Le Maroc revient à la charge sur le dossier de la réouverture des frontières avec l’Algérie
Nouvelle République
Le chef de la diplomatie marocaine, M. Tayeb Fassi a encore une fois remis sur la table la question de la réouverture des frontières entre les deux pays, lundi en recevant le chargé d’affaires algérien à Rabat. Le Maroc «réitère son engagement sincère en faveur d’une normalisation de ses rapports bilatéraux avec l’Algérie sœur et voisine», a déclaré le ministre marocain. Il a ainsi souligné que «le Maroc appelle de nouveau à la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays fermée depuis 1994 et à la reprise, clé de la coopération bilatérale dans ses différents volets».
Tayeb Fassi a transmis au chargé d’affaires à l’ambassade d’Algérie à Rabat une proposition du gouvernement marocain consistant en la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays. Le but est de mettre le point sur l’état des relations bilatérales, d’examiner les questions en suspens et d’arrêter d’un commun accord les modalités d’une relance effective et durable des relations entre les deux pays frères, a indiqué un communiqué du MAE marocain.
Le ministre marocain, qui est dans la diplomatie depuis presque dix ans, proche du roi et un de ses plus intimes, compte relancer ce dossier dans un contexte international et régional particulier, car cet appel qui n’est pas désintéressé politiquement ni dénué d’une certaine tactique diplomatique qu’affectionnent le Palais royal intervient d’abord au moment où l’Algérie renforce les grands thèmes de la coopération bilatérale avec la France avec la présence de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie à Alger.
Ensuite, cette autre sortie médiatique de Rabat se veut être un rappel à la communauté internationale, particulièrement européenne et française notamment que c’est plutôt à Alger qu’il fait le plus froid dans les relations entre les deux pays maghrébins. Une tactique qui a contribué, malheureusement, à donner une image plutôt décevante des relations que Rabat veut réamorcer avec l’Algérie. car dans cette position, il y a beaucoup d’hypocrisie politique. Faut-il rappeler l’incident de juin 205 lorsque le ministère des Affaires étrangères marocain alors dirigé par M. Mohamed Benaïssa, avait effrontément intimé au chef du gouvernement d’alors, M. Ahmed Ouyahia, de ne pas venir à Rabat alors qu’à Alger, on se préparait à revoir tous les dossiers litigieux entre les deux pays, y compris celui problématique de la réouverture des frontières ? Que faut-il y penser dès lors sinon que cette mauvaise foi des officiels marocains ne milite aucunement pour qu’Alger oublie les «coups de jamac» de la partie marocaine. Bien sûr qu’il faut développer les relations fraternelles entre les deux pays, entre les deux peuples, et impulser davantage la coopération économique entre les deux pays qui ont énormément de points en commun.
Encore faut-il pour cela que le Maroc adopte une vision plus réaliste de la réalité sociopolitique et stratégique actuelle dans le Maghreb. Avec comme priorité de baliser en toute sincérité la route vers un référendum d’autodétermination au Sahara occidental et de permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir, car l’appel du 20 mars dernier et ceux avant cette date au Maroc n’ont d’autre finalité que de faire revenir à la vie l’Oriental, l’est du pays exsangue depuis la fermeture de cette frontière par l’Algérie en 1994 sur le sillage de l’imposition par le Maroc, aux Algériens du visa d’entrée. Mais également après les déplorables et condamnables persécutions de milliers de touristes algériens après les attentats terroristes de Marrakech injustement imposés par le Maroc à l’Algérie. Dans certains cas, même si cela fait mal, il faudrait quand même que la simple vérité soit dite, et reconnue, pour que la faute soit pardonnée.
Comment faudrait-il d’une part décrypter la proposition du gouvernement marocain consistant dans la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays avec comme objectif de faire «le point sur l’état des relations bilatérales» ?
18-06-2008
Lebbad Youcef
Nouvelle République
Le chef de la diplomatie marocaine, M. Tayeb Fassi a encore une fois remis sur la table la question de la réouverture des frontières entre les deux pays, lundi en recevant le chargé d’affaires algérien à Rabat. Le Maroc «réitère son engagement sincère en faveur d’une normalisation de ses rapports bilatéraux avec l’Algérie sœur et voisine», a déclaré le ministre marocain. Il a ainsi souligné que «le Maroc appelle de nouveau à la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays fermée depuis 1994 et à la reprise, clé de la coopération bilatérale dans ses différents volets».
Tayeb Fassi a transmis au chargé d’affaires à l’ambassade d’Algérie à Rabat une proposition du gouvernement marocain consistant en la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays. Le but est de mettre le point sur l’état des relations bilatérales, d’examiner les questions en suspens et d’arrêter d’un commun accord les modalités d’une relance effective et durable des relations entre les deux pays frères, a indiqué un communiqué du MAE marocain.
Le ministre marocain, qui est dans la diplomatie depuis presque dix ans, proche du roi et un de ses plus intimes, compte relancer ce dossier dans un contexte international et régional particulier, car cet appel qui n’est pas désintéressé politiquement ni dénué d’une certaine tactique diplomatique qu’affectionnent le Palais royal intervient d’abord au moment où l’Algérie renforce les grands thèmes de la coopération bilatérale avec la France avec la présence de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie à Alger.
Ensuite, cette autre sortie médiatique de Rabat se veut être un rappel à la communauté internationale, particulièrement européenne et française notamment que c’est plutôt à Alger qu’il fait le plus froid dans les relations entre les deux pays maghrébins. Une tactique qui a contribué, malheureusement, à donner une image plutôt décevante des relations que Rabat veut réamorcer avec l’Algérie. car dans cette position, il y a beaucoup d’hypocrisie politique. Faut-il rappeler l’incident de juin 205 lorsque le ministère des Affaires étrangères marocain alors dirigé par M. Mohamed Benaïssa, avait effrontément intimé au chef du gouvernement d’alors, M. Ahmed Ouyahia, de ne pas venir à Rabat alors qu’à Alger, on se préparait à revoir tous les dossiers litigieux entre les deux pays, y compris celui problématique de la réouverture des frontières ? Que faut-il y penser dès lors sinon que cette mauvaise foi des officiels marocains ne milite aucunement pour qu’Alger oublie les «coups de jamac» de la partie marocaine. Bien sûr qu’il faut développer les relations fraternelles entre les deux pays, entre les deux peuples, et impulser davantage la coopération économique entre les deux pays qui ont énormément de points en commun.
Encore faut-il pour cela que le Maroc adopte une vision plus réaliste de la réalité sociopolitique et stratégique actuelle dans le Maghreb. Avec comme priorité de baliser en toute sincérité la route vers un référendum d’autodétermination au Sahara occidental et de permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir, car l’appel du 20 mars dernier et ceux avant cette date au Maroc n’ont d’autre finalité que de faire revenir à la vie l’Oriental, l’est du pays exsangue depuis la fermeture de cette frontière par l’Algérie en 1994 sur le sillage de l’imposition par le Maroc, aux Algériens du visa d’entrée. Mais également après les déplorables et condamnables persécutions de milliers de touristes algériens après les attentats terroristes de Marrakech injustement imposés par le Maroc à l’Algérie. Dans certains cas, même si cela fait mal, il faudrait quand même que la simple vérité soit dite, et reconnue, pour que la faute soit pardonnée.
Comment faudrait-il d’une part décrypter la proposition du gouvernement marocain consistant dans la tenue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays avec comme objectif de faire «le point sur l’état des relations bilatérales» ?
18-06-2008
Lebbad Youcef
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