, pour 1 milliard de dollars. Et aussi la réalisation de la future capitale sénégalaise confiée aux sociétés dubaïotes Damag et Limitless.

    En janvier, Le Moniteur notait que le premier groupe immobilier d'Abu Dhabi, Aldar, présent au Maroc, en Malaisie et au Kazakhstan, pourrait s'intéresser à l'Europe occidentale.

    Les compagnies aériennes de la région (Emirates, Qatar Airways, Etihad, Air Arabia, Jazeera Airways...) affichent aussi des ambitions planétaires avec des commandes géantes d'avions - elles sont notamment le premier client du gros porteur A380 - et l'agrandissement ou la construction de nouveaux aéroports. Pour la quatrième année consécutive, le Golfe est la région du monde qui a enregistré, en 2007, la plus forte progression de trafic aérien, avec une croissance de 18,1 %, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).

    Adrien de Tricornot
    Le Monde
    Une des nombreuses publicités ambitieuse de Mobily.

    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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