Je devrais dire Les problématiques Algériennes, mais je me limiterai ici à l'une des plus importantes qui est liée au fondement même de la société Algérienne. Nous sommes tous confrontés à cette problématique quotidiennement et c'est bien une tentative d'éluder sinon d'exhumer les racines de ce mal qui ronge depuis des décennies notre société, je n'ai jusqu'à présent pas employé le mot Nation et cela à juste titre! Je m'expliquerai plus tard sur cette autre facette du problème algérien.
L'idée première qui me vient à l'esprit en parlant d'Algérie c'est bien la dualité Berbère/Arabe de notre cher pays, dualité qui engendra plus tard le duel auquel on assiste à chaque fois qu'on parle du sujet.
A chaque fois que j'entre dans les forums, les affirmations suivantes sont ressassées "je ne suis pas arabe..." "Les arabes sont des envahisseurs comme les autres..." etc.
Un petit rappel historique est de rigueur pour élucider mon point de vue, il est vrai que l'Algérie était avant les arabes, berbère mais elle n'était pas un pays comme l'on conçoit maintenant la notion de pays sinon il faudrait introduire dans l'espace géographique (ou géopolitique comme vous voudrez) qu'est l'Algérie actuelle, plusieurs petit pays tous berbères soit dit en passant. En ce temps là, l'Algérie était multiconfessionnelle et bien que le père de l'église catholique que nous connaissons maintenant sous le nom de Saint Augustin, ce nom a bien sur été latinisé de son vrai nom "Auregh" qui fait référence à l'or ou à la couleur de l'or en langue berbère, soit natif de notre beau pays il n'en demeure pas moins qu'il était païens avant d'épouser la foi de sa mère qui était elle chrétienne.
Je disais donc que dans cette Algérie là, plusieurs religions coexistaient, n'ayant pas les documents nécessaires pour étoffer mon discours, je ne saurais vous dire si cette coexistence était pacifique ou non.
Toujours est-il que cette partie du monde en ces temps là avait subi plusieurs assauts que ceux-ci soient Romains ou carthaginois n'en change rien pour les autochtones ceux-là étaient des étrangers. Qu'il vienne de Carthage, Sfax ou de Rome le colonisateur était omnipotent et despote et la résistance n'en était que plus farouche.
Vient ensuite le temps des arabes et là deux questions se posent:
qui étaient-ils? Et que venaient-ils faire dans cette région si éloignée de leur "Arabie"?
Ces arabes venaient tous du Moyen-Orient, étaient quasiment tous de sexe masculin (j'expliquerai plus loin ce détail..) et étaient porteur d'un nouveau message qu'ils voulaient faire partager à d'autres régions du monde (le monde en ce temps n'incluait pas l'Australie ou l'Amérique et encore moins l'antarctique) et que cela soi fait par les moyens les plus adéquats de l'époque c'est à dire par une paix forcée ou par l'épée ; le message en question était l’Islam.
Bien sur il faut souligner que le nouvel « envahisseur », car c'est comme cela qu'il était perçu par la population locale, était moins pesant, moins imposant et moins despote que ses prédécesseurs, les nouveaux arrivants apprenaient à vivre avec les locaux en les convertissant à la nouvelle religion qu'est l'Islam (chose qui s'est faite sans l'épée cette fois-ci mais plus par la discussion et le côtoiement), en épousant leurs coutumes et leurs filles, singulière intégration!
Vinrent ensuite les turcs et les français les uns pour nous « protéger » disaient-ils, les autres pour nous « civiliser » or dans les deux cas les « protecteurs » et le « civilisateurs » se sont avérés de piètres acteurs dans leurs prétendus desseins et nous revoilà maintenant « Algériens » libres!
Et là j'en viens au vif du sujet, primo aucun envahisseur qu'il soit belliqueux ou pacifique n'avait réussi cela auparavant, nous en sommes la preuve vivante, arabes et berbères vivent cote à cote depuis plus d'une dizaine de siècles, un millénaire d’histoire commune !
