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Les deux fronts de l’intégrisme

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  • Les deux fronts de l’intégrisme

    Les deux fronts de l’intégrisme
    Par :Mustapha Hammouche
    Lu : (1041 fois)

    L’armée constitue la cible prioritaire d’Al- Qaïda. Une caserne, un café mitoyen et un convoi militaire viennent d’essuyer des attentats dont on ne connaît pas les véritables bilans.
    Les différents services de sécurité continuent à assumer, contre le terrorisme, une lutte qui n’a pas de sens politique, puisqu’elle s’effectue dans une atmosphère réputée de “réconciliation”. Le surréalisme de la situation est à son comble : le terrorisme islamiste harcèle, de manière sanglante, la société et l’État, alors que tous trois sont supposés réconciliés par référendum.
    Dans cette bataille, les morts et les blessés, qu’ils soient militaires ou civils, font figure de victimes absurdes. On peut mourir d’une guerre, en effet, mais quelle signification cela a-t-il de mourir d’une “paix revenue” ?
    C’est peut-être l’extravagance de la circonstance qui embarrasse le pouvoir et le contraint à escamoter les dégâts que les terroristes font subir aux institutions et à la société. Ces dommages sont aussi les dommages de la “réconciliation”, c’est-à-dire de sa politique. Une lutte antiterroriste politiquement désincarnée n’est pas concevable. Une guerre se mène contre un ennemi ; on ne peut pas guerroyer et pactiser au même moment.
    Pire, pendant que le GSPC-Al-Qaïda recrute des kamikazes et planifie des attentats, le pouvoir s’emploie à lui organiser l’État islamique. Les Algériens assistent, ahuris, à un déploiement inquisitoire de leurs services de sécurité et de leur justice ; ils sont épiés dans leur vie quotidienne par une autorité soucieuse de voir la société se conformer à l’idéal de société islamique telle que prêchée par le manuel du parfait fondamentaliste. Celui qui ordonne et légitime le djihad.
    Avec l’intention évidente de faire de nous de parfaits spartiates, le régime a mobilisé ses institutions dans une mission rédemptrice qui se traduit par l’interpellation fièrement médiatisée de couples illégitimes, la fermeture de milliers de commerces d’alcools et le jugement de citoyens pratiquant “sans autorisation” une religion autre que l’Islam.
    Le pouvoir est en train de faire ce que n’ont pas réussi à faire les cohortes de barbus hirsutes et menaçants embrigadées par le FIS dans les années 1990. La contrainte de la force publique a remplacé, avec plus d’efficacité, la terreur d’un intégrisme conquérant.
    C’est qu’alors le projet de société était un enjeu pour tous et chacun pouvait encore défendre sa vision de l’État algérien ; aujourd’hui, l’intégrisme s’est imposé comme idéologie exclusive. Qu’importe si l’allégeance quasi générale à cet ordre total en marche découle de l’espérance naïve d’une réconciliation pacificatrice ou de malsaines attentes créées par l’abondance actuelle des recettes pétrolières. Les valeurs ne semblent pas trop résister devant la promesse d’une existence sans lutte ou d’une vie plus confortable.
    En s’occupant de normaliser la société au goût de l’intégrisme, le pouvoir qui, à tort, croit peut-être ainsi rendre la violence islamiste caduque, empêche le pays de produire une riposte à la mesure de l’agression.
    Ainsi, l’intégrisme avance sur deux fronts : celui de la terreur qu’il inflige à la société et celui de l’islamisme institutionnel.

    liberté algerie

    === MODERATION===
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    Dernière modification par dalhouss, 08 juin 2008, 19h32.

  • #2
    """"Dans cette bataille, les morts et les blessés, qu’ils soient militaires ou civils, font figure de victimes absurdes. On peut mourir d’une guerre, en effet, mais quelle signification cela a-t-il de mourir d’une “paix revenue” ?""""

    c tellment vrait

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