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Le Brésil en route pour l'autosuffisance en biocarburants

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  • Le Brésil en route pour l'autosuffisance en biocarburants

    Au Brésil, la plupart des véhicules roulent à l'éthanol, un carburant produit à partir de la canne à sucre. Cette politique énergétique, fruit d'une longue évolution, sert de modèle aux Etats-Unis.

    En 2006, les prix records du pétrole ont fait du paysage mondial de l'énergie un recoin obscur et inquiétant, où l'optimisme et la satisfaction sont rares. Le Brésil, lui, a été épargné et connaît une année exceptionnelle. Ainsi, le gouvernement a annoncé que, pour la première fois dans l'histoire du pays, les exportations d'énergie égaleront les importations. Notamment grâce à l'éthanol que les Brésiliens produisent à partir de la canne à sucre. Et, trois ans seulement après l'introduction des premiers véhicules bicarburants – qui roulent soit à l'éthanol, soit à l'essence –, plusieurs constructeurs automobiles ont annoncé qu'ils ne fabriqueraient plus de modèles à essence d'ici la fin de l'année. Dans la plupart des stations-service du pays, les pompes à essence proposent trois choix aux conducteurs : de l'éthanol, de l'essence et du super. Des catégories légèrement trompeuses, car tous trois sont en réalité des mélanges et contiennent tous au moins 20 % d'éthanol. L'éthanol pur est nettement moins cher – 53 cents [0,41 euro] le litre à São Paulo, contre 99 cents [0,77 euro] pour le litre d'essence. "Je n'achète de l'essence que si je ne peux pas faire autrement", observe Alexandre Rigueirra, 28 ans, chauffeur de taxi à São Paulo. Il a modifié le moteur bicarburant de sa Chevrolet pour qu'elle roule également au gaz naturel. "L'essence est toujours la dernière solution", poursuit-il.

    L'éthanol n'explique pas à lui seul la nouvelle indépendance énergétique du Brésil : la prospection pétrolière a connu ces dernières années un essor important. Mais, selon Caio Carvalhal, un analyste de Cambridge Energy Research Associates à Rio de Janeiro, l'éthanol remplace désormais 40 % de la consommation d'essence du pays. L'expérience du Brésil dans ce domaine dure depuis près de trente ans et est née d'un environnement politique et économique particulier. Le premier programme national de production d'éthanol avait été lancé en 1975 par la dictature militaire, alors qu'environ 90 % du pétrole consommé au Brésil provenait de l'étranger. Le gouvernement avait accordé des subventions aux producteurs de canne à sucre et avait obligé les stations-service de toutes les villes de plus de 1 500 habitants à installer des pompes à éthanol. Au début des années 1980, la plupart des voitures neuves vendues au Brésil roulaient exclusivement à l'éthanol. Mais, à la fin de la dictature, lorsque les prix du pétrole se sont effondrés, les subventions accordées aux producteurs d'éthanol ont été supprimées. Les usines de canne à sucre ont alors transformé leur production d'éthanol en sucre alimentaire. Et l'industrie automobile, qui s'était spécialisée dans les voitures ne roulant qu'à l'éthanol, a cessé de les produire. La plupart des stations-service ont cependant continué à vendre de l'éthanol pour les voitures de ce type encore en circulation.

    La production de biocarburant pèse sur l'environnement

    Le Centre de technologie de la canne à sucre, situé dans l'Etat de São Paulo – un institut de recherche créé au début des années 1970 par les professionnels du sucre –, a cependant poursuivi ses efforts pour améliorer le rendement de la production d'éthanol. Pendant que le prix du pétrole augmentait, les producteurs d'éthanol ont réduit les coûts de production du litre d'éthanol : il est passé de 60 cents à 20 cents.

    Erigé au milieu de champs de canne à sucre, le centre emploie aujourd'hui près de 300 scientifiques. Début 2003, le carburant à l'éthanol s'est subitement retrouvé économiquement viable. Volkswagen a alors lancé son premier modèle bicarburant sur le marché brésilien, et d'autres constructeurs – comme General Motors et Ford – l'ont imité. Certaines de ces entreprises s'apprêtent à tenter la même transformation aux Etats-Unis.

    L'augmentation de la consommation d'éthanol est telle qu'elle menace d'épuiser les ressources et pèse sur l'environnement. Au début de l'année, le ministère de l'Agriculture brésilien s'est vu obligé de réduire de 25 % à 20 % la quantité d'éthanol obligatoirement contenue dans tous les carburants. La canne à sucre pousse pendant sept mois de l'année et la production s'interrompt de décembre à avril. Or, cette année, les producteurs ont commencé à récolter la canne dès le mois de mars, alors qu'elle n'était pas mûre. Pour faire face à la pénurie, 40 à 50 nouveaux sites de production devraient compléter d'ici l'année prochaine les 340 déjà existants, ce qui entraînera de nouveaux défrichements.

    Pour George Bush, la production d'éthanol [produit aux Etats-Unis à partir de céréales] constitue une réponse à la crise du pétrole, et le Brésil est devenu une destination prisée des législateurs et des spécialistes du capital-risque américains. Mais, selon de récentes études, les producteurs de céréales américains ne pourraient pas fournir plus de 12 % de la demande d'essence aux Etats-Unis. Pour contribuer à combler le fossé potentiel, certains Etats des Etats-Unis ont recommandé l'importation d'éthanol brésilien.

    Source : Courrier International.
    Dernière modification par absente, 24 juin 2008, 12h01.

  • #2
    Ce qu'il faut retenir de ca .. c'est la famine qui s'abat sur certains pays africains a cause de ca !

    Les repercussions (surtout a cause des americains) sont tres graves.

    Quand au bresil, j'ai des amis bresiliens qui ne sont pas aussi optimistes pour leur pays que le sont les journaux.. surtout dans le domaine social ou une quasi segregation raciale subsiste.

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