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La Team Obama à l'assaut de John McCain

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  • La Team Obama à l'assaut de John McCain

    Le quartier général de Barack Obama ressemble à une compagnie d'assurances qui serait peuplée de stagiaires. Derrière leurs écrans d'ordinateur, séparés par des cloisons à mi-hauteur, des garçons et des filles aux visages d'adolescents s'affairent à des tâches que l'on croirait réservées à de vieux routiers de la politique. En jeans et T-shirt, une casquette de base-ball parfois vissée sur la tête, ils débattent stratégie, répondent aux questions des journalistes, collectent des fonds et gèrent le plus puissant réseau Internet de l'histoire politique américaine. Beaucoup n'ont guère plus de 20 ans. «Il y a quelques adultes pour nous chaperonner», plaisante Bill Burton, porte-parole lui-même trentenaire.

    Cet état-major occupe tout le 11e étage du 233, North Michigan Avenue, l'une des artères centrales de Chicago. Sur ces 3 000 m2 impersonnels, loués 400 000 dollars à Accenture, l'ambiance est feutrée, étrangement sereine pour une campagne aussi âprement disputée. Certains grignotent une salade sur leur bureau, d'autres discutent à mi-voix devant des tableaux remplis de chiffres. Plusieurs ont épinglé une photo de John McCain au milieu des cartes électorales et des affiches d'Obama. Six écrans de télévision sont branchés sur les chaînes câblées d'information continue. Un mur affiche les unes des 36 principaux quotidiens du pays. Des pancartes découpent le plateau en douze départements : politique, programme, recherche, opérations de terrain, agenda, finances, déplacements, presse, nouveaux médias, jeunes électeurs, gestion et Michelle Obama (l'épouse du candidat).

    Cette machine emploie quelque 200 personnes et tourne pratiquement 24 heures sur 24. «À l'ère de l'Internet, il n'y a plus de temps mort», explique David Plouffe, le directeur de la campagne. La décentralisation à Chicago préserve le QG des pressions de Washington : moins de fuites aux médias, moins de querelles internes. La «Team Obama» est tournée en priorité vers le terrain, avec l'objectif d'impliquer le plus d'électeurs et de donateurs possible. «À l'origine, Barack est un organisateur communautaire, rappelle Plouffe. Il ne voulait pas que les volontaires s'entendent dire : on vous rappellera dans six mois.»

    Comme son rival républicain, le candidat démocrate est entouré d'une garde rapprochée soudée par une loyauté absolue. «On est à la fois collègues et amis, dit Robert Gibbs, le directeur des communications. C'est une équipe unie, pas un agrégat d'individus.» Quatre piliers en forment le socle :

    » Le stratège : David Axelrod, dit «Ax», 53 ans, ancien journaliste devenu stratège électoral. Son palmarès compte 33 victoires sur 42 campagnes, notamment l'élection en 2006 de Patrick Deval, le premier gouverneur noir du Massachusetts. Il est responsable du message et de l'image du candidat.

    » Le manager : David Plouffe, 40 ans, supervise la mise en œuvre de la stratégie. Calme, concentré sur l'objectif, ce partenaire d'Axelrod est responsable de toute la dynamique de la campagne (déplacements, staff, financement, médias). «Il a mis sur pied la meilleure équipe politique du pays», dit le candidat.

    » La confidente : Valerie Jarret, 51 ans, conseillère bénévole, est une amie personnelle du couple Obama depuis dix-sept ans. Elle avait engagé Michelle au cabinet du maire de Chicago, Richard Dailey. Sa loyauté l'autorise à donner son avis en toute franchise.

    » Le compagnon de route : Robert Gibbs, 36 ans, accompagne le sénateur de l'Illinois depuis 2004. À la fois conseiller et porte-parole, il garde un œil sur l'intendance et sur la caravane médiatique qui suit partout le candidat.

    En deuxième ligne, les conseillers techniques sont légion : plus de 200 revendiquent déjà ce titre. Anthony Lake, 68 ans, ancien conseiller de Bill Clinton pour la sécurité nationale, chapeaute l'équipe de politique étrangère avec Susan Rice, 48 ans, ancienne responsable des questions africaines au département d'État. Austan Gools-bee, 38 ans, professeur à l'université de Chicago, remplit la même fonction sur l'économie. Ces personnalités contribuent à l'élaboration du programme et seront promises à des responsabilités dans l'Administration en cas de victoire. Mais quatre «cerveaux» moins connus jouent un rôle crucial dans la stratégie électorale :

    » Le cartographe : Jeff Berman, 50 ans, lobbyiste barbu, n'a pas de rival dans la science ésotérique des délégués, sujet de sa thèse de droit. Plus d'un an à l'avance, il avait préparé un plan de bataille district par district pour remporter les primaires. Il planche maintenant sur la formule magique pour gagner les grands électeurs qui détiennent la clé de la Maison-Blanche.

    » L'argentier : Penny Pritzker, 48 ans, héritière du groupe hôtelier Hyatt, dirige l'effort de collecte de fonds pour Obama. Constatant très tôt que les poids lourds du parti soutenaient Hillary Clinton, elle a mis l'accent sur les petits donateurs mobilisés via Internet. Résultat, un record de 270 millions de dollars collectés auprès de 1,5 million de citoyens.

