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Le Japon en panne d'ingénieurs

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  • Le Japon en panne d'ingénieurs

    Au moment où il mise son avenir sur la connaissance et la haute technologie, le Japon souffre d'une pénurie de cerveaux, et particulièrement d'ingénieurs.

    Un phénomène qui pénalise déjà l'activité de plusieurs entreprises, comme SRA. Yoshinori Ako est ingénieur dans cette société spécialisée dans la conception de logiciels. "Chaque projet se fait par équipe, explique-t-il. Nous ne sommes jamais assez nombreux et nous devons faire appel à des intervenants extérieurs pour les compléter. Toutes les sociétés du secteur rencontrent le même problème." La situation est telle que SRA doit parfois refuser des commandes.

    En cause, le départ à la retraite de la génération du baby-boom, née entre 1947 et 1949, qui s'est ajouté aux effets du déclin démographique et d'une relative perte d'intérêt des jeunes pour les études d'ingénierie. En mars 2006, il y avait 433 377 étudiants engagés dans ces cursus à l'université, contre 467 162 en mars 2001.

    Dans une enquête réalisée en 2007, l'hebdomadaire Toyo Keizai constatait que les sociétés où les jeunes veulent travailler étaient la compagnie aérienne ANA, l'agence de voyages JTB, ou les entreprises des médias et des loisirs. Les groupes des secteurs industriels et technologiques arrivaient en fin de classement. De plus en plus d'étudiants privilégient aussi les filières bancaires ou financières, perçues comme plus intéressantes en termes de rémunération.

    Dans ce contexte, les futurs ingénieurs sont véritablement "chassés" par les entreprises. Chacun d'entre eux avait en 2007 l'assurance d'un choix de 4,26 postes une fois sorti de l'école, contre en moyenne 0,98 emploi par diplômé des autres branches. Les recrutements se font souvent un an avant la fin du cursus. Les entreprises s'attachent les futurs diplômés en multipliant les rencontres avec leur personnel et les visites de sites, afin d'éviter de les voir partir vers la concurrence.

    RIVALITÉ DES PAYS ÉMERGENTS


    Si le constat d'un manque d'ingénieurs est établi, les solutions pour inverser la tendance sont lentes à être mises en oeuvre. "Aujourd'hui, les entreprises du secteur manufacturier fonctionnent encore pour l'essentiel comme autrefois, note le professeur Atsushi Seike, de l'université Keio. La progression des salaires repose toujours sur l'ancienneté."

    Les entrepreneurs ont beau, avec l'appui du gouvernement, multiplier les rencontres avec les lycéens pour les inciter à étudier les sciences, les débouchés qui leur sont offerts restent peu attractifs.

    Dans le même temps, la rivalité des économies émergentes se fait de plus en plus pressante. Quelque 400 000 ingénieurs sont formés chaque année en Chine, et l'Inde dispose d'un vivier de talents. Les ingénieurs japonais souffrent de cette concurrence de haut niveau et meilleur marché. Plusieurs entreprises ont déjà fait le choix de transférer des activités de conception hors de l'Archipel. Nissan a prévu de recruter 4 000 ingénieurs en Inde et au Vietnam d'ici à 2011. IHI a établi un centre de design de bateaux au Vietnam. Matsushita et Toshiba renforcent leurs activités de développement en Chine.

    Pour compenser les vides créés au Japon, l'immigration apparaît comme une solution. Les agences de placement recrutent de plus en plus d'ingénieurs sud-coréens. Elles profitent de la situation de ces jeunes diplômés, aujourd'hui confrontés à un taux de chômage élevé dans leur pays et qui sont incités à tenter leur chance au Japon.

    Plus généralement, le gouvernement souhaite porter à 300 000 en 2015 le nombre de diplômés étrangers hautement qualifiés employés au Japon, contre 158 000 en 2006. Le ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie a créé un fonds pour les talents asiatiques, doté de 30 millions de yens (180 000 euros) par an, pour offrir des formations en japonais et des stages à des étudiants d'Asie.

    Le Japon pourrait s'orienter sur un modèle de type Silicon Valley, avec une importante population d'ingénieurs étrangers. Mais, estime le professeur Seike, les volontés du gouvernement pourraient rester lettre morte si les entreprises ne changent pas leurs méthodes de fonctionnement.

    Par Le Monde

  • #2
    mmh interessant

    en plus j adore le sushi et le sake en plus de java/spring et de .net

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