Ouyahia à l’état cru
Hâbleur ou bonimenteur pour certains, truculent, décisif et corrosif pour d’autres. Qu’on l’aime ou pas, Ahmed Ouyahia est assurément une coqueluche dans le paysage politico-institutionnel national qui ne laisse pas indifférent.
Les journalistes adorent ses longues conférences de presse durant lesquelles l’homme s’adonne à cœur joie aux jeux des questions réponses, souvent truffées de petites phrases crues, parfois assassines à l’endroit de ses adversaires. Mais derrière cette posture de responsable rigide et incassable, se cache un homme à l’humour décapant qui fait se marrer les journalistes à chaque rendez-vous, aussi sérieux soit- il.
Ouyahia « l’Algérois » aime surfer sur le patrimoine châabi en y puisant, paraboles et morale en guise de substrats discursifs. Il sait se faire « l’imam » pour prêcher la sagesse et titiller l’ego de ceux qui le considèrent comme « l’anti-griste ». Les chiffres ? Il en raffole, lui qui en use et abuse pour impressionner son monde. Et pour les mener en bateau aussi. Personnage presque atypique du sérail algérien, Ouyahia n’a rien perdu de sa faconde habituelle, malgré sa « cure » en marge de la République depuis 2006. L’homme n’a pas changé. Il n’a pas la langue dans sa poche. Morceaux choisis d’un verbe plus tranchant que jamais.
Son rappel par Bouteflika pour le « surveiller » : Ouyahia baisse la tête, et sourit au journaliste auteur de la question : « Beaucoup de commentaires ont été faits sur mon retour à la tête du gouvernement. Certains pensent que le président Bouteflika m’a rappelé pour me surveiller… D’autres estiment aussi que c’est pour freiner une prétendue ambition pour la présidentielle… Bon, vous savez les commentaires et les critiques sont libres, mais je rappelle que j’ai déjà déclaré mon soutien à « Si Abdelaziz Bouteflika » le 28 août 2004 à Constantine, lors de l’université d’été du RND. Ce jour-là, j’avais dit à vos confrères que si Abdelaziz Bouteflika voudrait un autre mandat, je ne serai pas candidat ! Je n’ai donc pas changé ! »
Programme d’un million de logements : « Si Noureddine Moussa a annoncé que plus de 450 000 logements sont déjà prêts et qu’environ 550 000 autres sont en cours de réalisation, je ne vois pas comment nous ne pourrons pas terminer le million de logements d’ici à avril 2009 ! Ceci est aussi valable pour l’autoroute Est -Ouest. Si on arrive à réaliser 600, 700 ou 800 km, on ne pourra pas dire que nous avons échoué. » Bilan de la gestion de Abdelaziz Belkhadem : « Il y a, de mon point de vue, une absence d’harmonie dans la mise en œuvre de la pensée du président de la République… Le soutien à l’investissement, ce n’est pas la construction des écoles, des lycées et des hôpitaux ou de je ne sais quoi… »
A propos des émeutes : « Ce n’est pas par des jets de pierres sur les édifices publics qu’on doit protester ou qu’on va régler les problèmes. Je le dis clairement, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur contre les casseurs. » Avis aux émeutiers... Déliquescence du programme Ansej : « Je ne comprends pas pourquoi le nombre de dossiers d’emploi de jeunes acceptés par les banques a connu une chute drastique. Je ne suis pas en train d’accabler les PDG des banques que je dois réunir d’ailleurs pour remettre de l’huile dans les rouages du système. Mais je relève que ça ne marche plus ! »
Enlèvements, viols d’enfants et drogue : « Je m’exprime en mon nom personnel et non pas en tant que responsable du RND ou responsable du gouvernement, je suis pour le rétablissement de la peine de mort contre les auteurs des enlèvements, de détournements massifs, de viols d’enfants et de grands trafiquants de drogue. »
Phénomène des harraga : « Je ne suis pas d’accord quand j’entends certaines déclarations (celle de Belkhadem, ndlr) dire que le phénomène de harraga, "ce n’est rien du tout". C’est beaucoup ! On doit prendre en charge rapidement cette question. » Ses passes d’armes avec Djamel Ould Abbas : Tout sourire, Ouyahia précise que cette prise de bec « ressemble aux polémiques d’avant-match entre les supporters du Mouloudia et ceux de l’USMA. Avec nos amis du FLN, on s’accroche durant les batailles politiques, mais on redevient frères juste après ».
Lutte antiterroriste : « Il n’y a que la mort qui les attend (les terroristes). » Corruption : « Le mal s’est malheureusement enfoncé, c’est une lutte sans pitié qui sera menée ! » La république des conteneurs : « Il y a des gens qui sont en train de bricoler l’économie ; c’est la république des conteneurs ! C’est une autre bataille à mener, mais je ne dis pas que le soleil va se lever… » La différence entre lui et Belkhadem : « Il y a, je pense, une différence de tempérament. Chacun gère avec son propre style. Me concernant, je vous le dis clairement, j’exercerai mes attributions constitutionnelles. »
Par Hassan Moali
elwatan
Hâbleur ou bonimenteur pour certains, truculent, décisif et corrosif pour d’autres. Qu’on l’aime ou pas, Ahmed Ouyahia est assurément une coqueluche dans le paysage politico-institutionnel national qui ne laisse pas indifférent.
