Acculés, traqués, sans capacités d’atteindre leurs cibles
Un double attentat perpétré dimanche soir au niveau de la gare ferroviaire de Beni Amrane, dans la wilaya de Boumerdès, a fait deux morts, un ingénieur français et son chauffeur algérien. Mais pas que cela, puisque l’explosion a aussi provoqué un mouvement de panique et une intox sans précédent.
Les rumeurs se suivent et se ressemblent. D’abord dans la soirée de dimanche. Des informations aussi contradictoires qu’alarmantes font état du décès d’une douzaine de personnes, dont onze algériennes. L’agence française AFP a diffusé une série de dépêches dans ce sens, tandis que l’agence algérienne APS, très prudente comme d’habitude, a donné le chiffre de deux morts. Certains médias nationaux ont même répercuté, parfois en grandes manchettes, les informations de l’agence française, sans apparemment en vérifier l’authenticité.
Le nombre élevé de morts annoncé a donc semé un grain de panique dans les rédactions et dans les rues d’Alger, craignant le pire et annonçant des informations autant fantaisistes qu’alarmantes. D’autres fausses alertes ont été signalées dans plusieurs endroits de la capitale, notamment du côté Est, où devait se dérouler l’ouverture officielle de la Foire internationale d’Alger en présence du président de la République.
L’agence française est allée plus loin en mettant en ligne un «reportage» dans lequel des citoyens auraient exprimé leur crainte de voir Alger replonger dans l’horreur.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, une autre agence occidentale, Reuters, annonce un autre attentat plus sanglant. L’agence britannique parle d’une trentaine de morts dans une bombe à la gare routière de Bouira, se référant même à des «sources sécuritaires». Une nouvelle panique s’empare des citoyens de la région.
Il aura fallu que la radio nationale démente l’information pour que la tension descende. Mais quelques minutes auparavant, au début de l’après-midi, le ministère de la Défense nationale dément, dans un communiqué –fait rarissime d’ailleurs- que le double attentat de Beni Amrane ait fait
13 morts comme annoncé, mais bel et bien 2. Mais, en fait, à qui profite toute cette frénésie autour de la comptabilité macabre ? Quelles sont donc ces «sources sécuritaires» qui s’aventureraient à mettre en état de choc tout un pays ?
Il est clair que ces annones effrénées répondent à une nouvelle stratégie des terroristes qui est celle de l’intox. Car, voyant leur terrain se rétrécir et leurs actions limitées, Al Qaïda joue sur la manipulation médiatique pour faire peur. Distiller de telles informations plongerait, en effet, la population dans la psychose et la met dans un stress permanent.
La volonté des terroristes de semer la panique est d’autant plus apparente qu’ils s’attaquent aux étrangers. Et cela pour un double objectif. Le premier est le plus classique et consiste à faire fuir les entreprises étrangères qui comptent s’implanter dans notre pays. Et le deuxième consiste à pousser les gouvernements occidentaux à faire pression sur l’Algérie afin d’empêcher leurs ressortissants de se rendre dans le pays.
Et ce dernier but a vite été démenti, dans la matinée d’hier, par le ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, qui, dans une déclaration à la radio RTL, a appelé les Français à continuer à travailler en Algérie. «C’est un pays où nous devons travailler, c’est un pays où nous travaillons, où les rapports commerciaux, amicaux sont évidemment très importants, et il faut les développer», a dit Kouchner qui précise également qu’il n’y a aucune consigne particulière à donner aux citoyens français même s’il les appelle à «la prudence».
De son côté, le président français, Nicolas Sarkozy, a démenti les attentats, dans un message adressé à son homologue Abdelaziz Bouteflika. A rappeler que l’ingénieur français, décédé à l’âge de 57 ans, travaillait pour l’entreprise française, Razel, chargée de réparer le tunnel ferroviaire de Beni Amrane après avoir été endommagé au mois d’avril dernier après l’incendie d’un train.