Pour rappel aux Etats-Unis cela s'est fait au détriment des indiens qui ont été exterminés ou parqués dans des réserves et pourtant ces « blancs » américains étaient des chrétiens! Comme quoi une Religion aussi pacifiste qu'elle puisse paraître, mise entre de mauvaises mains engendre les plus néfastes des méfaits.
Secundo l'histoire étant ce qu'elle est, nous tous Algériens que nous sommes, nous ne sommes ni complètement arabes ni complètement berbères et c'est bien là que devrait être notre richesse! Nous constituons une sorte de « melting pot » où chaque civilisation, chaque « race », même si je n'aime pas ce mot, devrait avoir sa place et constituer un « améliorant » du produit de base.
Malheureusement ce que je lis ici ou là dans les forums n'est pas aussi rose, l’esprit tribal qu’on avait su contenir pour ne pas dire refouler redevient à la mode par peur, par défiance, par méfiance aussi.
Chaque cellule se cristallise sur elle-même, sur ce qu’elle considère comme ses origines, ses repaires. On ne constitue plus un « tout » dans « l’un » mais plutôt « l’un » dans ce « tout » qui parait chaotique, où l’individualisme est devenu légion.
Chaque entité se recroqueville sur ses propres repairs en en faisant son identité originelle, cette notion est ensuite sacralisée pour devenir intouchable et inaltérable.
La différence ne devient plus une richesse mais un danger et l’autre par assimilation simpliste, ne devient plus « compatriote » mais oppressant et plus grave encore, « étrange r ».
C’est ici où je rejoins ce que disait Ferhat Abbas en stigmatisant la notion de « Nation Algérienne » qu’il avait cherché et peiné à trouver, bien sûr une levée de boucliers s’en est suivi et même Cheikh Ibn Badis s’en est mêlé en publiant son fameux poèmes que bon nombre d’entre nous se remémorent, du moins les premiers couplets.
Il est clair que tout ce débat était né, de mon point de vue, d’une mésentente flagrante au-delà des divergences politiques, entre ces deux grands hommes de notre histoire contemporaine mais à eux deux, aussi antagonistes que paraissaient leurs visions, ils avaient réussi à ouvrir une nouvelle brèche et à porter le débat non sur l’identité mais sur la Nation Algérienne.
Le constat est amère mais il est là, l’Algérie en tant que microcosme identitaire existe, elle constitue un « Tout » fait d’unités qui ne réussissent pas à coexister et encore moins à s’entendre, notre société s’effrite à mesure qu’on égraine les jours.
Semblable à un édifice étriqué dont les assises sont stables mais qui est lui-même dans un équilibre instable, paradoxe bien Algérien celui-là.
La réappropriation de notre Nation passe inexorablement par la reconnaissance de l’autre comme partie intégrante de l’édifice, où chacun trouve sa place, ses repairs et ses valeurs. Nous ne sommes plus des passagers dans un même bateau mais l’équipage de la même embarcation. Ou bien c’est le bateau qui coule ou ça sera l’arche qui nous sauvera !
Quand il s’agit du devenir de notre pays, il ne devrait pas y avoir de barrières linguistiques, identitaires ou régionales et c’est là où le « tout » notion qui pourrait se traduire par un ensemble d’éléments d’une structure quelconque et donc n’ayant pas nécessairement les mêmes origines ou la même langue, rejoint la notion de « un » qui serait le but ultime, la consécration de la Nation.
Je dirai pour finir que pour édifier une Nation il est n’est pas nécessaire que les éléments constituants de celle-ci aient tous les mêmes origines, la même langue ou la même religion, il suffit qu’ils regardent dans la même direction, qu’ils se fixent les mêmes objectifs, non pas en considérant l’autre comme un danger dont il faudrait se démettre parce que différend, mais comme une richesse qu’il faudrait garder et protéger becs et ongles.
Notre société est riche de part son histoire, de part sa position géographique qui en fait un lieu de passage et de rencontres, une pierre d’achoppement civilisationnelle.
