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Bilal : “ J’adore Nass El Ghiwane”

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  • Bilal : “ J’adore Nass El Ghiwane”

    Interview.
    Bilal : “ J’adore Nass El Ghiwane”


    Ultra-populaire au Maroc, le chanteur de raï algérien fut l'une des sensations de Mawazine 2008. Rencontre avec un artiste revenu de loin.


    Comment a débuté votre carrière ?
    Il y a quelques années, j’ai quitté l’Algérie pour la France. Après l’expiration de mon visa, j’y suis resté quand même. Mais sans emploi et avec la peur au ventre. Comme j’étais plutôt doué pour la chanson, j’ai commencé à me produire dans des bars à Marseille. J’ai fini par me

    faire remarquer et engager dans d’autres endroits, car je maîtrisais assez bien le raï et le rap. On ne me payait toujours pas pour mes chansons. Mais petit à petit, je me suis constitué un public, ce qui m’a permis de démarrer une carrière artistique plus tard.

    Il paraît que vous en avez vu de toutes les couleurs…
    Et comment ! Jusqu’à 1986, je n’avais rien, mais vraiment rien. Par la suite, les choses ont évolué. Mais l’exil reste mon plus grand problème. Je vis en France depuis des années. Et l’exil est une souffrance qu’on vit partout où l’on va…

    Vous intéressez-vous à la politique ?
    Je me contente d’être un artiste. Si j’avais voulu faire de la politique, je serais ministre à l’heure actuelle.

    Vous dites dans une de vos chansons : “Je veux en aimer une”. Pourquoi pas deux ?
    En fait, on en aime une, mais si jamais elle s’en va, la solution de secours est là, pour pouvoir oublier. Mais ce n’est pas mon cas. Je n’en aime qu’une.

    Et vous aimez Nass El Ghiwane ?
    Ah oui, ils sont excellents ! Mais j’adore aussi Lemchaheb et un peu Jil Jilala.

    Pourquoi un peu, pour les Jil Jilala ?
    J’ai beaucoup de respect pour les Jil Jilala. Sauf que leurs chansons ne me branchent pas vraiment. Par contre, Nass El Ghiwane et Lemchaheb, ils sont vraiment forts. “Les Américains observent la lune, les Russes sont allés sur Mars, les Japonais sur Mercure, quand on meurt de misère en Afrique depuis la naissance du monde (…), j’ai peur qu’un jour la fuite ne serve à rien”. Ça, c’est des textes !

    On dit que Cheb Hasni et vous étiez amis…
    Je l’ai rencontré à deux reprises. De là à dire que nous étions amis… Je ne suis pas de ceux qui attendent qu’une célébrité meure pour raconter que nous étions proches. Et pour dire vrai, nous étions un peu fâchés.

    Pourquoi donc ?
    À l’époque, chacun était dans son monde à lui. Lui flirtait avec le chiisme, moi je me battais contre la misère. Lui s’habillait en costume et fréquentait les cabarets. Alors que moi, je faisais peine à voir (rires).

    À ce point ?
    La totale : j’étais un clandestin, je dormais dans une voiture, je travaillais dans des bars…

    Vous avez une maison maintenant ?
    Ah oui ! La maison, les papiers et la voiture aussi, hamdoulillah !

    On dit aussi que vous avez fait de la prison…
    C’est totalement faux ! Et je ne voudrais pas que cela m’arrive un jour. Ce ne sont que des rumeurs malveillantes.

    Vous êtes sûr de n’y avoir jamais mis les pieds ?
    Je vous l’aurais dit si c’était vrai. Vous pouvez écrire, noir sur blanc : “Bilal n’a jamais fait de prison”.

    Dans votre dernier album, vous dites, “Ki Wahran ki Casa” (Tel Oran, tel Casa). Etes-vous algérien ou marocain ?
    Quand je dis “Ki Wahran ki Casa”, c’est pour rappeler que nous sommes tous pareils. Avez-vous déjà vu un Oranais émigrer clandestinement à Casa ou un Casablancais faire de même à Oran ? L’hrig, c’est vers l’Europe, n’est-ce pas ?

    “Je suis arrivé, tout va bien”, cette phrase célèbre est de vous, dit-on…
    Pas du tout. Arrivé où ? Si j’étais vraiment “arrivé”, vous ne m’auriez pas trouvé.

    Vous la jouez modeste ?
    Non, sincèrement, ce sont seulement les bienfaits de Dieu. Il y a des gens qui ont chanté des merveilles et qui sont aujourd’hui vendeurs de cigarettes au détail. J’ai eu beaucoup de chance, même si j’ai souffert au départ.

    Bio express.

    1966. Naissance à Cherchel, en Algérie.
    1980. Crée le groupe “Al Ahouar”.
    1989. Débarque à Marseille, en France.
    1990. Rencontre la femme de sa vie.
    1992. naissance de son fils unique, Wahid.
    1996. Sort son premier album “Al Babour li Jabni” (Le bateau qui m’a ramené).

    TELQUEL
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