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L'Etat double le prix d'achat des céréales en Algérie

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  • L'Etat double le prix d'achat des céréales en Algérie

    AFIN D'ENCOURAGER LA PRODUCTION NATIONALE
    L'Etat double le prix d'achat des céréales
    18 Juin 2008 - Page : 3
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    Contrairement aux autres mesures prises par le passé, le gouvernement cherche à traiter cette fois-ci le problème à la source. Est-ce la bonne solution?

    L'Etat a pris de nouvelles mesures pour encourager la production nationale des céréales. Le Conseil du gouvernement a adopté un projet fixant les prix d'achat du blé dur, de la farine et de l'orge. «Le gouvernement a décidé de revoir à la hausse les prix d'achat des céréales des producteurs nationaux», a déclaré le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza lors du point de presse hebdomadaire organisé au siège de l'ex-CIP.
    Les prix sont arrêtés comme suit: le blé dur d'abord. Le prix d'achat, qui était en 2007 à 2100DA/quintal, passera à 4500DA/quintal à partir de l'année en cours. Ce qui laisse entendre que l'Etat achètera la production à un prix double. La farine: les producteurs vont vendre leur production à 3500DA/quintal.
    Alors que le prix habituel est de l'ordre de 1950DA/quintal, le prix d'achat de l'orge passera de 1500DA/quintal à 2500DA/quintal. Ce même projet présenté par Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, n'aura pas, selon M.Boukerzaza, de répercussions négatives sur les prix à la consommation.
    Il explique: «Les prix de vente et de consommation ne changeront pas. C'est l'Etat qui payera la différence.» A titre illustratif, même acheté à 4500DA/quintal, l'Etat va vendre le blé dur, destiné à la transformation et à la consommation directe, à 2280DA/quintal. La farine, achetée à un prix de 3500 DA/quintal sera cédée à 1258DA.
    L'orge dont les nouveaux prix sont arrêtés à 2500DA/quintal, sera vendu à la consommation par l'Etat, à un prix de 1550DA/quintal.
    Ce qui ressort de ces mesures est que la subvention de l'Etat n'interviendra qu'après la phase de production et non avant. Autrement dit, l'aide de l'Etat va intervenir uniquement dans la phase d'achat de la production. Enumérant les objectifs attendus de ce programme d'aide, le porte-parole du gouvernement évoque cinq buts. Il vise tout d'abord à encourager la production nationale. Contrairement aux autres mesures prises par le passé, telle la politique d'exonération des taxes dans l'affaire de la pomme de terre, le gouvernement cherche à traiter cette fois-ci le problème à la source en encourageant la production locale.
    Concernant les autres objectifs du gouvernement M.Boukerzaza a évoqué l'amélioration du pouvoir d'achat, une meilleure exploitation des terres céréalières et le renforcement des moyens d'investissement chez les producteurs.
    Théoriquement, cette mesure semble intéressante puisqu'elle encouragera, comme le soutient le gouvernement, la production céréalière nationale. Mais les observateurs la voient sous un autre angle, ils y décèlent des imperfections, voire des dangers. Ils jugent cette mesure rigide, en ce sens qu'elle ne prend pas en considération la conjoncture internationale.
    Il ne faut pas être un pointilleux analyste pour comprendre que la tendance mondiale actuelle des prix est à l'augmentation. Cette tendance se poursuivra au moins pour les trois prochaines années, soutiennent les analystes les plus optimistes. Il serait donc hasardeux de plomber les prix à 4500DA.
    La seconde anomalie relevée dans cette décision, est le fait de prêter le flanc, avec une incroyable légèreté, à la spéculation, à suivre le raisonnement des observateurs. En effet, sans être alarmiste, imaginons un spéculateur qui vendrait à un prix légèrement plus élevé alors qu'il aura acheté toute la production nationale. Les conséquences sont faciles à imaginer: c'est tout le pays qui sera affamé.
    Alors comment se fait-il que des décideurs agissent avec une pareille légèreté en engageant le sort de toute une nation? Et puis, n'est-on pas toujours au stade des solutions provisoires
    On peut nouer un fil rompu, mais il y aura toujours le noeud.
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