Bonjour,
Je lis depuis longtemps Chawki Amari parce que j'apprécie l'impertinence et souvent la justesse de ses propos. Ce matin, c'est un point zéro assez sobre, coté humour car il sait être plus corrosif mais juste dans les propos.
Un assassinat « émanant de l’extérieur, qui vise la déstabilisation de l’Etat algérien ». C’est la lecture paranoïaque de Louisa Hanoune qui rejoint, par un croisement inédit de l’histoire politique du pays, celle du Comité national des boulangers et pâtissiers pour qui ce meurtre est « dirigé contre l’Etat algérien et son peuple ». Pour Louisa Hanoune, qui « ignore qui sont les commanditaires », ce meurtre a été perpétré par les forces américaines avec « pour but de faire pression sur l’Algérie pour qu’elle recule sur le dossier de la réconciliation ». Un imbroglio international sur fond de qui tue qui planétaire ; ce ne serait pas donc un Jordanien en Irak qui tue des Algériens pour que les Américains s’en aillent, mais des Américains en Irak qui tuent des Algériens pour que les Algériens n’aillent pas vers la réconciliation, avec les islamistes algériens qui tuent des Algériens en Algérie.
Au-delà des lectures qui placent l’Algérie au centre du monde et le programme de son Président comme celui qui va sauver la Terre, dans la multitude de réactions, la plus intéressante est celle de cet anonyme : « C’est la première fois que l’on se sent étrangers avec les étrangers. »
L’Algérie vient d’entrer par ce double meurtre dans le concert des nations, même si cela s’est fait par la porte de la mort. L’Algérien ayant toujours été uniquement Algérien, même vu de l’étranger, c’est la première fois qu’il est tué en tant qu’étranger, à l’étranger. Le rapport dialectique qu’il entretient avec l’extérieur, lui et l’étranger, moi et le visa, l’Algérien et Jet Li contre le reste du monde, a donc changé : l’Algérien devient à son tour un étranger potentiel, un étranger vu de l’étranger. Avec tous les risques liés à cette fonction.
Source: El Watan
Je lis depuis longtemps Chawki Amari parce que j'apprécie l'impertinence et souvent la justesse de ses propos. Ce matin, c'est un point zéro assez sobre, coté humour car il sait être plus corrosif mais juste dans les propos.
Un assassinat « émanant de l’extérieur, qui vise la déstabilisation de l’Etat algérien ». C’est la lecture paranoïaque de Louisa Hanoune qui rejoint, par un croisement inédit de l’histoire politique du pays, celle du Comité national des boulangers et pâtissiers pour qui ce meurtre est « dirigé contre l’Etat algérien et son peuple ». Pour Louisa Hanoune, qui « ignore qui sont les commanditaires », ce meurtre a été perpétré par les forces américaines avec « pour but de faire pression sur l’Algérie pour qu’elle recule sur le dossier de la réconciliation ». Un imbroglio international sur fond de qui tue qui planétaire ; ce ne serait pas donc un Jordanien en Irak qui tue des Algériens pour que les Américains s’en aillent, mais des Américains en Irak qui tuent des Algériens pour que les Algériens n’aillent pas vers la réconciliation, avec les islamistes algériens qui tuent des Algériens en Algérie.
Au-delà des lectures qui placent l’Algérie au centre du monde et le programme de son Président comme celui qui va sauver la Terre, dans la multitude de réactions, la plus intéressante est celle de cet anonyme : « C’est la première fois que l’on se sent étrangers avec les étrangers. »
L’Algérie vient d’entrer par ce double meurtre dans le concert des nations, même si cela s’est fait par la porte de la mort. L’Algérien ayant toujours été uniquement Algérien, même vu de l’étranger, c’est la première fois qu’il est tué en tant qu’étranger, à l’étranger. Le rapport dialectique qu’il entretient avec l’extérieur, lui et l’étranger, moi et le visa, l’Algérien et Jet Li contre le reste du monde, a donc changé : l’Algérien devient à son tour un étranger potentiel, un étranger vu de l’étranger. Avec tous les risques liés à cette fonction.
Source: El Watan
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