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La France va se doter de capacités informatiques offensives

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  • La France va se doter de capacités informatiques offensives

    rois quarts d'heure de discours ont permis à Nicolas Sarkozy de préciser et de détailler les mesures, pour la plupart déjà annoncées, qu'il a décidées après la présentation des propositions du Livre blanc. Il n'est guère surprenant qu'il les ait entérinées, et d'autant moins qu'il les avait très largement inspirées, en confiant sa feuille de route au président de la commission, le conseiller d'État Jean-Claude Mallet. La forme du discours, très solennelle, n'a pas dérogé aux lois du genre. Il a été écouté dans un silence total, et applaudi brièvement à la fin, avant une Marseillaise entonnée par les 3.000 militaires présents au Parc des expositions de Versailles.

    Le chef de l'État a répété qu'il entendait parler un "langage de vérité". Ce qui consiste par exemple à déclarer qu'il faut "arrêter de croire que notre armée se mesure à la hauteur de ses seuls effectifs". À plusieurs reprises, il a souligné l'attention qu'il entend porter aux militaires, auxquels, a-t-il dit, il veut "parler clair" et qui, "chaque jour, constatent les difficultés auxquelles ils sont confrontés, qu'il s'agisse de la disponibilité des matériels ou du renouvellement des équipements majeurs". Revenant sur les aspects budgétaires, il a confirmé : "je m'engage à consacrer 377 milliards d'euros d'ici 2020 à nos armées, dont 200 milliards d'euros pour les équipements".

    Le budget de la Défense ne baissera pas, l'inflation sera compensée, et le budget progressera dès 2012, donc durant mon mandat. Sur la réduction de 54.000 postes dans les armées comme l'avait révélé lepoint.fr dès le mois de janvier il admet : "Je sais que c'est une baisse substantielle des effectifs. Je l'assume. Elle portera avant tout sur les soutiens et l'administration, ce qu'on dit souvent mais qu'on fait si rarement." De manière très ferme, il a estimé que la défense n'avait pas à assumer les problèmes d'aménagement du territoire, tout en précisant qu'il a demandé au gouvernement d'être "inventif pour compenser la fermeture ou le transfert des implantations militaires" que le ministre Hervé Morin annoncera le 3 juillet prochain.

    "Un effort massif d'investissement sur le renseignement"

    Sur le plan des missions des armées, et au-delà des annonces déjà faites, le président de la République a confirmé sa décision d'engager " un effort massif d'investissement sur le renseignement ". Il a également révélé, ce qui n'avait jamais été fait par une autorité politique, que face aux attaques informatiques, dont la France a affirmé - sans vraiment convaincre - avoir été victime, notre pays va prochainement se doter de capacités informatiques "offensives". Hackers et autres pirates vont donc être mis officiellement à contribution par l'État français...

    Concernant l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), Nicolas Sarkozy n'a pas été vraiment explicite sur un retour dans le commandement intégré, mais il s'est engagé sur trois points : 1 - Notre pays "gardera en toutes circonstances une liberté d'appréciation totale sur l'envoi de ses troupes en opérations" 2 - "La France ne placera aucun contingent militaire sous commandement de l'Otan en temps de paix" 3 - La dissuasion nucléaire de la France restera strictement nationale.

    Le point le moins convaincant du discours a certainement été un long passage consacré au "domaine réservé". On sait que ce dernier n'est pas inscrit dans la Constitution de 1958, mais qu'un usage constant veut que la défense et la diplomatie soient prérogatives exclusives du président. La meilleure preuve, toutes les annonces concernant la révolution militaire en cours ont été prises et dévoilées, y compris aujourd'hui même, sans que le Parlement y ait été associé autrement que très marginalement.

    Nicolas Sarkozy, dont la pratique ne diffère guère, sur le fond, de celle de ses prédécesseurs, juge néanmoins qu'on a fait "un très mauvais usage de ce qu'on appelle le domaine réservé". Il annonce donc sa volonté d'y mettre un terme, pour le transformer en domaine "partagé", au motif que "le domaine réservé, c'était l'alibi confortable et accepté par tous pour faire porter la responsabilité d'envoyer des soldats français en opérations sur un tout petit nombre". On verra bien si ces intentions se traduisent concrètement, puisque le consultation du Parlement sur les opérations extérieures est prévue dans le projet de révision de la Constitution.

    Par Le Point
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