Improvisation
Omar Berbiche
C'était la foire au sens folklorique et non économique samedi aux
Pins Maritimes où devait s'ouvrir officiellement la 41e
édition de la Foire internationale d'Alger reportée à
aujourd'hui pour des raisons d'ordre protocolaire. Les
organisateurs furent contraints de repousser l'inauguration
officielle de 24 heures afin de permettre au Premier ministre portugais
attendu hier à Alger et dont le pays est l'invité
d'honneur de la Fia de cette année d'assister à la
cérémonie inaugurale. Les représentants des entreprises
nationales et des firmes étrangères ainsi que les autres
invités étrangers parmi lesquels des représentants du corps
diplomatique des pays participants à l'édition de cette année
ont vécu ce samedi une journée particulière où
l'Algérie s'est tristement offerte en spectacle de mauvais
goût. L'Algérie de l'improvisation, avec ses dogmes dont
elle ne parvient pas à se défaire et qui font que le politique et
l'institutionnel ont toujours primé chez nous sur le réalisme
économique dans la gestion des affaires de l'Etat n'était pas
belle à voir ! Ainsi donc, parce qu'un contretemps qui ne
pourrait pas être de toute dernière minute — la présence du
chef d'Etat ou de l'hôte étranger de marque invité à
la cérémonie d'ouverture ne s'improvise pas — est venu
contrarier l'inauguration officielle de la foire, les organisateurs,
sur injonction, sans nul doute, des hautes autorités du pays, ont
pris la décision lourde de conséquences, en termes de marketing
commercial et politique, de ne pas procéder à l'inauguration
officielle de la foire dans les délais programmés. S'il
restait encore un zeste de crédit, de sérieux et de
respectabilité dans les institutions de l'Etat qui ne sont pas
à leur premier impair et incohérence — n'a-t-on pas
déjà vu un parlement adopter puis rejeter quelques mois plus tard,
sans sourciller, la loi sur les hydrocarbures ? — il aura été
définitivement et dramatiquement consommé à travers le
cafouillage digne des républiques bananières vécu à la foire
d'Alger. Mais quel est donc cet Etat qui n'arrive même pas
à gérer avec rigueur et discipline son agenda officiel et
institutionnel ? En programmant l'inauguration officielle de la Fia
pour le 7 juin les responsables de la Foire devraient logiquement avoir
choisi cette date précise en toute connaissance de cause, en
coordination étroite avec leur tutelle et les services du protocole
de la Présidence de la République dans le cas où la présence
du chef de l'Etat est confirmée comme cela semble être le cas.
De la même manière, la présence d'un invité étranger
à la cérémonie inaugurale, en l'occurrence le Premier
ministre portugais, ne pourrait pas décemment se décider la veille
de l'événement. Que s'est-il alors passé pour en arriver
là ? Quelles que puissent être les raisons qui pourraient être
invoquées pour justifier ce rendez-vous économique qui laisse
déjà un arrière-goût amer avant d'être lancé le mal
est bel et bien fait. Le prix à payer en termes d'appréciation
du climat des affaires en Algérie qui n'est déjà pas
reluisant par nos partenaires étrangers sera lourd. La volonté
politique d'un pays exprimée en faveur d'un choix
économique donné ne s'apprécie pas uniquement dans le
rituel de la paire de ciseaux du président de la République
coupant le ruban annonçant l'inauguration officielle de la foire
sous les caméras des télévisions et les flashes des
photographes de presse. C'est une démarche fondée sur la
conviction, le respect des engagements et des relations de confiance qui
passent par des gestes aussi simples mais importants à la fois que le
respect de la date d'inauguration de la foire. L'Algérie
n'aurait certainement rien perdu — bien au contraire — de
procéder à l'ouverture de la Fia dans les délais quitte
à organiser une cérémonie officielle symbolique 24 heures plus
tard pour lui donner la solennité recherchée.
Omar Berbiche
C'était la foire au sens folklorique et non économique samedi aux
Pins Maritimes où devait s'ouvrir officiellement la 41e
édition de la Foire internationale d'Alger reportée à
aujourd'hui pour des raisons d'ordre protocolaire. Les
organisateurs furent contraints de repousser l'inauguration
officielle de 24 heures afin de permettre au Premier ministre portugais
attendu hier à Alger et dont le pays est l'invité
d'honneur de la Fia de cette année d'assister à la
cérémonie inaugurale. Les représentants des entreprises
nationales et des firmes étrangères ainsi que les autres
invités étrangers parmi lesquels des représentants du corps
diplomatique des pays participants à l'édition de cette année
ont vécu ce samedi une journée particulière où
l'Algérie s'est tristement offerte en spectacle de mauvais
goût. L'Algérie de l'improvisation, avec ses dogmes dont
elle ne parvient pas à se défaire et qui font que le politique et
l'institutionnel ont toujours primé chez nous sur le réalisme
économique dans la gestion des affaires de l'Etat n'était pas
belle à voir ! Ainsi donc, parce qu'un contretemps qui ne
pourrait pas être de toute dernière minute — la présence du
chef d'Etat ou de l'hôte étranger de marque invité à
la cérémonie d'ouverture ne s'improvise pas — est venu
contrarier l'inauguration officielle de la foire, les organisateurs,
sur injonction, sans nul doute, des hautes autorités du pays, ont
pris la décision lourde de conséquences, en termes de marketing
commercial et politique, de ne pas procéder à l'inauguration
officielle de la foire dans les délais programmés. S'il
restait encore un zeste de crédit, de sérieux et de
respectabilité dans les institutions de l'Etat qui ne sont pas
à leur premier impair et incohérence — n'a-t-on pas
déjà vu un parlement adopter puis rejeter quelques mois plus tard,
sans sourciller, la loi sur les hydrocarbures ? — il aura été
définitivement et dramatiquement consommé à travers le
cafouillage digne des républiques bananières vécu à la foire
d'Alger. Mais quel est donc cet Etat qui n'arrive même pas
à gérer avec rigueur et discipline son agenda officiel et
institutionnel ? En programmant l'inauguration officielle de la Fia
pour le 7 juin les responsables de la Foire devraient logiquement avoir
choisi cette date précise en toute connaissance de cause, en
coordination étroite avec leur tutelle et les services du protocole
de la Présidence de la République dans le cas où la présence
du chef de l'Etat est confirmée comme cela semble être le cas.
De la même manière, la présence d'un invité étranger
à la cérémonie inaugurale, en l'occurrence le Premier
ministre portugais, ne pourrait pas décemment se décider la veille
de l'événement. Que s'est-il alors passé pour en arriver
là ? Quelles que puissent être les raisons qui pourraient être
invoquées pour justifier ce rendez-vous économique qui laisse
déjà un arrière-goût amer avant d'être lancé le mal
est bel et bien fait. Le prix à payer en termes d'appréciation
du climat des affaires en Algérie qui n'est déjà pas
reluisant par nos partenaires étrangers sera lourd. La volonté
politique d'un pays exprimée en faveur d'un choix
économique donné ne s'apprécie pas uniquement dans le
rituel de la paire de ciseaux du président de la République
coupant le ruban annonçant l'inauguration officielle de la foire
sous les caméras des télévisions et les flashes des
photographes de presse. C'est une démarche fondée sur la
conviction, le respect des engagements et des relations de confiance qui
passent par des gestes aussi simples mais importants à la fois que le
respect de la date d'inauguration de la foire. L'Algérie
n'aurait certainement rien perdu — bien au contraire — de
procéder à l'ouverture de la Fia dans les délais quitte
à organiser une cérémonie officielle symbolique 24 heures plus
tard pour lui donner la solennité recherchée.