Des experts constatent une «exclusion sexuelle» des adolescents
Appel à l’ouverture de maisons closes
Tous les ingrédients menant à la délinquance, la criminalité, le vol, la toxicomanie, le suicide, la harga…sont réunis.
Selon des sociologues, psychologues, psychiatres et autres magistrats algériens réunis jeudi dernier lors du 2e colloque national de psychiatrie sociale, l’heure est grave. Les jeunes algériens, persistent et signent nos spécialistes, s’acheminent droit vers le gouffre. Autrement dit, le courant ne passe plus entre les jeunes, la société et la loi. «Il n’y a plus de conformité de couleurs entre les aspirations des adolescents et les règles imposées par la société ainsi que les moyens mis en place par les autorités» indique M. Tedjiza, vice-président de la société médico-psychologique algérienne. Et pour cause, ajoute-t-il, «les jeunes agressent et volent, les filles se prostituent». Et le pire, explique-t-il, «c’est que 10 à 15% de ces jeunes gardent cette impulsion criminelle une fois atteint l’âge mûr» prévient M. Tedjiza. Et c’est à M. Medhar, sociologue, d’enfoncer le clou en présentant une intervention intitulée «Les adolescents face aux prises avec la société». Selon lui, la crise sexuelle que vivent les jeunes algériens est telle qu’il est temps pour les politiques d’avoir le courage d’intervenir et ouvrir ce dossier. «Les adolescents souffrent d’une exclusion sexuelle grave. Elle est l’une des premières causes du crime et du viol» soutient-il. Une idée défendue bec et ongles par le doyen de la faculté de médecine d’Alger, M. Larada, qui a appelé solennellement à l’ouverture de maisons closes. «Dans les années 60 et 70, il n’y avait pas de problèmes de sexualité en Algérie. Ce n’est qu’après l’interdiction des maisons closes que la frustration s’est emparée de nos jeunes» assène-t-il. Vient par la suite le Dr Boudriès, médecin légiste, qui met à nu des pratiques agressives et immorales courantes et qui demeurent impunies faute de textes de lois bien clairs. Elle évoque notamment la violence contre les enseigants, la toxicomanie, le viol et l’inceste entre mineurs. Mme Aït Ali, psychologue, a, quant à elle, fait toute la lumière sur la délinquance juvénile en milieu scolaire.
Chiffres à l’appui, elle brosse un tableau des plus sombres de l’état des lieux. Se référant à un bilan de la Gendarmerie nationale, elle indiquera qu’en 2005, quelque 34 85 élèves dont 1 074 filles ont été en danger. Durant les années 2003/2004, 1 100 crimes ont été enregistrés alors que la population délinquante a atteint plus de 2 800 prsonnes, uniquement en 2006. Néanmoins, la prison n’est guère la solution. «Violence et prison nous paraissent un couple pour lequel personne n’a à dire ou à redire» conclut un groupe de chercheurs. En guise de solution, propose Mme Ladjali, psychologue de renomée internationale, «il est impératif d’associer les jeunes dans la prise des solutions les concernant». Selon elle, on a de tout temps «donné des réponses d’adultes à des problèmes de jeunes».
A l’unanimité, les participants à ce colloque sur les déviances sociales chez l’adolescent ont émis le souhait de voir les responsables se pencher sérieusement sur les maux qui guettent la jeunesse algérienne. Les autorités sont interpellées…
Par Aomar Fekrache
15% de nos adolescents nécessitent une prise en charge psychologique
La liste des dysfonctionnements ne s’arrête pas là. Le taux de prévalence des troubles du stress post-traumatique (PTSD) parmi nos adolescents fait peur. Selon le résultat d’une enquête menée conjointement par l’UNICEF, les ministères de la santé et de l’education, auprès des-enfants agés de 10 à 18 ans dans 10 wilayas du pays, la santé psychique et morale des adolecents est précaire. En effet, indique M. Chakali, plus de 15% des élèves scolarisés présentent des troubles post-traumatiques dus notament à des scènes de violences, notamment d’accrochages vécus durant la décennie noire. Les wilayas les plus touchées sont Chlef avec 21 776 élèves scolarisés, Blida avec 15 757 cas et Alger avec 9 359 mineurs qui sont dans le besoin d’une prise en charge psychologique. «Ces chiffres sont effrayants d’autant qu’aux USA, connus par les actes de violences au quotidien, le taux de prévalence au PTSD ne dépasse pas les 9%, alors que dans le monde, il varie entre 1 et 2%» explique M. Chakali.
