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Il ne fait pas bon être indépendant dans l'islam de France

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  • Il ne fait pas bon être indépendant dans l'islam de France

    La décision de la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) de boycotter le scrutin qui s'est tenu, dimanche 8 juin, pour renouveler les instances représentatives musulmanes, Conseil français du culte musulman (CFCM) et conseils régionaux (CRCM), a profité aux autres composantes. L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) retrouve son bon score de 2003; le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) représentant "un islam étatique et ethnique" progresse, tandis que le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche du Maroc, devrait emporter la présidence du CFCM.

    Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, au sein de l'unité Prisme de l'université Robert-Schuman de Strasbourg, commente ces résultats.

    Comment s'explique le dynamisme de cet "islam marocain" qui s'impose aujourd'hui ?

    Alors que les musulmans d'origine algérienne, touchés par la sécularisation, ont un rapport culturel et distancié à l'islam, les "Marocains", composés d'une forte population de primo-migrants traditionalistes, pratiquent un islam piétiste, ritualiste, attaché à la démonstration de la pratique religieuse.

    En outre, à l'heure actuelle, les autorités marocaines font preuve d'une implication, y compris financière, supérieure à celle de l'Algérie. On dénote dans cette stratégie la volonté du Maroc de favoriser une relation bilatérale avec la France à l'heure où Paris privilégie l'axe franco-marocain au détriment de l'axe franco-algérien. Les considérations sécuritaires ne sont pas absentes non plus : le pays, touché par des attentats, a développé une grande sensibilité à l'islamisme.

    L'islam de France peut-il s'affranchir de ces influences étrangères ?

    Le fait est que la plupart des fédérations ont des liens très forts avec les pays d'origine que sont l'Algérie, le Maroc ou la Turquie. En France, les mosquées sont fréquentées en fonction de critères ethniques et nationaux. Dans l'immédiat, cela ne changera pas. Il paraît difficile d'inventer un islam européen du jour au lendemain. D'autant que les pouvoirs publics français préfèrent se référer à des associations liées à "l'islam modéré" d'un Etat étranger et ne favorisent pas les éléments endogènes.

    Cette situation hypothèque-t-elle les chances de voir prospérer les mosquées indépendantes ?

    On assiste à un détachement progressif des jeunes par rapport à ces pratiques "ethniques" et les affiliations étrangères créent des tensions au sein des communautés entre les générations. Mais, depuis la création du CFCM, la logique de fédérations nationales défavorise les indépendants, uniquement présents au niveau local. Même par rapport aux pouvoirs publics, il ne fait pas bon être indépendant dans l'islam de France! Cela peut sembler paradoxal, car ce sont ces jeunes qui sont les plus proches d'un islam français.

    Ces fidèles militants, qui ne veulent ou ne peuvent participer aux instances représentatives, s'engagent alors davantage dans la vie de la cité. Pour eux, la question des mosquées, qu'ils jugent verrouillées par des gens proches des milieux consulaires, est derrière eux. Leur islamité ne se limite pas à la prière : ils agissent en tant que citoyens musulmans, investissant le créneau politique au sens large.

    Quelles devraient être les priorités des instances qui viennent d'être élues pour trois ans ?

    Le CFCM doit se poser en défenseur du culte musulman et ne plus être la caisse de résonance des tribulations entre le Maroc et l'Algérie. Une réflexion doit s'ouvrir sur le mode de désignation : les fidèles devraient avoir davantage voix au chapitre et le président devrait être le reflet de l'arithmétique et non de tractations. Enfin, le sujet de fond prioritaire concerne la formation des cadres de l'islam. Sur ce point, le CFCM doit être un moteur et non un obstacle comme il l'a été ces dernières années.

    Le président sortant du CFCM, Dalil Boubakeur, a incarné l'islam de France. Que lui a-t-il apporté ?

    En prônant un "islam voltairien", un islam discret et déférent, il rassurait l'Etat et l'opinion. Mais il fut surtout le président d'un organisme auquel il n'a jamais adhéré : Dalil Boubakeur ne souhaitait pas que l'Algérie partage avec d'autres la mission de représenter l'islam en France.

    Nette victoire du Rassemblement des musulmans de France

    Avec 43 % des voix, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche du Maroc, est arrivé en tête des élections organisées, dimanche 8 juin, pour renouveler les instances représentatives de l'islam, le Conseil français du culte musulman (CFCM) et les conseils régionaux (CRCM). 80 % des 4 866 inscrits ont pris part à ce scrutin boycotté par la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP).


    Le RMF est suivi par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, 30 %), le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF, 12,7 %) et diverses listes, dont celle de l'islam d'Afrique subsaharienne, qui ont obtenu 12 %.

    Sur les 41 sièges réservés aux élus au conseil d'administration du CFCM, le RMF devrait en obtenir 20, l'UOIF 13, le CCMTF 4, les "divers" 3 et la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) un seul.

    Le bureau exécutif et le président du CFCM ne seront connus que le 22 juin. Le candidat du RMF, Mohammed Moussaoui, un professeur d'université, devrait s'imposer. Les présidents des CRCM vont être désignés dans les prochains jours.

    Par Le Monde

  • #2
    une autre betise francaise ,il y'a pas d'islam de france mais un seul islam univesel

    Commentaire


    • #3
      Alors que les musulmans d'origine algérienne, touchés par la sécularisation, ont un rapport culturel et distancié à l'islam, les "Marocains", composés d'une forte population de primo-migrants traditionalistes, pratiquent un islam piétiste, ritualiste, attaché à la démonstration de la pratique religieuse.
      Dans le mille.
      Je sens que l'on va énormément regretter Dalil Boubakeur, un individu posé, réfléchi qui sait quelles sont les limites à ne pas franchir.
      Comme l'a encore démontré la récente affaire du mariage annulé, les enflures de "journalistes" français guettent le moindre fait divers racoleur impliquant les musulmans et leur religion (voile, caricatures, film hollandais, virginité, ...)

      Ces chacals savent que ce sujet très sensible est très porteur dans l'opinion française, et ils n'hésiteront pas à monter en épingle le moindre travers impliquant un individu, relié de près ou de loin à l'islam, pour en faire une généralité.

      Dalili Boubaker en est particulièrement conscient, il était contre une manifestation pour protester contre la loi sur le voile là jugeant contre-productive et il avait raison, cette manifestation a précipité l'adoption de la loi.
      Il était contre la décision de faire appel contre Charlie Hebdo sur les caricatures et il a eu raison ...
      Les propagandistes français en fait des tonnes sur la défense de la liberté d'expression, Redecker s'est engouffré, etc .... on connait la suite.

      Les boulahyas de l'UOIF &Co portés essentiellement par la communauté marrocaine ne sont pas du tout sur cette longueur d'onde,
      ils jouent un très dangereux en oubliant qu'ils ne sont pas au Maroc, l'heure est à la discrétion, pas à la revendication.
      Je crains des jours très noirs.
      "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo

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