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Les dépréssifs ont un cerveau qui travaille trop

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  • Les dépréssifs ont un cerveau qui travaille trop

    Voici une bonne nouvelle pour les dépréssifs. Selon une étude des chercheurs du CNRS et de l'Inserm, les grands déprimés ont un problème de concentration et de mémorisation qui s'expliquerait par le fait que leur cerveau travaille trop.

    (...)

    Tout se passe comme si la dépression recouvrait un défaut d'épargne cérébrale : lors d'un effort cognitif (intellectuel) important, les patients déprimés s'engagent comme dans un marathon mais en démarrant au rythme d'un 100 mètres, au lieu d'économiser leur énergie. Comme s'ils souffraient d'un excès de volonté dans l'effort.
    Ils utiliseraient ainsi plus de ressources cérébrales que les autres pour atteindre un niveau de performance égal face à des épreuves complexes de la vie quotidienne.

    Cette mobilisation excessive des ressources cérébrales expliquerait leur épuisement précoce à l'effort, selon Philippe Fossati, Bruno Dubois et leurs collègues.

    Cette observation va à l'encontre des données suggérant que les troubles intellectuels des déprimés seraient uniquement causés par une activité cérébrale ralentie au repos.

    La dépression aiguë est une maladie fréquente marquée par une tristesse et un désespoir soutenus. Aux troubles de l'humeur, s'ajoutent des problèmes de mémoire et de concentration ainsi qu'une fatigue importante, physique et mentale.

    Plusieurs études, grâce aux techniques d'imagerie, ont cherché à comprendre pourquoi les déprimés ne parvenaient pas à atteindre un niveau normal de concentration et de mémorisation. Ces recherches ont montré que ces troubles intellectuels étaient habituellement associés à une activité cérébrale réduite (au repos) de certaines régions cérébrales ("cortex préfrontal").

    Les chercheurs de l'Inserm et du CNRS viennent nuancer cette interprétation. Ils ont comparé le fonctionnement du cerveau de personnes saines à celui de déprimés au cours d'exercices de mémorisation (comparaison de suites de lettres de l'alphabet) et ainsi démontré que les patients déprimés, à performances égales, activaient de manière plus forte leur cerveau (régions préfrontales).

    Les troubles de la fonction cérébrale des déprimés ne se limiteraient donc pas à une réduction de l'activité cérébrale (au repos) mais davantage à un problème de mobilisation excessive des ressources cérébrales lors de l'exécution de tâches intellectuelles plus difficiles.

    L'épuisement précoce à la concentration et la fatigabilité auxquels sont sujets les grands déprimés pourraient ainsi être dus à la "sur-activation cérébrale", notent-ils. Mais les raisons du phénomène restent à élucider.

    Les grands déprimés ont un cerveau qui travaille trop

    Régions fortement activées chez les patients déprimés par rapport aux sujets témoins lors de la réalisation de la tâche de mémoire à court terme. Les régions en rouge représentent l'excédent d'activité cérébrale dans le cortex préfrontal dorsolatéral (CPFDL) et le cortex cingulaire antérieur (CCA) des déprimés par rapport à celle des témoins.
    © Philippe-Olivier Harvey et al. / CNRS


  • #2
    Travailler trop implique fatigue…nécessite de propos.

    Commencer par Connaître la cause du mal, est le début du remède, moitier de guerrison.

    Mérci Morjane.

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    • #3
      Superbe Morjane...merci pour l'info

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      • #4
        Précisions

        Bonjour,

        J'avais trouvé cet article intéressant mais il m'a laissé sur ma faim...

        J'ai recherché rapidement quelques explications qui pourraient eclairer le phénomène plus en profondeur et bien que les informations recueuillies ne satisfont pas encore ma curiosité, j'ai trouvé ceci qui complète (sans être trop complexe) l'article cité, et n'induit lui aucune allusion à un potentiel défaut intrasèque de l'individu touché mais tente de décrypter un ensemble de mécanisme mis en place par différents facteurs.

        A noter particulièrement, en sus des informations indiquées dans le précédent article, ce paragraphe, images à l'appui, l'impact des états dépressifs sur d'autres parties du cerveau (hypocampe, voir ci-dessous) et les tentatives d'explication des phénomènes dépressifs comparativement aux phénomènes similaires chez l'animal (voir site, encadré en bas de page)

        Il est aussi intéressant de noter qu’à un cortex préfrontal gauche fonctionnant à pleine capacité correspond généralement des taux de glucocorticoïdes sanguin très bas. Ce qui en fait un corollaire logique, considérant les effets néfastes des taux élevés de glucocorticoïdes sur l’humeur

        Les études d’imagerie cérébrale ont aussi démontré que les patients atteints de dépressions sévères montrent une diminution du volume de leur deux hippocampes. Cette atrophie pourrait être due à une perte neuronale induite également par l’effet toxique des hauts taux de glucocorticoïdes associés aux épisodes récurrents de dépression.

        Il semblerait même que le degré d’atrophie de l’hippocampe soit proportionnel à la somme des durées des épisodes de dépression, et que les dépressions qui sont traitées rapidement n’entraînent pas cette diminution du volume de l’hippocampe (voir les encadrés).
        Le dernier paragraphe est un peu inquiétant car il sous-entend une irréversibilité des dommages causés par la dépression parmi la population dont les troubles ne sont pas traités à temps.

        Suite de l'article : http://www.lecerveau.mcgill.ca/flash...08_cr_dep.html

        Je vous ai d'abord présenté la page de niveau de compléxité "intermédiaire",
        voici le lien vers la page de niveau de compléxité "avancé" avec un petit extrait :

        http://www.lecerveau.mcgill.ca/flash...08_cr_dep.html

        Les études post-mortem ont cependant montré que les patients ayant connu plusieurs épisodes dépressifs avaient moins de neurones noradrénergiques. Il est donc possible qu’un élément important du problème soit la capacité du système noradrénergique à répondre adéquatement aux exigences du stress. Les expériences précoces négatives dans le domaine des soins parentaux, qui dévoilent de plus en plus leur importance sur la capacité du futur adulte à gérer le stress, pourraient avoir des effets persistants sur plusieurs systèmes, dont celui à la noradrénaline.
        Bien qu'un peu triste pour ceux subissant déjà ces "effets persistants", ces informations sont porteuses d'espoirs car la connaissance de ces phénomènes pourrait permettre d'envisager, grâce à des formes de traitement prophylactique et en jouant sur la seule éduquation, d'éviter d'avoir à agir sur des épisodes dépressifs à répétition au moyen d'absoption massive de traitement allopathique (anxiolitique, psychotrope divers) et de minimiser la place dans la thérapie des méthodes type psychanalyse qui n'ont pas le pouvoir d'agir au niveau biochimique de ce trouble mais sont d'un coût exorbitant comparé à leur bénéfice avéré pour le patient, plus ou moins subjectif et difficile à évaluer.

        Bonne lecture et bonne découverte de ce site aux informations vraissemblablement de qualité, très bien présenté et très accessibles pour tous ceux que la mystérieuse et très complexe activité du cerveau humain intéresse.
        Dernière modification par Virginie, 01 septembre 2005, 12h34.

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