La Tribune
Un double attentat perpétré dimanche soir au niveau de la gare ferroviaire de Beni Amrane, dans la wilaya de Boumerdès, a fait deux morts, un ingénieur français et son chauffeur algérien. Mais pas que cela, puisque l’explosion a aussi provoqué un mouvement de panique et une intox sans précédent.
Les rumeurs se suivent et se ressemblent. D’abord dans la soirée de dimanche. Des informations aussi contradictoires qu’alarmantes font état du décès d’une douzaine de personnes, dont onze algériennes. L’agence française AFP a diffusé une série de dépêches dans ce sens, tandis que l’agence algérienne APS, très prudente comme d’habitude, a donné le chiffre de deux morts. Certains médias nationaux ont même répercuté, parfois en grandes manchettes, les informations de l’agence française, sans apparemment en vérifier l’authenticité.
Le nombre élevé de morts annoncé a donc semé un grain de panique dans les rédactions et dans les rues d’Alger, craignant le pire et annonçant des informations autant fantaisistes qu’alarmantes. D’autres fausses alertes ont été signalées dans plusieurs endroits de la capitale, notamment du côté Est, où devait se dérouler l’ouverture officielle de la Foire internationale d’Alger en présence du président de la République.
L’agence française est allée plus loin en mettant en ligne un «reportage» dans lequel des citoyens auraient exprimé leur crainte de voir Alger replonger dans l’horreur.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, une autre agence occidentale, Reuters, annonce un autre attentat plus sanglant. L’agence britannique parle d’une trentaine de morts dans une bombe à la gare routière de Bouira, se référant même à des «sources sécuritaires». Une nouvelle panique s’empare des citoyens de la région.
Il aura fallu que la radio nationale démente l’information pour que la tension descende. Mais quelques minutes auparavant, au début de l’après-midi, le ministère de la Défense nationale dément, dans un communiqué –fait rarissime d’ailleurs- que le double attentat de Beni Amrane ait fait
13 morts comme annoncé, mais bel et bien 2. Mais, en fait, à qui profite toute cette frénésie autour de la comptabilité macabre ? Quelles sont donc ces «sources sécuritaires» qui s’aventureraient à mettre en état de choc tout un pays ?
Il est clair que ces annones effrénées répondent à une nouvelle stratégie des terroristes qui est celle de l’intox. Car, voyant leur terrain se rétrécir et leurs actions limitées, Al Qaïda joue sur la manipulation médiatique pour faire peur. Distiller de telles informations plongerait, en effet, la population dans la psychose et la met dans un stress permanent.
La volonté des terroristes de semer la panique est d’autant plus apparente qu’ils s’attaquent aux étrangers. Et cela pour un double objectif. Le premier est le plus classique et consiste à faire fuir les entreprises étrangères qui comptent s’implanter dans notre pays. Et le deuxième consiste à pousser les gouvernements occidentaux à faire pression sur l’Algérie afin d’empêcher leurs ressortissants de se rendre dans le pays.
Et ce dernier but a vite été démenti, dans la matinée d’hier, par le ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, qui, dans une déclaration à la radio RTL, a appelé les Français à continuer à travailler en Algérie. «C’est un pays où nous devons travailler, c’est un pays où nous travaillons, où les rapports commerciaux, amicaux sont évidemment très importants, et il faut les développer», a dit Kouchner qui précise également qu’il n’y a aucune consigne particulière à donner aux citoyens français même s’il les appelle à «la prudence».
De son côté, le président français, Nicolas Sarkozy, a démenti les attentats, dans un message adressé à son homologue Abdelaziz Bouteflika. A rappeler que l’ingénieur français, décédé à l’âge de 57 ans, travaillait pour l’entreprise française, Razel, chargée de réparer le tunnel ferroviaire de Beni Amrane après avoir été endommagé au mois d’avril dernier après l’incendie d’un train.
La Tribune
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