L’Islam en est certes devenu partie intégrante, l’arabe aussi mais cela ne veut pas dire qu’il faille éradiquer ou soustraire les autres éléments de cet amalgame, qu’ils soient de nature religieuses ou bien linguistiques.
L'idée première qui me vient à l'esprit en parlant d'Algérie c'est bien la dualité Berbère/Arabe de notre cher pays, dualité qui engendra plus tard le duel auquel on assiste à chaque fois qu'on parle du sujet.
A chaque fois que j'entre dans les forums, les affirmations suivantes sont ressassées "je ne suis pas arabe..." "Les arabes sont des envahisseurs comme les autres..." etc.
Un petit rappel historique est de rigueur pour élucider mon point de vue, il est vrai que l'Algérie était avant les arabes, berbère mais elle n'était pas un pays comme l'on conçoit maintenant la notion de pays sinon il faudrait introduire dans l'espace géographique (ou géopolitique comme vous voudrez) qu'est l'Algérie actuelle, plusieurs petit pays tous berbères soit dit en passant. En ce temps là, l'Algérie était multiconfessionnelle et bien que le père de l'église catholique que nous connaissons maintenant sous le nom de Saint Augustin, ce nom a bien sur été latinisé de son vrai nom "Auregh" qui fait référence à l'or ou à la couleur de l'or en langue berbère, soit natif de notre beau pays il n'en demeure pas moins qu'il était païens avant d'épouser la foi de sa mère qui était elle chrétienne.
Je disais donc que dans cette Algérie là, plusieurs religions coexistaient, n'ayant pas les documents nécessaires pour étoffer mon discours, je ne saurais vous dire si cette coexistence était pacifique ou non.
Toujours est-il que cette partie du monde en ces temps là avait subi plusieurs assauts que ceux-ci soient Romains ou carthaginois n'en change rien pour les autochtones ceux-là étaient des étrangers. Qu'il vienne de Carthage, Sfax ou de Rome le colonisateur était omnipotent et despote et la résistance n'en était que plus farouche.
Vient ensuite le temps des arabes et là deux questions se posent:
qui étaient-ils? Et que venaient-ils faire dans cette région si éloignée de leur "Arabie"?
Ces arabes venaient tous du Moyen-Orient, étaient quasiment tous de sexe masculin (j'expliquerai plus loin ce détail..) et étaient porteur d'un nouveau message qu'ils voulaient faire partager à d'autres régions du monde (le monde en ce temps n'incluait pas l'Australie ou l'Amérique et encore moins l'antarctique) et que cela soi fait par les moyens les plus adéquats de l'époque c'est à dire par une paix forcée ou par l'épée ; le message en question était l’Islam.
Bien sur il faut souligner que le nouvel « envahisseur », car c'est comme cela qu'il était perçu par la population locale, était moins pesant, moins imposant et moins despote que ses prédécesseurs, les nouveaux arrivants apprenaient à vivre avec les locaux en les convertissant à la nouvelle religion qu'est l'Islam (chose qui s'est faite sans l'épée cette fois-ci mais plus par la discussion et le côtoiement), en épousant leurs coutumes et leurs filles, singulière intégration!
Vinrent ensuite les turcs et les français les uns pour nous « protéger » disaient-ils, les autres pour nous « civiliser » or dans les deux cas les « protecteurs » et le « civilisateurs » se sont avérés de piètres acteurs dans leurs prétendus desseins et nous revoilà maintenant « Algériens » libres!
Et là j'en viens au vif du sujet, primo aucun envahisseur qu'il soit belliqueux ou pacifique n'avait réussi cela auparavant, nous en sommes la preuve vivante, arabes et berbères vivent cote à cote depuis plus d'une dizaine de siècles, un millénaire d’histoire commune !
Pour rappel aux Etats-Unis cela s'est fait au détriment des indiens qui ont été exterminés ou parqués dans des réserves et pourtant ces « blancs » américains étaient des chrétiens! Comme quoi une Religion aussi pacifiste qu'elle puisse paraître, mise entre de mauvaises mains engendre les plus néfastes des méfaits.
