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La bulle spéculative

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  • La bulle spéculative

    Peut-on parler de nouveau "choc pétrolier" ?

    Le prix de l'or noir a largement dépassé son sommet de 101,70 dollars - en dollars constants, corrigés de l'inflation - atteint en avril 1980. "Mais ce qui est le plus frappant est l'accélération récente de la hausse des prix, tout à fait typique d'un choc pétrolier", écrit Bruno Cavalier, économiste en chef à la société de Bourse Oddo, dans une note du mercredi 28 mai.

    Marc Touati, directeur des études économiques de la société de Bourse Global Equities, estime qu'à chaque fois que le baril augmente de 10 dollars en moyenne sur une année, la croissance mondiale, mais aussi celle des pays développés, perd 0,4 point", dans une note du jeudi 22 mai, "Un baril fou pour une croissance molle". De 72 dollars en 2007, le prix moyen du baril de brent atteint déjà, sur les premiers mois de 2008, 105 dollars. S'il s'établissait à ce niveau pour l'ensemble de l'année, "la croissance mondiale sera directement amputée d'environ 1,3 point" et pourrait passer sous les 4 %, un plus bas depuis 2003, selon M. Touati.

    S'agit-il d'une "bulle spéculative" ?

    Pour M. Touati, "il est d'ores et déjà clair que l'augmentation des cours du baril est plus qu'excessive, c'est-à-dire absolument hors norme au regard du ralentissement économique qui est en train de se dessiner" et qu'"il existe actuellement un excès d'offre sur les marchés pétroliers internationaux". "Il n'y a donc pas de doute : la flambée actuelle des prix du pétrole relève de la bulle spéculative", dit-il, tout en rappelant que le problème de sa rareté se posera à plus long terme.

    Pour d'autres économistes, une "bulle" se produit quand les investisseurs n'ont pas d'autre motivation que l'attente d'une hausse. Or une partie d'entre eux cherchent dans les matières premières une couverture "rationnelle" contre les risques d'inflation et parient sur des tensions d'approvisionnement futures. Il faudrait, selon certains experts, que la croissance mondiale retombe en dessous de 3 % - comme en 1998 et en 2001 - pour que la tendance de fond à la hausse des prix s'inverse.

    La spéculation peut-elle se retourner ?

    Elle peut jouer à la hausse comme à la baisse. Les analystes guettent le point de retournement, où la peur succède à l'appât du gain. Pour M. Touati, "l'histoire des bulles nous a appris que c'est toujours lorsque ces dernières touchent à leur fin qu'elles deviennent les plus extravagantes". Il compare la flambée de l'or noir aux excès du CAC 40 en septembre 2000 (6 950 points), des prix immobiliers aux Etats-Unis à la fin 2006 ou du dollar (à la baisse en 1981 et à la hausse en 1985). "Le baril à 130 dollars reste, selon nous, un indicateur avancé de la baisse future des cours de l'or noir", conclut-il.

    Une étude de la banque ING du vendredi 16 mai compare d'ailleurs la courbe du pétrole et celle du Nasdaq,le marché américain des valeurs technologiques, lors de la bulle Internet de 2000, semblant indiquer que la rechute est proche. Mais les analystes d'ING, qui se refusent à prédire le prix de l'or noir, se contentent de le suggérer. Pour les matières premières, le tableau est plus contrasté. Dans une étude du vendredi 23 mai, les analystes de la banque Morgan Stanley se penchent sur les parentés entre le cours des valeurs de télécommunications, médias, technologies (TMT) lors de la bulle de 2000 et celle des actions minières depuis cinq ans, et ils en déduisent : "Nous pourrions avoir passé seulement les deux tiers du supercycle des matières premières."

    Par Le Monde
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