Mohamed Zainabi
LeReporter.ma
Mis en ligne le 16 juin 2008
Dans son dernier rapport sur la traite des personnes dans le monde, le département d’Etat américain parle du Maroc comme étant un havre de paix pour les trafiquants des êtres humains et des touristes sexuels. Détails.
L’esclavage des temps modernes existerait au Maroc et l’industrie du sexe ferait florès dans le pays qui en serait même exportateur. C’est l’une des conclusions qu’on peut tirer du dernier rapport annuel sur la traite des personnes publié récemment par le département d’État américain. Document à travers lequel le Royaume est décrit comme étant « source, pays de transit et pays de destination pour les femmes et les hommes victimes de la traite pour exploitation sexuelle à des fins commerciales et de servitude involontaire ».
« Les jeunes filles marocaines en provenance des zones rurales sont recrutées pour travailler comme domestiques dans les villes, mais sont souvent confrontées à des conditions de servitude involontaire, y compris les restrictions à la liberté de mouvement, le non-paiement des salaires, des menaces et de sévices physiques ou sexuels. Les garçons marocains aussi supportent la servitude involontaire comme apprentis dans l’artisanat, la construction et les industries mécaniques. Garçons et filles sont également exploités par la prostitution à l’intérieur du pays et de plus en plus sont victimes du tourisme sexuel. Les filles marocaines et les femmes sont également victimes de la traite à l’intérieur de l’Arabie saoudite, au Qatar, en Syrie, aux Emirats arabes unis, à Chypre, et dans les pays européens pour l’exploitation sexuelle à des fins commerciales », peut-on lire dans le rapport qui est le septième du genre.
Le Maroc est également épinglé pour le traitement réservé aux migrants clandestins : « une fois au Maroc, certaines femmes sont contraintes à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales pour rembourser les dettes aux passeurs, tandis que les hommes sont forcés à la servitude ».
En 2007, note le rapport, le Maroc a enregistré 150 cas de poursuites pour incitation de mineurs à la prostitution et 129 personnes ont été condamnées dans ce cadre. Le gouvernement a également signalé la condamnation de 170 employeurs de main-d’œuvre enfantine et le démantèlement de 260 « réseaux de traite de personnes ». Ce qui n’empêche pas les auteurs du document de classer le Maroc dans la deuxième catégorie.
C’est à dire dans la case des pays dont le gouvernement ne satisfait pas pleinement aux normes minimales de la loi américaine dite (TVPA) qui a été votée en 2000 sur la protection des victimes de la traite, même s’il est reconnu comme ayant fait des efforts importants pour se mettre en conformité avec ces normes. A noter que tout pays qui ne prend pas de mesures énergiques pour respecter les normes minimales d’élimination de la traite des personnes, telles que définies par la TVPA, se voit classé dans la « troisième catégorie ». Ce qui peut amener notamment à la suspension de l’aide non humanitaire et non liée au commerce extérieur que lui fournissent les Etats-Unis, dixit le rapport.
Selon une étude parrainée par le gouvernement américain et terminée en 2006, quelque 800.000 personnes font l’objet d’un trafic transfrontalier chaque année, ce chiffre n’incluant pas celles qui font l’objet de la traite dans leur propre pays. Environ 80% des victimes transnationales sont des femmes et des filles, jusqu’à 50% sont des mineur(e)s, et la majorité est vendue pour une exploitation sexuelle commerciale. Et encore, ces chiffres n’incluent pas les millions de femmes et d’hommes qui sont victimes de la traite à l’intérieur de leur propre pays - dont la majorité pour un travail forcé ou servile.
LeReporter.ma
Mis en ligne le 16 juin 2008
Dans son dernier rapport sur la traite des personnes dans le monde, le département d’Etat américain parle du Maroc comme étant un havre de paix pour les trafiquants des êtres humains et des touristes sexuels. Détails.
L’esclavage des temps modernes existerait au Maroc et l’industrie du sexe ferait florès dans le pays qui en serait même exportateur. C’est l’une des conclusions qu’on peut tirer du dernier rapport annuel sur la traite des personnes publié récemment par le département d’État américain. Document à travers lequel le Royaume est décrit comme étant « source, pays de transit et pays de destination pour les femmes et les hommes victimes de la traite pour exploitation sexuelle à des fins commerciales et de servitude involontaire ».
« Les jeunes filles marocaines en provenance des zones rurales sont recrutées pour travailler comme domestiques dans les villes, mais sont souvent confrontées à des conditions de servitude involontaire, y compris les restrictions à la liberté de mouvement, le non-paiement des salaires, des menaces et de sévices physiques ou sexuels. Les garçons marocains aussi supportent la servitude involontaire comme apprentis dans l’artisanat, la construction et les industries mécaniques. Garçons et filles sont également exploités par la prostitution à l’intérieur du pays et de plus en plus sont victimes du tourisme sexuel. Les filles marocaines et les femmes sont également victimes de la traite à l’intérieur de l’Arabie saoudite, au Qatar, en Syrie, aux Emirats arabes unis, à Chypre, et dans les pays européens pour l’exploitation sexuelle à des fins commerciales », peut-on lire dans le rapport qui est le septième du genre.
Le Maroc est également épinglé pour le traitement réservé aux migrants clandestins : « une fois au Maroc, certaines femmes sont contraintes à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales pour rembourser les dettes aux passeurs, tandis que les hommes sont forcés à la servitude ».
En 2007, note le rapport, le Maroc a enregistré 150 cas de poursuites pour incitation de mineurs à la prostitution et 129 personnes ont été condamnées dans ce cadre. Le gouvernement a également signalé la condamnation de 170 employeurs de main-d’œuvre enfantine et le démantèlement de 260 « réseaux de traite de personnes ». Ce qui n’empêche pas les auteurs du document de classer le Maroc dans la deuxième catégorie.
C’est à dire dans la case des pays dont le gouvernement ne satisfait pas pleinement aux normes minimales de la loi américaine dite (TVPA) qui a été votée en 2000 sur la protection des victimes de la traite, même s’il est reconnu comme ayant fait des efforts importants pour se mettre en conformité avec ces normes. A noter que tout pays qui ne prend pas de mesures énergiques pour respecter les normes minimales d’élimination de la traite des personnes, telles que définies par la TVPA, se voit classé dans la « troisième catégorie ». Ce qui peut amener notamment à la suspension de l’aide non humanitaire et non liée au commerce extérieur que lui fournissent les Etats-Unis, dixit le rapport.
Selon une étude parrainée par le gouvernement américain et terminée en 2006, quelque 800.000 personnes font l’objet d’un trafic transfrontalier chaque année, ce chiffre n’incluant pas celles qui font l’objet de la traite dans leur propre pays. Environ 80% des victimes transnationales sont des femmes et des filles, jusqu’à 50% sont des mineur(e)s, et la majorité est vendue pour une exploitation sexuelle commerciale. Et encore, ces chiffres n’incluent pas les millions de femmes et d’hommes qui sont victimes de la traite à l’intérieur de leur propre pays - dont la majorité pour un travail forcé ou servile.
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