Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'ARPT prolonge l'opération d'identification des puces anonymes en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'ARPT prolonge l'opération d'identification des puces anonymes en Algérie

    L’Agence de régulation des postes et télécommunications (ARPT) vient de reporter sine die le délai d'identification des puces anonymes de téléphonie mobile en Algérie. Le motif sécuritaire, déjà converti en motif de contrôle fiscal, ne semble pas assez contraignant pour imposer une date limite à l’identification généralisée des numéros. Le marché informel est donc souverain en matière de mode de distribution. Responsable anonyme de l’organisation du marché, il exempte et les opérateurs et l’organisme de régulation de leur devoir de transparence. Ce qui est valable pour les agriculteurs, auxquels on interdit le stockage anonyme des engrais, pour des raisons évidentes de sécurité, n’est pas valable pour de grosses firmes de téléphonie. Les affaires sont les affaires, certes. Mais à quoi cela servirait-il d’avancer une démarche si l’on ne peut pas s’astreindre à l’appliquer ?

    Le marché parallèle de la puce a fait que les boutiques des opérateurs se sont transformées en tonneaux des Danaïdes de l’identification. En plus du spectacle peu engageant de grouillement des clients qui se bousculent pour la régularisation, la pression soumet les agents commerciaux de ces officines à un rythme de galériens. Si le marché parallèle est à ce point tout-puissant, à quoi servent les autorités de régulation ? En matière de commerce, l’inefficacité des services traditionnels de contrôle est avérée. Les fonctionnaires concernés eux-mêmes s’approvisionnent auprès des “tables” de tabac qui jalonnent les trottoirs, paient les services du gardien de parking autoproclamé du quartier et déjeunent dans la gargote répugnante en bas de leurs bureaux où des enfants travaillent “au noir”. Beaucoup d’agents des services du fisc, de l’hygiène et de la réglementation du travail se reconnaîtront dans ces habitudes du parfait paisible client algérien : les choses se sont trop profondément incrustées pour espérer y changer quelque chose.

    Autant faire avec. Les marchés parallèles sont omniprésents, même s’ils ne se ressemblent pas. Ici, il s’impose par la pression de l’agent, là par la corruption ordinaire de fonctionnaires, là-bas par la menace de l’émeute…Mais, le pouvoir n’en démord pas. Il tient à se parer d’instances qui symbolisent la réalité d’une gouvernance qui n’est que théorique. Fleurissent alors des commissions d’arbitrage et de contrôle dans tous les domaines, et dont le rôle final est de constater le désordre, de l’expliquer souvent et de le justifier parfois.

    En Europe, des centaines de milliers d’armateurs et de pêcheurs se battent depuis des mois pour faire baisser le prix du fuel et pour faire réviser les quotas de pêche de différents poissons. Sans résultats en matière de quotas : ce qui motive la règle de contingentement des variétés de poisson pêché est surdéterminant et ne saurait se soumettre aux exigences du marché. Même légal. Sauf que, et si l’on en croit un récent reportage sur la pêche du thon du côté d’Annaba, la pêche algérienne à la dynamite s’emploie à compenser le déficit européen via sa contrebande vers la Turquie ! Une commission de la pêche, censée réguler l’activité, existe au ministère de tutelle. Cela s’apparente à une règle : des instances créées pour agir semblent, au contact de la réalité, se transformer, au sens littéral, en simples agents de constatation.

    source : Liberté
Chargement...
X