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Un os de dinosaure remet en cause l'histoire de la dérive des continents

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  • Un os de dinosaure remet en cause l'histoire de la dérive des continents

    Il suffit parfois d'un os pour modifier un pan entier de l'histoire de la paléontologie et de la tectonique des plaques.

    L'étude attentive d'un os de dinosaure, découvert en Australie et vieux d'environ 110 millions d'années, par une équipe de scientifiques américains, argentins et australiens a ainsi permis de montrer que ce cubitus (os de l'avant-bras) présente des similitudes avec ceux appartenant à des mégaraptors de Patagonie.

    Selon les chercheurs, qui publient leurs travaux en ligne sur le site Proceedings of the Royal Society B, cela montre que les dinosaures du début du crétacé (il y a plus de 100 millions d'années) pouvaient circuler entre l'Australie et l'Argentine, via l'Antarctique, sur le super-continent baptisé Gondwana. Alors que les rares restes de grands sauriens mis au jour en Australie montraient plutôt des similitudes avec leurs équivalents asiatiques, laissant plutôt penser jusqu'à présent que l'île-continent et sa faune étaient restées isolées très longtemps.

    Cet os faisait partie de plusieurs restes découverts en 2003 dans un site fossile par deux paléontologues australiens, Patricia et Tom Rich. Il n'avait pas encore été étudié avec précision. Ce qui a été fait, sous la direction de Nathan Smith (Field Museum of Natural History, Chicago, Etats-Unis) et de Steven Salisbury (université de Queensland, Australie). Son observation attentive montre que ce cubitus long de 19 cm est très similaire à ceux appartenant à Megaraptor namunhuaiquii, découvert en Patagonie, dans le sud de l'Argentine, en 1998.

    Le dinosaure sud-américain, carnivore, mesurait 7 à 9 mètres de long, était haut de 4 mètres et pesait environ 1,5 tonne. Surtout, il avait la particularité d'être doté de très grandes pattes avant, et de doigts se terminant par une grande griffe en forme de faucille. Son avant-bras, très caractéristique, a permis de faire le lien avec le dinosaure australien, par ailleurs deux fois plus petit que son cousin.

    A l'époque où circulaient les mégaraptors, les terres émergées se divisaient en deux grands ensembles. Dans l'hémisphère Nord, l'Amérique du Nord et l'Eurasie formaient la Laurasie. Dans l'hémisphère Sud, le Gondwana regroupait l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Antarctique, l'Australie et l'Inde. Ces deux masses terrestres résultaient de la séparation, commencée il y a 200 millions d'années, d'une superstructure continentale, la Pangée.

    "Cette histoire mouvementée des continents a été reconstituée à l'aide d'observations géologiques, paléoclimatiques et paléontologiques, notamment en s'appuyant sur les restes de dinosaures", explique Philippe Taquet, professeur au Muséum national d'histoire naturelle.

    Les spécialistes estiment que le Gondwana a commencé à se disloquer il y a 150 millions d'années, explique Eric Buffetaut, directeur de recherche au CNRS (laboratoire de géologie de l'Ecole normale supérieure). L'Australie et l'Antarctique, l'Inde et Madagascar sont restés liés et ont formé un premier bloc. L'Afrique et l'Amérique du Sud en ont formé un second. "Si les auteurs (de l'étude de l'os de dinosaure) ont raison, cela veut dire que des liens terrestres ont perduré un certain temps entre ces deux blocs", précise le paléontologue. Mais il faudra trouver d'autres restes pour confirmer cette hypothèse, qui ne repose, pour l'instant, que sur un seul fossile.

    Par le Monde
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