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Eviter la récidive après un premier infarctus

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  • Eviter la récidive après un premier infarctus

    L'infarctus en général ne survient pas par hasard. Il est la conséquence de différents facteurs de risque : hypertension, tabagisme, excès de cholestérol, diabète, obésité et sédentarité. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, après une première attaque cardiaque, le risque de récidive est quatre à six fois plus élevé que pour la population générale. D'où la nécessité de corriger de manière très stricte tous ces facteurs après un premier infarctus.

    Des données scientifiques solides prouvent qu'une telle correction réduit la mortalité cardio-vasculaire. L'enquête européenne Euroaspire révélait en 2007 qu'un nombre élevé de patients en Europe ne bénéficiait pas après une première attaque cardiaque d'une prise en charge suffisante de leurs facteurs de risque. Une seconde enquête européenne, Euroaction, publiée cette semaine dans la revue britannique The Lancet, prouve elle qu'un programme spécifique mis en place par des infirmières, avec la participation active de la famille, améliore ces facteurs de risque et réduit donc le risque de récidive.

    L'enquête Euroaction est basée sur un programme de prévention imaginée par la Société européenne de cardiologie. Ce programme vise à prendre en charge non seulement le malade, mais aussi sa famille, en particulier le conjoint, par le biais d'un groupe de travail, comprenant une infirmière, un diététicien, un physiothérapeute et un médecin. Cela, après que le cardiologue ait au départ initié les différents médicaments pour lutter notamment contre l'hypertension et le cholestérol.
    Suivi médical

    Le groupe de travail se réunit ensuite une fois par semaine pendant huit semaines. D'abord pour aider les patients et leur famille à lutter contre le tabagisme, par le biais d'évaluation et de la mise en place d'un plan individualisé de sevrage pour le patient et ses proches. Ensuite, pour apprendre à la famille à s'investir dans des habi*tunutritives saines. Là encore, les pratiques alimentaires, les connaissances en matière de diététique de la famille sont examinées. Des conseils très précis sont donnés, recommandant de consommer des légumes, des fruits, du poisson et de réduire les graisses animales (charcuteries, fromages), les sucres rapides (glaces, pâtisseries…)… Pour ce qui est de l'exercice physique, un physiothérapeute mesure pour le patient et son conjoint la quantité d'exercice hebdomadaire pratiquée et établit un programme d'activité physique de 30-45 minutes quatre à cinq fois par semaine, adaptée aux capacités de chaque patient et de sa famille. Les infirmières, pendant toute la durée du programme, sont également chargées de la surveillance de la tension artérielle, du cholestérol et de la glycémie, afin que ces constantes biologiques soient au mieux équilibrées par les médicaments.

    Pour évaluer la pertinence d'un tel programme, plus de 3 000 malades hospitalisés atteints d'infarctus dans huit pays européens différents (dont la France) ont été divisés en deux groupes après tirage au sort, les uns étant soumis à ce programme strict (Intervention), les autres bénéficiant de la prise en charge habituelle.

    Les résultats évalués au bout d'un an sont clairement en faveur du programme familial personnalisé. Ainsi, 58 % des patients du groupe Intervention sont parvenus à arrêter de fumer depuis au moins un an, contre 47 % dans l'autre groupe ; 55 % ont réduit de manière franche leur consommation de graisses saturées (contre 40 % seulement dans l'autre groupe) ; 72 % ont augmenté la quantité de fruits et légumes quotidiens consommés (contre 35 % dans l'autre groupe) ; la quantité de poisson s'est accru de 17 % dans le premier groupe et seulement de 8 % dans l'autre.

    Par ailleurs, 54 % des malades du groupe Intervention ont réussi à pratiquer une activité physique 45 minutes par jour quatre fois par semaine contre 20 % de l'autre groupe (pour les conjoints, ces taux sont respectivement de 41 et 27 %). Enfin, 65 % des patients présentaient une tension artérielle inférieure ou égale à 14/9 dans le groupe Intervention contre 58 % dans l'autre groupe. Le taux de cholestérol à la fin de l'étude était inférieur de 12 % dans le premier groupe par rapport à l'autre.

    Ce travail met en exergue notamment l'importance de l'im*plication de la famille dans la prévention. «Le fossé entre nos connaissances des causes de l'in*farctus et la mise en œuvre pratique de ce savoir est très regrettable. Il s'explique par une alchimie complexe, faite d'intérêts financiers, de fausse perception et du manque de formation des praticiens qui favorisent les médicaments au dé*triment de la prévention par le changement de mode de vie.»

    Par Le Figaro
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