Les journalistes adorent ses longues conférences de presse durant lesquelles l’homme s’adonne à cœur joie aux jeux des questions réponses, souvent truffées de petites phrases crues, parfois assassines à l’endroit de ses adversaires. Mais derrière cette posture de responsable rigide et incassable, se cache un homme à l’humour décapant qui fait se marrer les journalistes à chaque rendez-vous, aussi sérieux soit- il.
Ouyahia « l’Algérois » aime surfer sur le patrimoine châabi en y puisant, paraboles et morale en guise de substrats discursifs. Il sait se faire « l’imam » pour prêcher la sagesse et titiller l’ego de ceux qui le considèrent comme « l’anti-griste ». Les chiffres ? Il en raffole, lui qui en use et abuse pour impressionner son monde. Et pour les mener en bateau aussi. Personnage presque atypique du sérail algérien, Ouyahia n’a rien perdu de sa faconde habituelle, malgré sa « cure » en marge de la République depuis 2006. L’homme n’a pas changé. Il n’a pas la langue dans sa poche. Morceaux choisis d’un verbe plus tranchant que jamais.
Son rappel par Bouteflika pour le « surveiller » : Ouyahia baisse la tête, et sourit au journaliste auteur de la question : « Beaucoup de commentaires ont été faits sur mon retour à la tête du gouvernement. Certains pensent que le président Bouteflika m’a rappelé pour me surveiller… D’autres estiment aussi que c’est pour freiner une prétendue ambition pour la présidentielle… Bon, vous savez les commentaires et les critiques sont libres, mais je rappelle que j’ai déjà déclaré mon soutien à « Si Abdelaziz Bouteflika » le 28 août 2004 à Constantine, lors de l’université d’été du RND. Ce jour-là, j’avais dit à vos confrères que si Abdelaziz Bouteflika voudrait un autre mandat, je ne serai pas candidat ! Je n’ai donc pas changé ! »
Programme d’un million de logements : « Si Noureddine Moussa a annoncé que plus de 450 000 logements sont déjà prêts et qu’environ 550 000 autres sont en cours de réalisation, je ne vois pas comment nous ne pourrons pas terminer le million de logements d’ici à avril 2009 ! Ceci est aussi valable pour l’autoroute Est -Ouest. Si on arrive à réaliser 600, 700 ou 800 km, on ne pourra pas dire que nous avons échoué. » Bilan de la gestion de Abdelaziz Belkhadem : « Il y a, de mon point de vue, une absence d’harmonie dans la mise en œuvre de la pensée du président de la République… Le soutien à l’investissement, ce n’est pas la construction des écoles, des lycées et des hôpitaux ou de je ne sais quoi… »
A propos des émeutes : « Ce n’est pas par des jets de pierres sur les édifices publics qu’on doit protester ou qu’on va régler les problèmes. Je le dis clairement, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur contre les casseurs. » Avis aux émeutiers... Déliquescence du programme Ansej : « Je ne comprends pas pourquoi le nombre de dossiers d’emploi de jeunes acceptés par les banques a connu une chute drastique. Je ne suis pas en train d’accabler les PDG des banques que je dois réunir d’ailleurs pour remettre de l’huile dans les rouages du système. Mais je relève que ça ne marche plus ! »
Enlèvements, viols d’enfants et drogue : « Je m’exprime en mon nom personnel et non pas en tant que responsable du RND ou responsable du gouvernement, je suis pour le rétablissement de la peine de mort contre les auteurs des enlèvements, de détournements massifs, de viols d’enfants et de grands trafiquants de drogue. »
Phénomène des harraga : « Je ne suis pas d’accord quand j’entends certaines déclarations (celle de Belkhadem, ndlr) dire que le phénomène de harraga, "ce n’est rien du tout". C’est beaucoup ! On doit prendre en charge rapidement cette question. » Ses passes d’armes avec Djamel Ould Abbas : Tout sourire, Ouyahia précise que cette prise de bec « ressemble aux polémiques d’avant-match entre les supporters du Mouloudia et ceux de l’USMA. Avec nos amis du FLN, on s’accroche durant les batailles politiques, mais on redevient frères juste après ».
Lutte antiterroriste : « Il n’y a que la mort qui les attend (les terroristes). » Corruption : « Le mal s’est malheureusement enfoncé, c’est une lutte sans pitié qui sera menée ! » La république des conteneurs : « Il y a des gens qui sont en train de bricoler l’économie ; c’est la république des conteneurs ! C’est une autre bataille à mener, mais je ne dis pas que le soleil va se lever… » La différence entre lui et Belkhadem : « Il y a, je pense, une différence de tempérament. Chacun gère avec son propre style. Me concernant, je vous le dis clairement, j’exercerai mes attributions constitutionnelles. »
Par Hassan Moali
elwatan
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