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Maïssa Bey

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  • Maïssa Bey

    Le Monde vient de publier un attachant portrait de Maïssa Bey , écrivain algérien née à Ksar el Boukhari (Alger) en 1950 .

    L'écriture est sa vie, son engagement d'ailleurs je vous cite une de ses phrases «Mon écriture est un engagement contre tous les silences.»

    Elle a écrit entre autres "Surtout ne te retourne pas", "Cette fille là "; "Entendez vous...dans les montagnes".

    Chaleur, générosité, détermination : c'est cela que l'on ressent auprès de Maïssa Bey lorsqu'elle fait visiter la bibliothèque qu'elle s'apprête à ouvrir à Sidi Bel Abbès, ville à 80 kilomètres au sud d'Oran où elle réside depuis trente ans. (...)

    Une énième difficulté (après le changement de local qui a retardé l'inauguration prévue pour octobre) qui ne semble pas entamer la bonne humeur de la présidente de Parole et écriture (1), association fondée en 2001 avec une poignée de femmes. "Au début, ce n'étaient que des réunions informelles qui se sont transformées en ateliers de lecture et d'écriture. Les textes sont repris dans Etoile d'encre" (2), explique Marie-Noël Arras, directrice de la revue. "Mais nous commencions à tourner en vase clos, poursuit Khalida Taleb, vice-présidente, alors nous avons réfléchi à d'autres projets." De là est né celui de la bibliothèque avec le soutien financier de l'Union européenne (50 000 euros) et l'aide de la municipalité. "Nous voulons frapper un grand coup, lance Maïssa Bey, car il n'existe pratiquement rien ici. Nous allons inviter des écrivains, organiser des cours de français et des animations pour les enfants..."

    Même à la retraite, depuis peu, l'ancienne conseillère pédagogique n'a rien perdu de son désir de transmettre et d'éduquer. Atavisme familial ? "Je n'ai jamais pensé à perpétuer une tradition familiale, car mon père fut le seul enseignant de sa fratrie." Une fratrie qui devait reprendre les terres, mais dont tous les hommes trouvèrent la mort lors de la guerre d'indépendance. "A l'inverse de mon grand-père paternel, fermé à toute intrusion française, le père de ma mère pensait qu'il fallait faire des concessions. Il a donc tenu à ce que ses enfants aillent à l'école. Et comme mon père voulait une femme qui sache lire et écrire, il a choisi la fille du cadi-notaire."

    Née en 1950 de cette union des contraires, la petite fille va donc passer d'un milieu à l'autre, d'une langue à l'autre, sans difficulté. "J'ai commencé à parler le français en même temps que l'arabe. Quelle est ma langue maternelle ? Je ne sais pas. J'ai appris très tôt à lire et à écrire. Mon père en était très fier, car, pour lui, la seule solution pour ne pas être humilié et dépendant, c'était de s'approprier la culture et la langue françaises." Rebelle et naïf ("il croyait aux valeurs de la République"), ce membre du FLN est arrêté par des soldats français en 1957. Torturé, il sera abattu lors d'une "corvée de bois". De cette "fracture" que l'on sent encore douloureuse, la romancière tirera un récit exutoire bouleversant, Entendez-vous dans les montagnes... (3). "La dernière ligne écrite, c'est là enfin que j'ai pleuré mon père, pour la première fois..." Puis, après un court silence, elle rend hommage à sa mère : "Elle a tout fait pour ne pas nous élever dans la haine, mes frères, ma soeur et moi."

    Après Ténès, petit village de pêcheurs qu'elle affectionne (4), la famille s'installe à Alger, où Maïssa Bey, élève au Lycée français, trouve refuge dans la lecture, qu'elle pratique avec frénésie. Surviennent deux grands chocs : Baudelaire et Rimbaud. "Ils furent des révélateurs de ce qu'on peut faire et dire avec les mots. Dès cette époque, j'ai compris que je ne pourrais jamais écrire de poésie." Révélateurs, puis freins, plus tard ? "Peut-être. En tout cas, il m'a fallu attendre longtemps avant que je puisse publier quelque chose qui avait un semblant de valeur par rapport aux écrivains que je lisais." Tel Pierre Michon, qu'elle admire.

    Des écrivains qui nourrissent l'adolescente (Camus, Zola, Vallès, Duras, Yourcenar, Semprun, Garcia Marquez...) et "façonnent" la femme : Gisèle Halimi, Assia Djebbar, Germaine Tillion... Professeur de lettres puis de français lorsque celui-ci prit le statut de langue étrangère, elle aura à coeur de faire partager ses goûts et ses connaissances. Même au plus noir des années 1990, celles du terrorisme. C'est là, du reste, que l'écrivain prend le pseudonyme de Maïssa Bey et la parole avec Au commencement était la mer... (5)


    Maïssa Bey, les mots en partage

  • #2
    bonjour!

    merci morjane pour l'article. j'avais lu un roman très court d'elle il y a quelques temps et il ne m'a pas laissé indemne. l'écriture est limpide, lumineuse, imagée... malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de lire autre chose d'elle que je conseille vivement.

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    • #3
      un plaisir litteraire indeniable, comme elle est contemporaine d'Assia djebbar ou plutot de la meme generation meme si assia djebbar à plus de renommée et a été plus precoce en ecriture qu'elle, en tt les cas elles sont de la meme ecole. Une autre ecrivaine en vogue nawal mostheganemi.
      demain sera meilleur

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      • #4
        rafikoman, c'est ahlam mosthaghenemi, est elle n'est pas en vogue juste mal connue parce qu'arabophone . Il a fallu attendre la traduction de son livre les mémoires de la chair pour qu'elle prenne plus d'importance.
        Elle est présente dans la vie littéraire algérienne depuis les années 70 , à travers sa poésie , ainsi que les émissions radiophonique ( de la belle époque) qu'elle animait entre autre avec Agoumi...

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