Appel à l’ouverture de maisons closes
Tous les ingrédients menant à la délinquance, la criminalité, le vol, la toxicomanie, le suicide, la harga…sont réunis.
Selon des sociologues, psychologues, psychiatres et autres magistrats algériens réunis jeudi dernier lors du 2e colloque national de psychiatrie sociale, l’heure est grave. Les jeunes algériens, persistent et signent nos spécialistes, s’acheminent droit vers le gouffre. Autrement dit, le courant ne passe plus entre les jeunes, la société et la loi. «Il n’y a plus de conformité de couleurs entre les aspirations des adolescents et les règles imposées par la société ainsi que les moyens mis en place par les autorités» indique M. Tedjiza, vice-président de la société médico-psychologique algérienne. Et pour cause, ajoute-t-il, «les jeunes agressent et volent, les filles se prostituent». Et le pire, explique-t-il, «c’est que 10 à 15% de ces jeunes gardent cette impulsion criminelle une fois atteint l’âge mûr» prévient M. Tedjiza. Et c’est à M. Medhar, sociologue, d’enfoncer le clou en présentant une intervention intitulée «Les adolescents face aux prises avec la société». Selon lui, la crise sexuelle que vivent les jeunes algériens est telle qu’il est temps pour les politiques d’avoir le courage d’intervenir et ouvrir ce dossier. «Les adolescents souffrent d’une exclusion sexuelle grave. Elle est l’une des premières causes du crime et du viol» soutient-il. Une idée défendue bec et ongles par le doyen de la faculté de médecine d’Alger, M. Larada, qui a appelé solennellement à l’ouverture de maisons closes. «Dans les années 60 et 70, il n’y avait pas de problèmes de sexualité en Algérie. Ce n’est qu’après l’interdiction des maisons closes que la frustration s’est emparée de nos jeunes» assène-t-il. Vient par la suite le Dr Boudriès, médecin légiste, qui met à nu des pratiques agressives et immorales courantes et qui demeurent impunies faute de textes de lois bien clairs. Elle évoque notamment la violence contre les enseigants, la toxicomanie, le viol et l’inceste entre mineurs. Mme Aït Ali, psychologue, a, quant à elle, fait toute la lumière sur la délinquance juvénile en milieu scolaire.
Chiffres à l’appui, elle brosse un tableau des plus sombres de l’état des lieux. Se référant à un bilan de la Gendarmerie nationale, elle indiquera qu’en 2005, quelque 34 85 élèves dont 1 074 filles ont été en danger. Durant les années 2003/2004, 1 100 crimes ont été enregistrés alors que la population délinquante a atteint plus de 2 800 prsonnes, uniquement en 2006. Néanmoins, la prison n’est guère la solution. «Violence et prison nous paraissent un couple pour lequel personne n’a à dire ou à redire» conclut un groupe de chercheurs. En guise de solution, propose Mme Ladjali, psychologue de renomée internationale, «il est impératif d’associer les jeunes dans la prise des solutions les concernant». Selon elle, on a de tout temps «donné des réponses d’adultes à des problèmes de jeunes».
A l’unanimité, les participants à ce colloque sur les déviances sociales chez l’adolescent ont émis le souhait de voir les responsables se pencher sérieusement sur les maux qui guettent la jeunesse algérienne. Les autorités sont interpellées…
Par Aomar Fekrache
15% de nos adolescents nécessitent une prise en charge psychologique
La liste des dysfonctionnements ne s’arrête pas là. Le taux de prévalence des troubles du stress post-traumatique (PTSD) parmi nos adolescents fait peur. Selon le résultat d’une enquête menée conjointement par l’UNICEF, les ministères de la santé et de l’education, auprès des-enfants agés de 10 à 18 ans dans 10 wilayas du pays, la santé psychique et morale des adolecents est précaire. En effet, indique M. Chakali, plus de 15% des élèves scolarisés présentent des troubles post-traumatiques dus notament à des scènes de violences, notamment d’accrochages vécus durant la décennie noire. Les wilayas les plus touchées sont Chlef avec 21 776 élèves scolarisés, Blida avec 15 757 cas et Alger avec 9 359 mineurs qui sont dans le besoin d’une prise en charge psychologique. «Ces chiffres sont effrayants d’autant qu’aux USA, connus par les actes de violences au quotidien, le taux de prévalence au PTSD ne dépasse pas les 9%, alors que dans le monde, il varie entre 1 et 2%» explique M. Chakali.
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