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Rachida Dati contre-attaque

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    Rachida Dati contre-attaque
    AP | 03.06.2008 | 19:05

    Rachida Dati contre-attaque. Mise en difficulté par ses atermoiements sur le mariage annulé de Lille, la garde des Sceaux a accusé mardi les socialistes d'être responsables de cette affaire du fait de "l'échec" de leur politique d'intégration.

    "Vous avez abandonné un nombre de jeunes filles dans les quartiers difficiles entre les mains des grands frères", a-t-elle lancé aux socialistes dans une passe d'armes houleuse lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Votre politique d'intégration a été un échec. Nous payons aujourd'hui pour ces filles".

    "A défaut de votre soutien, elles ont trouvé la justice", a poursuivi Mme Dati sous les huées des députés socialistes. Quelques "démission!" ont fusé. La réponse était visiblement très préparée: la garde des Sceaux lisait un papier.

    Rachida Dati n'a pas hésité à personnaliser le débat. "J'ai échappé à l'échec de votre politique, c'est ce qui vous dérange", a-t-elle lancé aux socialistes.

    La ministre de la Justice était interpellée par la socialiste Martine Martinel. Dans sa question, au ton non polémique, la députée PS lui demandait simplement si elle était prête à déposer un projet de loi pour "mettre fin à toute ambiguïté" si le jugement en appel confirme celui rendu le 1er avril par le tribunal de grande instance de Lille. Ce dernier a annulé un mariage entre des époux de confession musulmane en raison du mensonge de l'épouse sur sa virginité.

    Mme Martinel a pointé les hésitations de Rachida Dati, elle-même fille d'immigrés, dans cette affaire. La garde des Sceaux a d'abord défendu la décision du tribunal, avant d'annoncer lundi devant l'émotion générale dans la classe politique qu'elle allait demander au parquet de faire appel. Ce que ce dernier a fait mardi.

    Après la séance, les socialistes instruisaient le procès de la garde des Sceaux. "Après avoir fait volte-face en quelques heures, elle nous fait la leçon. Mme Dati devrait étudier sérieusement les questions avant de s'exprimer", tranchait Arnaud Montebourg.

    "C'était une polémique stérile pour essayer de camoufler l'erreur qu'elle a commise sur ce dossier", estimait Claude Bartolone. "On ne peut pas être politicien ou polémique sur des sujets aussi importants", renchérissait Marylise Lebranchu.

    Soucieux de ne pas surexploiter l'incident, les socialistes se gardaient bien de réclamer la démission de la ministre. "C'est au président de la République de se débrouiller avec elle", a répondu M. Bartolone.

    A droite, certains partageaient le sentiment des socialistes. "Il était peut-être inutile de charger l'opposition de difficultés qui nous sont communes et qui n'ont pas encore complètement disparu", a estimé Claude Goasguen.

    Mais d'autres saluaient la réponse "courageuse" de Rachida Dati. "Je ne dis pas que c'était le moment", concédait Alain Gest. "Mais face à des critiques extrêmement agressives et personnalisées, il faut répondre".

    Quoi qu'il en soit, l'incident a révélé au grand jour les difficultés actuelles de Rachida Dati. Celle qui appartenait à la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy semble en disgrâce: elle ne fait pas partie du "septuor" de ministres réunis toutes les semaines par le président.

    Inconnue avant la campagne présidentielle, passée directement du cabinet de M. Sarkozy au rôle très exposé de porte-parole du candidat, puis bombardée directement au très convoité ministère de la Justice après la victoire, l'icône de la diversité est-elle à la hauteur de sa fonction?

    Les socialistes, mais aussi certains membres de la majorité, en doutent. "Nous avons affaire à une personnalités attachante, mais qui, malheureusement, n'est pas à la hauteur des enjeux qui lui ont été confiés", jugeait mardi Arnaud Montebourg.

    Le député socialiste rappelait le "mépris" de la garde des Sceaux sur la réforme de la carte judiciaire, la multiplication des départs dans son cabinet et sa discrétion lors du débat sur la réforme des institutions. Signe qui ne trompe pas, le Premier ministre François Fillon a remplacé la garde des Sceaux au banc du gouvernement lors du vote mardi. AP
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