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Les inutiles compromis d'Alger avec l'islamisme

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  • Les inutiles compromis d'Alger avec l'islamisme

    Qui est Renaud Girard ?? Beaucoup de vrais mais aussi beaucoup de raccourcis et d'amalgames dans cet article du Figaro


    Les inutiles compromis d'Alger avec l'islamisme



    10/06/2008 | Mise à jour : 12:24 | .


    Crédits photo : Le Figaro
    L'analyse de Renaud Girard, grand reporter au service étranger du Figaro.

    Au cours de la semaine dernière, l'Algérie a été la victime de cinq attentats islamistes. Dimanche dernier, un double attentat, visant le chantier d'une entreprise française réparant un tunnel ferroviaire à l'est d'Alger, aux confins de la Kabylie, a fait plusieurs morts, dont un ingénieur français. Il serait exagéré de dire que le pays est revenu à la période noire de la guerre civile des années 1990, mais ces attentats répétés signalent un inquiétant affaiblissement de l'État.
    Avec des méthodes encore beaucoup plus musclées que celles des paras de Massu de 1957, l'armée algérienne, quarante ans plus tard, a gagné sa guerre contre les rebelles islamistes. On attendait de l'Algérie officielle qu'elle profite de sa victoire militaire, qu'elle modernise sa société, qu'elle empêche définitivement le religieux de se mêler du politique, qu'elle améliore l'éducation laïque et obligatoire des enfants, qu'elle donne aux femmes un Code de la famille équitable, qu'elle construise un véritable État de droit, transparent car libéré du népotisme et de la corruption. Au lieu de cela, l'Algérie a essayé d'amadouer les islamistes, à coups d'amnisties, de compromis électoraux, de nominations gouvernementales, de concessions législatives ou réglementaires. Cette politique, initiée par le président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a échoué. Toute concession est vécue par les islamistes comme un signe de faiblesse du régime, que les plus radicaux d'entre eux voudront aussitôt exploiter.
    À quoi a servi la nomination, comme premier ministre, du « barbéfélène » Abdelaziz Belkhadem ? Parti historiquement laïc, le FLN a été infiltré depuis quinze ans par des « barbus », qui ne cachent pas leur admiration pour les Frères musulmans égyptiens.
    Le 11 décembre 2007, une opération islamiste avait visé à la fois le siège de l'ONU et celui du Conseil constitutionnel. Tuant 41 personnes, l'opération lançait un message symbolique fort : le refus islamiste d'accorder toute légitimité à la loi faite par les hommes (et non par Dieu), qu'elle soit internationale ou nationale. Comment le gouvernement a-t-il réagi ? En fermant des bars à Bab-el-Oued et en harcelant les quelque quinze mille chrétiens que compte la nation.
    Malgré l'incroyable richesse que lui procurent son gaz et son pétrole, l'Algérie est un pays devenu malade, à force de ne pas choisir. Veut-elle la loi des hommes ou la charia ? Le communisme des «industries industrialisantes» comme on disait au temps de Boumediene, ou une économie de marché fondée sur un État de droit ? Le pouvoir des militaires ou la démocratie des civils ?
    En Algérie, la confusion des genres et l'opacité des institutions ont fini par paralyser la machine étatique et dissuader les investisseurs étrangers. Un exemple : le processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie, la première banque du pays, a été un moment suspendu. Personne n'a compris pourquoi et même par qui avait été prise la décision.
    Les Algériens reprochent à tort à Renault d'avoir installé sa nouvelle usine de Logan à Tanger : l'administration marocaine a du répondant, alors que l'algérienne n'en a plus.
    Le président Bouteflika est «fatigué», comme disent les diplomates. Mais personne ne sait s'il se représentera l'année prochaine pour un troisième mandat, s'il demandera une prolongation de deux ans ou s'il se retirera. Même la nature de sa maladie reste un mystère.
    La manne énergétique permet d'attendre sur tout, sans prendre aucune décision stratégique. Remettre à demain ce que l'on pourrait très bien faire aujourd'hui, tel est le mot d'ordre du régime FLN fatigué. Dégoûtés, les jeunes instruits de la diaspora ne reviennent plus au pays.
    Le paradoxe algérien est que sa jeunesse s'appauvrit alors que l'État ne cesse de s'enrichir, sans rien faire de son argent. Un hiatus explosif, que rêvent d'exploiter un jour les islamistes…

  • #2
    dans le mêmejournal ...Concessions aux islamistes

    La recrudescence des attentats survient également dans un climat d'incertitude politique, sur fond de guerre de succession au sommet de l'État. Depuis quelques semaines, la campagne orchestrée par des apparatchiks pour une révision constitutionnelle, qui offrirait au président Bouteflika un troisième mandat, s'est brusquement arrêtée. Affaibli par la maladie depuis son opération d'un cancer gastrique, en novembre 2005 au Val-de-Grâce, le chef de l'État algérien serait dans l'incapacité de prolonger le bail pour cinq ans. Dans la hiérarchie militaire, de vives réticences commencent à se manifester, en raison d'une «réconciliation nationale» qui, au fil du temps, a pris des allures de reddition de l'État face à l'islamisme.
    Pour contourner ces obstacles, le président aurait, dit-on, opté pour une démarche «originale» : réviser la Constitution pour transformer le quinquennat en septennat avec effet rétroactif, et nommer un vice-président chargé de le seconder, avant de lui succéder en 2011.
    L'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia, patron du Rassemblement national démocratique, occupe déjà le poste comme représentant du chef de l'État sur la scène internationale. S'il a les faveurs de certains cercles militaires, ce technocrate aux compétences reconnues, réputé hostile aux islamistes, est cependant loin de faire l'unanimité. Candidats au casting, d'autres personnages du sérail prêts à jouer les lièvres se chauffent dans les coulisses. À dix mois de la fin du second mandat présidentiel, la question est toutefois loin d'être tranchée par les «décideurs».
    À défaut d'avoir le feu vert de la hiérarchie militaire, on prête au président Bouteflika l'intention de passer à la hussarde en s'appuyant sur les islamistes. Depuis quelques mois, son gouvernement multiplie les gages de «bonne foi» en leur direction : des dizaines de débits de boissons alcoolisées sont fermés dans la capitale, des chrétiens pourchassés pour «pratique de culte non musulman sans autorisation», des femmes seules interdites de restaurant… Il y a deux semaines, le premier ministre, Abdelaziz Belkhadem, déclarait : «Le Coran est la seule Constitution de la société algérienne !» Ces concessions ont dopé le moral des islamistes radicaux, déterminés à aller jusqu'au bout de leur aventure sanglante.






    http://www.lefigaro.fr/international...d-al-qaida.php

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    • #3
      Plus on fait de concession aux Islamistes, plus le nombre d'attentats augmentent, c'est le résultat de trop de compromissions, les Américains risqueraient de prendre le relais comme en Afghanistan si la situation se dégrade.
      Dernière modification par zek, 10 juin 2008, 13h17.
      Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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