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    Google met la télé dans son moteur

    Le géant américain du Net, qui aspire à devenir vidéothèque universelle, stocke déjà des milliers d'heures de programmes, avant même d'en avoir les droits.

    Jusqu'où ira Google ? Onze mois après son introduction sur le Nasdaq new-yorkais, le parcours du moteur de recherche le plus célèbre de la Toile ne cesse de surprendre. En dépit d'une légère érosion de l'action ces derniers jours, Google a vu son bénéfice quadrupler au deuxième trimestre (284,27 millions d'euros contre 66 millions d'euros, il y a un an sur la même période), avec un chiffre d'affaires dépassant le milliard de dollars pour le troisième trimestre consécutif. L'annonce fin juin du lancement en test d'un énième service de recherche, «Google Earth», consacré cette fois aux photos-satellite qui permettent de zoomer sur n'importe quel point de la planète depuis son écran, avait provoqué une nouvelle poussée de fièvre boursière, valorisant la société à 85 milliards de dollars, au-delà du numéro un mondial des médias Time Warner. L'ancienne start-up, fondée par deux thésards de Stanford, reste sur une progression de 250 % depuis son entrée en Bourse, il y a moins d'un an, et rares sont les analystes qui épousent la thèse de Steve Ballmer, le patron de Microsoft, selon lequel «Google est une bulle sur le point d'exploser».

    Droits d'auteur

    Ces dernières semaines, le «moteur» à l'origine de quatre recherches sur cinq sur le Web, semble passer à la vitesse supérieure dans sa quête de recension de toutes les informations numérisées et disponibles en ligne : textes, images, cartes, photos, sons, vidéo, etc. Grâce à sa technologie d'achats de mots clés lancée dès 2000 (1), son chiffre d'affaires publicitaire devrait représenter 1,5 fois celui du New York Times en 2005. Google a également entrepris la numérisation, très controversée en Europe, d'une quinzaine de millions d'ouvrages dans le monde pour laquelle il semble néanmoins éprouver quelques problèmes liés aux droits d'auteur. Il s'attaque maintenant à de nouveaux marchés encore balbutiants mais aux potentiels tout aussi prometteurs.

    Dans ce deuxième âge de la recherche, sur lequel ses ingénieurs planchent depuis 2002, Google parie notamment sur l'explosion de la consommation de vidéos en ligne. Quelques jours avant «Google Earth», le leader des quatre géants nés avec l'Internet * Google, Yahoo !, eBay et Amazon * avait lancé son robot traqueur de vidéos, capable d'effectuer des recherches visuelles sur des émissions de télévision et de les lire en continu directement sur le site. Sans attendre l'autorisation des propriétaires de ces contenus, Google avait commencé dès janvier, selon le Wall Street Journal, à enregistrer des milliers d'heures de programmes diffusés dans la région de San Francisco, afin de les indexer dans son outil de recherche vidéo.

    Surpuissance.

    Encore limité pour l'essentiel à des résumés de programmes accompagnés de captures d'écrans et parfois de courts extraits * le groupe irlandais U2 totalise déjà 206 références * Google Video pourrait devenir la porte d'entrée de la télévision de demain, un guide des programmes universel et surpuissant recensant l'intégralité de l'offre télévisuelle dans le monde, ainsi que des millions de vidéos amateurs libres de droits. Grâce à un nouvel outil de paiement en ligne annoncé pour la fin de l'année et confirmé par son président Eric Schmidt, Google pourrait diffuser des programmes payants à la demande, qu'il facturerait directement à ses millions d'utilisateurs. Ou insérer des messages publicitaires dans des milliers de programmes libres de droit. Si ce scénario se réalisait, Google deviendrait à son tour un commerçant électronique, et un concurrent direct des réseaux câblés.

    Préhistoire

    En croisant ses outils de recherche avec de la cartographie et ses banques de données d'images satellites, Google s'intéresse enfin de très près au développement de services de géolocalisation capables de reléguer les pages jaunes à l'âge de la préhistoire. Des vendeurs de pizzas aux agences immobilières en passant par les plombiers, les cliniques ou les offres d'emploi, des milliers de micromarchés intéressent autant Google que les prime time de NBC. Une activité de géolocalisation aujourd'hui dominée par les compagnies de téléphonie locales et estimée à 15 milliards de dollars annuels.

    Par Christophe ALIX
    mardi 26 juillet 2005..Libération
    Mountain View (Californie) envoyé spécial
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