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L'Algérie de Charles X à Bouteflika

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  • L'Algérie de Charles X à Bouteflika

    Le 19 mars 1962 à midi, le cessez-le-feu entre en vigueur en Algérie après sept ans et demi d'une guerre inutile et cruelle. Le 5 juillet est proclamée l'indépendance. Les nationalistes triomphent. Les pieds-noirs pleurent leur pays perdu. Et la métropole respire. C'est sur cette note de soulagement que prennent fin cent trente-deux ans de présence française outre-Méditerranée. Des années de foi et d'illusions, dont l'onde de choc est encore perceptible.

    Vétéran de l'historiographie coloniale, Jean Lacouture retrace dans ce nouveau livre les événements qui vont de la prise d'Alger sur ordre de Charles X (1830) au récent voyage de Nicolas Sarkozy en Algérie (2007). C'est peut-être trop. Il ne fait que survoler les années postérieures à l'indépendance et l'équilibre de l'ouvrage s'en ressent. Sa relation de la période 1945-1962, dont il a été un témoin privilégié, est, de loin, beaucoup plus intéressante.

    Biographe de De Gaulle, très au fait de ses hésitations et de ses arrière-pensées, il analyse dans le détail les faits et gestes de celui à qui revint la tâche de mettre un point final à l'aventure coloniale. Il lui reproche au passage son "indifférence" aux massacres de musulmans qui ensanglantèrent le Constantinois en 1945. Il rappelle que de Gaulle est alors chef du gouvernement provisoire. Et qu'il a quitté l'Algérie quelque temps plus tôt en donnant pour consigne aux militaires d'empêcher que l'Afrique du Nord "ne nous glisse entre les doigts pendant que nous libérons la France".

    Ces massacres du Constantinois, à Sétif et à Guelma, continuent, aujourd'hui encore, d'empoisonner les relations franco-algériennes. Abdelaziz Bouteflika, qui fut membre du premier gouvernement de 1962 et préside actuellement le pays, exige de la France un mea culpa que celle-ci lui mesure trop chichement à son goût. Si Jean Lacouture insiste tant sur ces massacres, c'est qu'ils révèlent au grand jour la face obscure du régime colonial. Parmi les témoins des tueries de Guelma figure un adolescent qui n'oubliera jamais, Mohammed Boukharrouba, le futur président Boumediene, l'un des adversaires les plus implacables de la France lorsque la guerre éclate le 1er novembre 1954.

    Jean Lacouture démêle avec une grande clarté l'écheveau des courants et sous-courants du nationalisme algérien, qui donnent naissance, ce jour-là, à une organisation inconnue, le Front de libération nationale. Il explique pourquoi et comment ce FLN a pris rapidement le dessus sur les autres tendances indépendantistes, au prix d'affrontements sans merci.

    Journaliste au Monde à l'époque, il a suivi de près les pourparlers qui, de Melun à Evian, ont abouti au cessez-le-feu. Familier des négociateurs français, bien introduit auprès des émissaires algériens, il reconstitue les étapes de ces pourparlers, leurs hauts et leurs bas. De Gaulle, de plus en plus impatient d'en finir, lâche tout ou presque aux insurgés, à commencer par le Sahara, qu'il refusait jusque-là de considérer comme rattaché historiquement à l'Algérie. On n'est pas obligé de suivre Jean Lacouture dans tous ses raisonnements - son livre est davantage un essai qu'un livre d'histoire. Il considère par exemple, citant Raymond Aron, que les accords d'Evian étaient "sur le papier aussi satisfaisants qu'ils pouvaient l'être", une remarque un tantinet cynique vus les drames qu'ils ont engendrés.

    Comme de Gaulle, il n'est pas loin de penser que par leur aveuglement et leur soumission aux consignes imbéciles de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), les Français d'Algérie ont creusé leur tombe, même s'il compatit. Les dupes de cette longue histoire méritaient certainement d'être mieux racontés. Ne serait-ce que pour rectifier l'image de "gros colons" qui leur colle à la peau.

    source : Le Monde

  • #2
    en réalité La date officielle de l'indépendance proclamée par De Gaulle est le 03 juillet 1962. Le 5 juillet 1830 étant celui de la prise d'Alger.
    Le choix du 5 juillet a été fait comme un clin d'oeil à l'Histoire.
    J'ai compris le sens de l'amour dans le reflet de ton regard ' Ibn zaïdoun'

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