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Le Maroc gravement enfoncé par les siens

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  • Le Maroc gravement enfoncé par les siens

    Un «Sahraoui» inféodé au Makhzen, ayant occupé de nombreux hauts postes au sein du pouvoir marocain, a livré des aveux à faire se dresser les cheveux sur la tête. Mais, le fait qu'un «ami» parle ainsi, signifie sûrement que les exactions ont été mille fois pires. Le Maroc vient de subir, sans doute, un très sérieux revers. En tout cas, c'est ce que nous serions tentés de conclure, sans le moindre risque d'être contredits, à la lecture du journal espagnol «El Mundo» rapportant en exclusivité le témoignage d'un Sahraoui, nabab du système marocain depuis des lustres, faits lors de ces fameux procès «vérités et justice» de Mohamed VI. Il s'agit de Khalihenna Ould Rachid, actuel président du Corcas, rien que cela (Conseil royal consultatif pour les Affaires du Sahara) ! Le Corcas est, pour rappel, le fameux comité mis en place par Mohamed VI dans le but de contrer le Polisario, prétendant qu'il serait détenteur de la légitimité par rapport à la représentativité du peuple sahraoui. Il occupe également, depuis le défunt Hassan II, le poste très convoité de haut conseiller aux affaires sahraouies. Ce dignitaire, plusieurs fois ministre sous Hassan II, n'a jamais été « lâché » par le régime de Mohamed VI, puisque c'est lui qui a été choisi, notamment, pour présider le Corcas, mais aussi pour mener la plupart des fameux rounds de négociations ouverts avec le Polisario à New York, sur demande instante de l'ONU. Ce sont là autant de données essentielles qui rendent extrêmement précieux les témoignages faits par ce «Sahraoui» non pas publiquement, mais lors de ces fameux procès «vérités et justice» lancés par Mohamed VI, lequel ne s'attendait sans doute pas que cela constitue une véritable bombe à retardement pouvant souffler le trône alaouite. Bref, ce très haut responsable du régime marocain, ce conseiller du palais royal, vient de révéler, comme révélé dans ce journal sous la plume d'Ali Lmrabet, un journaliste marocain très connu, vient tout simplement de révéler des « exactions commises par des officiers de l'armée contre des civils sahraouis ». Le « témoin », sans doute conscient d'avoir commis un impair, pouvant lui causer de graves préjudices, tente par la suite de rattraper le coup, s'enfonçant au contraire : « Il s'agit de trois ou quatre officiers de l'armée qui ont commis ce qui peut être appelé crimes de guerre contre des prisonniers en dehors du cadre de la guerre », a-t-il dit en effet, ajoutant que « beaucoup de civils ont été jetés dans le vide depuis des hélicoptères ou enterrés vivants simplement parce qu'ils étaient Sahraouis ». Il convient de souligner que ce témoignage capital a été fait, certes, à huis clos, mais non en l'absence d'oreilles indiscrètes. Dûment enregistré à cette époque, il a fini par être divulgué au grand jour par un journal marocain local «Al-Jarida al-Oula». Ce journal, en lançant ce véritable pavé dans la mare, est allé encore plus loin en indiquant qu'il possédait d'autres enregistrements de la même veine de personnalités marocaines de haut rang qui ont témoigné devant ce fameux « tribunal ». Si ces graves accusations n'ont pas comme de coutume suscité de commentaires de la part du régime, le président du Conseil consultatif des droits humains (CCDH), un organisme officiel, a été dépêché non pas pour les réfuter mais pour demander à un juge d'interdire à Al-Jarida al-Oula la publication des documents restants. De quoi, confirmer, en somme, la teneur de ces accusations, et « révéler » que celles-ci, venant de la part d'un ami fidèle ne pouvant plus supporter de se taire (du moins sous le sceau du huis clos), ne sont sans doute que la face cachée d'un immense iceberg. Il est en effet admis que le Maroc, lors de sa «marche verte», mais aussi face à la résistance sahraouie, a commis les pires atrocités qui se puissent concevoir, faisant même appel, pour ce faire, au «savoir-faire» sioniste». Le directeur de ce journal, refusant de se plier à ce diktat, mais aussi à la décision de justice rendue ce vendredi en sa défaveur, a estimé que celle-ci remet en cause la notion même de liberté de la presse, mais aussi l'esprit de ces fameux «tribunaux » censés tout révéler afin que chacun puisse enfin pardonner… Toujours est-il que les accusations de ce dignitaire de Rabat tombent fort «mal», même si les suivantes (sans doute aussi graves, sinon plus) semblent avoir été bloquées. En effet, la publication de ces documents au Maroc tombe très mal. Depuis mars 2007 l'Audience nationale d'Espagne [la plus haute instance judiciaire espagnole) a demandé au juge Baltazar Garzón d'enquêter sur les accusations de «crimes internationaux » commis par «32 dirigeants et militaires marocains» au Sahara Occidental depuis 1975. De trop nombreux témoignages étaient déjà venus alimenter le dossier de ce juge réputé «incorruptible». Il s'avère aujourd'hui, que ce juge peut désormais exiger de l'autorité marocaine que ce genre de documents, extrêmement compromettants, lui soient remis. Ce juge, en effet, avait déjà saisi les autorités marocaines dans le but de recevoir les informations concernant les responsables contre qui des plaintes avaient été déposées. Si Rabat n'a jamais fourni de réponse, il semble établi qu'à la lumière de ces révélations elle devra obtempérer, sous peine de subir la mise en place d'un Tribunal spécial international. Toujours est-il que les responsables de ce journal marocain ont promis d'autres révélations. De quoi donner des sueurs froides aux tenants du Makhzen. Mais aussi, hélas, aux responsables de ce journal courageux….
    Wassim Benrabah
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