Le 14 juin 2001, une masse humaine a déferlé sur Alger pour exiger la mise en œuvre de la plateforme d’El-Kseur née dans la douleur. A l’appel de la coordination interwilayas, des milliers de personnes ont regagné Alger pour prendre part à la marche autorisée qui devait les mener des Pins-Maritimes à la présidence. Rien ne présageait la tournure des évènements.
Le ministère de l’Intérieur, qui avait pourtant donné son autorisation, avait quadrillé la capitale et bloqué ses issues. Beaucoup de manifestants sont restés bloqués à Boumerdès. Ceux qui avaient réussi à passer les barrages de police se sont vite aperçu qu’ils étaient pris dans un traquenard. A la violence policière qui s’est abattue sur eux, ils ont dû subir une véritable chasse au Kabyle orchestrée par des jeunes manipulés.
Bilan de cette infernale journée, des morts et des blessés sans compter les centaines de détentions arbitraires. Comme à l’accoutumée, les pouvoirs publics ont dénoncé les «voyous» qui ont mis à feu la capitale.
L’ENTV a montré en boucle des images de voitures calcinées et recueilli des témoignages d’Algérois sous le choc. Les organisateurs de la manifestation avaient visiblement perdu le contrôle de la marche et la capitale avait vécu un jeudi noir. Dans la conférence de presse qu’ils ont animée le lendemain, les représentants des archs alerteront l’opinion nationale et internationale au sujet des contrevérités véhiculées par les pouvoirs publics autour de cette marche.
Ils iront jusqu’à accuser la police d’avoir fait montre de laxisme face aux pilleurs et d’avoir sciemment incité les jeunes Algérois à des actes de violence contre les manifestants. Le ministre de l’Intérieur s’en est alors servi comme prétexte pour interdire les marches sur Alger.
Sept ans plus tard, que reste-t-il du combat qui avait mobilisé des millions de personnes ? Le mouvement des arouch, initiateur de la manifestation, s’est disloqué. Ses membres se sont livré une bataille de leadership sans merci. Tombés dans le jeu du pouvoir, ils ont été manipulés avant d’être totalement neutralisés.
Les figures de proue du mouvement de protestation ont perdu toute crédibilité et le pseudo-dialogue entamé avec le gouvernement de l’époque a fini par entamer le peu de crédit dont il jouissait encore. Bélaïd Abrika et Gherbi, pour ne citer que ces deux-là, ont donné une piètre image de la cause qu’ils défendaient. Les communiqués se succédaient aux démentis et, souvent, il n’était plus possible de distinguer les «vrais» délégués des délégués «taiwan», pour reprendre un qualificatif très en vogue à l’époque.
En cédant à la tentation de se rapprocher du pouvoir, les délégués des arouch, qui étaient censés défendre la cause de ceux qu’ils représentaient, ont fait les frais de la politique de la carotte et du bâton.
La cause amazigh n’a pas beaucoup avancé, tamazight a été reconnue langue nationale, le chemin vers sa reconnaissance en tant que langue officielle n’est pas de tout repos, tandis que la plateforme d’El-Kseur a été reléguée aux calendes grecques.
- Le Soir d'Algerie
Le ministère de l’Intérieur, qui avait pourtant donné son autorisation, avait quadrillé la capitale et bloqué ses issues. Beaucoup de manifestants sont restés bloqués à Boumerdès. Ceux qui avaient réussi à passer les barrages de police se sont vite aperçu qu’ils étaient pris dans un traquenard. A la violence policière qui s’est abattue sur eux, ils ont dû subir une véritable chasse au Kabyle orchestrée par des jeunes manipulés.
Bilan de cette infernale journée, des morts et des blessés sans compter les centaines de détentions arbitraires. Comme à l’accoutumée, les pouvoirs publics ont dénoncé les «voyous» qui ont mis à feu la capitale.
L’ENTV a montré en boucle des images de voitures calcinées et recueilli des témoignages d’Algérois sous le choc. Les organisateurs de la manifestation avaient visiblement perdu le contrôle de la marche et la capitale avait vécu un jeudi noir. Dans la conférence de presse qu’ils ont animée le lendemain, les représentants des archs alerteront l’opinion nationale et internationale au sujet des contrevérités véhiculées par les pouvoirs publics autour de cette marche.
Ils iront jusqu’à accuser la police d’avoir fait montre de laxisme face aux pilleurs et d’avoir sciemment incité les jeunes Algérois à des actes de violence contre les manifestants. Le ministre de l’Intérieur s’en est alors servi comme prétexte pour interdire les marches sur Alger.
Sept ans plus tard, que reste-t-il du combat qui avait mobilisé des millions de personnes ? Le mouvement des arouch, initiateur de la manifestation, s’est disloqué. Ses membres se sont livré une bataille de leadership sans merci. Tombés dans le jeu du pouvoir, ils ont été manipulés avant d’être totalement neutralisés.
Les figures de proue du mouvement de protestation ont perdu toute crédibilité et le pseudo-dialogue entamé avec le gouvernement de l’époque a fini par entamer le peu de crédit dont il jouissait encore. Bélaïd Abrika et Gherbi, pour ne citer que ces deux-là, ont donné une piètre image de la cause qu’ils défendaient. Les communiqués se succédaient aux démentis et, souvent, il n’était plus possible de distinguer les «vrais» délégués des délégués «taiwan», pour reprendre un qualificatif très en vogue à l’époque.
En cédant à la tentation de se rapprocher du pouvoir, les délégués des arouch, qui étaient censés défendre la cause de ceux qu’ils représentaient, ont fait les frais de la politique de la carotte et du bâton.
La cause amazigh n’a pas beaucoup avancé, tamazight a été reconnue langue nationale, le chemin vers sa reconnaissance en tant que langue officielle n’est pas de tout repos, tandis que la plateforme d’El-Kseur a été reléguée aux calendes grecques.
- Le Soir d'Algerie
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