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Chômage, inflation, immobilier : les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'Espagne

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  • Chômage, inflation, immobilier : les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'Espagne

    Poussée du chômage, chute des ventes de voitures et de logements, flambée des prix, déficit courant record : les indicateurs virent au rouge de l'autre côté des Pyrénées. Contraignant le gouvernement Zapatero à réviser une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008.
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    Le pessimisme ambiant est tel que José Luis Rodriguez Zapatero, le président du gouvernement, est monté par deux fois au créneau, le week-end dernier, pour corriger les propos pourtant lénifiants de son ministre des Finances et minimiser la gravité de la situation.
    DE NOTRE CORRESPONDANT À MADRID.

    Si Pedro Solbes, le ministre de l'Economie et des Finances, continue d'affirmer haut et fort qu'il est « énormément exagéré » de parler de crise, le mois de mai a été particulièrement noir en Espagne. Selon les chiffres publiés hier par le ministère du Travail, le chômage a augmenté de 0,6 % par rapport à avril, touchant désormais 2,35 millions de personnes, soit 19,2 % de plus qu'il y a un an. Frappé de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière, le secteur de la construction a supprimé, à lui seul, 15.491 postes en mai et 134.885 sur un an.

    Après des années de croissance supérieure à 3 % (3,8 % l'an dernier) et de baisse continue du chômage, les Espagnols accusent le coup. La confiance des consommateurs a encore chuté de 7,4 points en mai, tombant à 56,4 points, un nouveau plus bas historique. Alors que l'inflation a atteint 4,7 % en glissement annuel le mois dernier, les ménages se serrent la ceinture. Dans ce contexte, la proposition de la Commission nationale de l'énergie d'augmenter de 11,3 % les factures d'électricité cet été pour refléter son véritable prix a suscité une levée de boucliers. Les ventes d'automobiles ont dégringolé de 24,3 % en mai. Du jamais-vu depuis 1998.

    Le taux d'impayés des banques et des caisses d'épargne dépasse 1 % alors que le coût du crédit immobilier, aligné sur le taux de l'Euribor, avoisine désormais les 5 %. En février, les ventes de logements ont chuté de 20 % et les demandes de prêts de 25 %.
    « Correction sévère »

    Alors que le déficit courant a bondi de 22,2 %, à 32,5 milliards d'euros au premier trimestre, représentant un niveau jamais vu de 11,3 % du PIB, le gouvernement ne cesse de refaire ses comptes. Revenant sur sa prévision du mois dernier, Pedro Solbes a estimé hier que la croissance espagnole en 2008 devrait tourner autour de 2 % et non de 2,3 %. Dans son dernier rapport, l'agence de notation américaine Standard & Poor's, qui table sur une « correction sévère », prévoit 1,8 %. Le grand argentier espagnol doute, aussi, de la pérennité de l'excédent des comptes publics (hors sécurité sociale et communautés autonomes), qui pourraient être dans le rouge jusqu'en 2011 au minimum. Les rentrées fiscales reculent et, surtout, la poussée du chômage dépasse les projections. Le ministère du Travail a reconnu ces jours-ci avoir sous-estimé de quelque 2,5 milliards d'euros le coût de l'accompagnement social des demandeurs d'emploi pour 2008.

    Le pessimisme ambiant est tel que José Luis Rodriguez Zapatero, le président du gouvernement, est monté par deux fois au créneau, le week-end dernier, pour corriger les propos pourtant lénifiants de son ministre des Finances et minimiser la gravité de la situation. Insistant sur la force de l'économie espagnole, il a promis devant des chefs d'entreprise réunis à Barcelone l'adoption, d'ici à l'été, d'un paquet de « réformes structurelles ». C'est, en fait, un résumé de ses promesses électorales de réduire la bureaucratie de 30 %, d'appliquer « d'une manière ambitieuse » la directive européenne sur les services pour accroître la concurrence, d'entrouvrir au privé le monde ferroviaire et aéroportuaire et de promouvoir le dialogue social.

    Opposé au nucléaire alors que l'Espagne, très dépendante du pétrole, voit sa facture énergétique flamber, il a tenu aussi à rassurer les consommateurs en promettant que le prix de l'électricité ne grimperait pas, en moyenne, au-dessus du rythme de l'inflation.

    GILLES SENGÈS Les Echos
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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