    » Le porte-plume : Jon Favreau, 26 ans, dit «Fav», rédige les discours du candidat. Il a fait ses armes auprès de John Kerry en 2004, où il fut remarqué par Robert Gibbs. Il dit puiser son inspiration chez Robert Kennedy, mais n'oublie pas qu'Obama a écrit deux best-sellers : «J'ai toujours sa voix dans la tête quand je travaille.»

    » Le webmaster : Chris Hughes, 23 ans, l'un des fondateurs de Facebook, gère le site Internet d'Obama, qui a donné naissance à un gigantesque réseau virtuel, incluant des milliers de blogs et des dizaines de milliers de groupes de discussion.

    Début 2007, cette équipe a mis au point une stratégie pour les primaires, baptisée «le Plan», dont les trois volets ont été appliqués à la lettre : faire campagne sur le thème du changement, remporter le scrutin inaugural de l'Iowa et s'embarquer dans une campagne nationale pour glaner le maximum de délégués. Lors du Supermardi, le 5 février, Obama est ainsi parvenu à neutraliser l'avantage d'Hillary Clinton dans les grands États, où elle a remporté 57 délégués, en en raflant 71 dans les petits organisant des caucus (réunions électorales).

    Dans la seconde phase qui commence face au candidat républicain, la campagne d'Obama doit repenser son plan de bataille. «Nous sommes préparés», assure David Plouffe. Le thème dominant de ses assauts contre John McCain est déjà connu : sur l'Irak, l'économie, la fiscalité ou l'assurance-maladie, le candidat républicain offre «un troisième mandat de Bush.» En riposte, le sénateur de l'Arizona raille l'inexpérience de son collègue de l'Illinois, surtout en politique étrangère.

    Obama voit déjà une partie de son plan dictée par l'adversaire : il devrait accepter une série de débats publics sans modérateur, comme ceux qui avaient opposé en 1858 Stephen Douglas à Abraham Lincoln, son héros politique. Il prévoit également de se rendre en Irak durant l'été pour aborder de front la question de la guerre, à laquelle il a promis de mettre fin en rapatriant la quasi-totalité des troupes de combat durant les seize premiers mois de son mandat. Sa dernière visite sur place remonte à 2006, une lacune critiquée par McCain, qui a même proposé de l'accompagner pour «l'éduquer» sur le terrain. Le candidat démocrate pourrait en profiter pour faire escale à Jérusalem : ses conseillers estiment qu'une visite au mémorial de l'Holocauste à Yad Vashem contribuerait à le réconcilier avec la communauté juive américaine, inquiète de ses prises de positions en faveur d'un dialogue avec l'Iran.

    Mais l'objectif principal de la «Team Obama» est de disputer le plus de terrain possible aux républicains le 4 novembre. «Pour la première fois en une génération, nous aurons des représentants dans chacun des 50 États», annonce David Plouffe, faisant sienne la stratégie lancée en 2005 par le président du parti, Howard Dean. Les démocrates espèrent accrocher à leur tableau de chasse la Floride, le Michigan, le Missouri, l'Ohio et la Pennsylvanie, où des équipes sont déjà en place. Une partie cruciale de l'affrontement se jouera aussi dans l'Ouest, où l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Nevada, le Colorado et l'Utah pourraient basculer en novembre.

    Le candidat a commencé à mettre l'accent sur l'économie, dont il veut faire le thème dominant de la campagne. Il projette d'effectuer une tournée «biographique» pour mieux se faire connaître de l'Amérique profonde. Il lui faut notamment séduire la classe ouvrière blanche, les catholiques et les immigrés latino-américains, qui ont soutenu en masse Hillary Clinton. Le choix judicieux d'un colistier, proche de la sénatrice ou de son électorat, pourrait l'y aider : «Le vainqueur a besoin du vaincu», rappelle Jesse Jackson.

    L'équipe d'Obama a aussi commencé à s'étoffer en tendant la main à des proches de Clinton. Patti Solis Doyle, ex-directrice de sa campagne, a été contactée par David Axelrod. Les organisations de collecte de fonds devraient fusionner. Et Madeleine Albright, l'ancienne secrétaire d'État, serait considérée comme une recrue de choix parmi les conseillers diplomatiques.

    source : le figaro

  • #2
    j'ai suivi cette campagne du jour 1 et a lire une certaine presse americaine qui croit qu'Obama va faire comme Kerry quand les republicains attaquaient, je conclus qu'ils n'ont rien compris au type. Fascinant cette campagne presidentielle, j'attends ardement le premier debat.. Et pour le site d'Obama, chapeau bas, je ne savais pas que c'etait le fondateur de Facebook qui s'en occupait, mais maintenant je comprends parfaitement...

    Pour le VP, Obama a 3 choix qui seraient intelligents:

    Clinton: rallier la base d'Hillary sans prendre de risque...

    Wesley Clark: longue experience dans les conflits, Mc Cain qui n'a pas d'experience dans la gestion de conflits ne peut pas dire que l'equipe Obama n'aurait pas de l'experience...

    Bill Richardson: hispanique qui lui apporterait a la fois le vote mexicain dans les etats du sud et de l'ouest et qui a une longue experience diplomatique de negociations avec les etats a probleme, que ce soit dans la gestion du nucleaire ou autres.

    Ma preference personnelle va a Wesley Clark. Clinton est une figure trop imposante et Richardson n'a pas l'expertise militaire pour suivre et executer un retrait d'Irak sans problemes.
    Dernière modification par ayoub7, 16 juin 2008, 00h32.

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    • #3
      En ce qui concerne Mc Cain, les democrates n'ont pas encore ocmmence a exploiter ses "contadictions":

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