Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La prison de Serkadji sera transformée en musée.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La prison de Serkadji sera transformée en musée.

    L’Etat a décidé de convertir les murs témoins des exactions coloniales en une galerie où les enfants de l’Algérie indépendante pourront, de visu, sentir, entre les péristyles et dans les oubliettes de la prison, les souffrances de plusieurs générations de héros qui se sont consacrés à leur pays..

    Quelques lignes dans les colonnes de journaux l’ont signifié sans trop de commentaires. Serkadji, prison d’Alger tristement célèbre, parce qu’une prison n’est jamais un espace de béatitude, va se transformer en musée.

    Une vieille bâtisse historique ouverte au grand public. Les prisons, remarquons-le sans faire de l’esprit, sont les seuls établissements qui cessent leurs activités en ouvrant leurs portes.

    Rassurez-vous, tous les prisonniers ne seront pas élargis par l’administration pénitentiaire mais transférés, bien entendu, vers d’autres centres de détention.

    Serkadji, combien de suppliciés de l’époque coloniale y ont perdu la vie ? Combien de détenus de l’Algérie indépendante ont-ils subi l’enfermement dans ces murs gorgés de l’histoire tourmentée de notre pays ? Emprisonnés pour expier leurs fautes, payer une dette à la société fondée sur la responsabilité criminelle individuelle, au nom du code pénal et de ses articles protecteurs de l’ordre social et de la morale républicaine.

    Longtemps considérée comme le parent pauvre de la justice, la maison de détention a beaucoup plus brisé des vies que servi à la prévention du crime ou des délits par la sanction et le travail sur la réinsertion.

    Aujourd’hui, la prison fait l’objet d’un vaste plan de réforme des conditions carcérales visant à se rapprocher des normes internationales. La fermeture des vieilles structures fait donc partie de la modernisation des prisons avec, probablement aussi, un dispositif de formation, de suivi sanitaire, des délais de détention provisoire écourtés… une réforme qui redonnera un peu d’humanité à un monde archaïque dans sa façon de punir les justiciables. Car enfin l’Etat ne peut pas se comporter comme les individus en infligeant le mal pour punir le mal, si nous voulions paraphraser le poète perse Omar El-Khayam.

    Il faudra malheureusement toujours des prisons, mais le défi c’est d’en finir avec le centre d’aggravation de la délinquance. Les chiffres mondiaux sur la récidive
    criminelle postcarcérale nous y contraignent.


    - Le Jeune Independant
Chargement...
X