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expo de cadavres à Lyon

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    Un exposition autorisée à tout public provoque des remous à Lyon

    site officiel de l'expo : http://www.ourbodyacorpsouvert.com/

    L’exposition est garantie «sans odeur». Un des panonceaux l’indique à l’entrée aux visiteurs. D’un strict point de vue olfactif, certes. Pourtant, Our Body, exposition de corps humains présentée depuis mercredi à la Sucrière de Lyon, sent la polémique à plein nez.

    L’exposition, présentée comme un événement, a en effet la particularité d’exhiber de véritables corps et organes humains, conservés selon un procédé dit d’imprégnation polymérique, qui consiste à injecter du polymère à la place des fluides. Cette matière, en durcissant, donne aux cadavres un aspect plastifié et permet de conserver tous les organes presque indéfiniment. Le résultat, esthétiquement, n’a rien de particulièrement gore. Les corps paraissant, ainsi traités, presque factices. Sauf que, voilà, ils ne le sont pas.
    Et c’est bien là que se niche toute la controverse autour de cette exposition. Car personne n’est capable de dire précisément qui sont ces hommes polymérisés, ces «spécimens», selon la terminologie employée par les consultants scientifiques de l’expo. Cet homme étalé dans une vitrine et découpé en rondelles épaisses comme des tranches de rumsteak. Celui-là dont la peau a été détachée du corps pour être présentée applatie comme une descente de lit. Celui-ci, assis sur un vélo tous organes à l’air. Cet autre que l’on a attablé devant un échiquier dans la position d’un joueur concentré. Ou encore ce dernier faisant… du tir à l’arc.
    Pétitions. «Prêtés» par une fondation d’anatomie de Hongkong (1), ces cadavres proviennent de Chine. Selon le professeur Enhua Yu, président de cette fondation, il s’agit de personnes qui auraient «légué leur corps à la science». Impossible cependant d’en savoir davantage. Ces hommes savaient-ils qu’ils seraient plastifiés, découpés, écorchés et exposés partout dans monde ? Depuis combien de temps sont-ils morts ? Dans quelles conditions ?
    «Les corps ont été fournis par des facultés de médecine et différents laboratoires scientifiques chinois. Ils ont été donnés à la science en conformité avec la législation chinoise», se borne à répondre le professeur Yu, réfutant la possibilité que des corps de prisonniers aient pu être utilisés à ces fins (une loi chinoise de 1984 autorise les familles des condamnés à mort à décider de laisser les corps à la science). «Je n’ai observé sur ces corps aucune trace de torture», ajoute en offre de preuve son confrère, le docteur Walter I. Hofman, consultant scientifique de l’exposition et médecin légiste.
    La question lui a souvent été posée. La polémique précède largement l’arrivée en France de cette exposition qui a tourné partout dans le monde et a été vue par 30 millions de visiteurs. Dans certaines villes, des pétitions ont circulé contre l’événement.
    «Homme de spectacle». A la fin des années 90, l’anatomiste et artiste allemand Gunther Von Hagens, surnommé le «Docteur la mort» et inventeur du procédé de polymérisation, avait déjà fait scandale en exposant des corps humains. Contrairement aux œuvres de ce médecin, l’exposition Our Body (qui s’appelle «The Universe Within» dans sa version anglo-saxonne) a des velléités pédagogiques et non artistiques.
    Une belle intention affichée qui n’a pas empêché de vifs débats. En France, l’expo a été refusée par plusieurs musées parisiens, dont la Villette, avant d’atterrir à la Sucrière de Lyon. Une salle privée avec qui la production a pu négocier directement. Pascal Bernardin, le producteur de la version française, voit dans ces refus «une appréhension du milieu scientifique à vulgariser l’anatomie».
    L’homme, ancien organisateur de tournées de de rock et de variété (d’I Muvrini à Police), producteur de la comédie musicale Bagdad Café, n’est pas un scientifique. «Je suis avant tout un homme de spectacle», répète-il. Il parle d’ailleurs de Our Body comme d’une aventure parmi d’autres dans sa carrière. «Quand j’ai voulu faire tourner les Stones en 1976, tout le monde pensait que c’était impossible. Et pourtant…» Rien n’est donc impossible. «Au départ, je n’y croyais pas, personne n’y croyait. Ce sont mes enfants qui m’ont convaincu.» Il parle du prix. 15,50 euros l’entrée avec des réductions pour les enfants et les familles. Passe rapidement sur les questions éthiques. «Je n’ai besoin de personne pour savoir ce qui est bien.»
    Pascal Bernardin ne comprend pas les questions «négatives» des journalistes sur son exposition. Notamment cette «obsession» de l’origine des corps. «Si 30 millions de personnes sont déjà venues dans le monde, c’est bien que cela ne pose pas de problème.» Le producteur est plus à l’aise pour parler de «l’émotion» et de «l’adrénaline» promises. Même si Our Body est aussi «une vraie leçon d’anatomie». A côté des cadavres plastifiés offrant, il est vrai, une vue rare et imprenable sur leurs organes, des panneaux expliquent sommairement le fonctionnement du corps humain. Et l’on apprend ainsi, entre autres fondamentaux, que l’on inspire de l’air pour l’expirer ensuite.
    J'ai compris le sens de l'amour dans le reflet de ton regard ' Ibn zaïdoun'
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