Secundo l'histoire étant ce qu'elle est, nous tous Algériens que nous sommes, nous ne sommes ni complètement arabes ni complètement berbères et c'est bien là que devrait être notre richesse! Nous constituons une sorte de « melting pot » où chaque civilisation, chaque « race », même si je n'aime pas ce mot, devrait avoir sa place et constituer un « améliorant » du produit de base.
Malheureusement ce que je lis ici ou là dans les forums n'est pas aussi rose, l’esprit tribal qu’on avait su contenir pour ne pas dire refouler redevient à la mode par peur, par défiance, par méfiance aussi.
Chaque cellule se cristallise sur elle-même, sur ce qu’elle considère comme ses origines, ses repaires. On ne constitue plus un « tout » dans « l’un » mais plutôt « l’un » dans ce « tout » qui parait chaotique, où l’individualisme est devenu légion.
Chaque entité se recroqueville sur ses propres repairs en en faisant son identité originelle, cette notion est ensuite sacralisée pour devenir intouchable et inaltérable.
La différence ne devient plus une richesse mais un danger et l’autre par assimilation simpliste, ne devient plus « compatriote » mais oppressant et plus grave encore, « étrange r ».
C’est ici où je rejoins ce que disait Ferhat Abbas en stigmatisant la notion de « Nation Algérienne » qu’il avait cherché et peiné à trouver, bien sûr une levée de boucliers s’en est suivi et même Cheikh Ibn Badis s’en est mêlé en publiant son fameux poèmes que bon nombre d’entre nous se remémorent, du moins les premiers couplets.
Il est clair que tout ce débat était né, de mon point de vue, d’une mésentente flagrante au-delà des divergences politiques, entre ces deux grands hommes de notre histoire contemporaine mais à eux deux, aussi antagonistes que paraissaient leurs visions, ils avaient réussi à ouvrir une nouvelle brèche et à porter le débat non sur l’identité mais sur la Nation Algérienne.
Le constat est amère mais il est là, l’Algérie en tant que microcosme identitaire existe, elle constitue un « Tout » fait d’unités qui ne réussissent pas à coexister et encore moins à s’entendre, notre société s’effrite à mesure qu’on égraine les jours.
Semblable à un édifice étriqué dont les assises sont stables mais qui est lui-même dans un équilibre instable, paradoxe bien Algérien celui-là.
La réappropriation de notre Nation passe inexorablement par la reconnaissance de l’autre comme partie intégrante de l’édifice, où chacun trouve sa place, ses repairs et ses valeurs. Nous ne sommes plus des passagers dans un même bateau mais l’équipage de la même embarcation. Ou bien c’est le bateau qui coule ou ça sera l’arche qui nous sauvera !
Quand il s’agit du devenir de notre pays, il ne devrait pas y avoir de barrières linguistiques, identitaires ou régionales et c’est là où le « tout » notion qui pourrait se traduire par un ensemble d’éléments d’une structure quelconque et donc n’ayant pas nécessairement les mêmes origines ou la même langue, rejoint la notion de « un » qui serait le but ultime, la consécration de la Nation.
Je dirai pour finir que pour édifier une Nation il est n’est pas nécessaire que les éléments constituants de celle-ci aient tous les mêmes origines, la même langue ou la même religion, il suffit qu’ils regardent dans la même direction, qu’ils se fixent les mêmes objectifs, non pas en considérant l’autre comme un danger dont il faudrait se démettre parce que différend, mais comme une richesse qu’il faudrait garder et protéger becs et ongles.
Notre société est riche de part son histoire, de part sa position géographique qui en fait un lieu de passage et de rencontres, une pierre d’achoppement civilisationnelle.
L’Islam en est certes devenu partie intégrante, l’arabe aussi mais cela ne veut pas dire qu’il faille éradiquer ou soustraire les autres éléments de cet amalgame, qu’ils soient de nature religieuses ou bien linguistiques.
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