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Les bases militaires et le pétrole, des enjeux majeurs en Irak

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  • Les bases militaires et le pétrole, des enjeux majeurs en Irak

    À six mois du départ de George W. Bush de la Maison-Blanche, le pétrole et les bases militaires émergent comme les enjeux majeurs de plus de cinq années de guerre en Irak.

    La question des bases, 58 selon des députés irakiens, est devenue publique le mois dernier, et a été aussitôt bloquée. Des manifestations ont éclaté. Le chef chiite Moqtada Sadr a réclamé un référendum.

    Recevant Nouri al-Maliki, Téhéran l'a mis en garde, et le premier ministre irakien a assuré que ces bases ne serviraient pas à attaquer l'Iran. De retour à Bagdad, il affirmait que le dossier était «dans l'impasse».

    Bush a reçu cette semaine son homologue irakien, Jalal Talabani. «Nous avons parlé d'un accord cadre stratégique qui convienne au gouvernement irakien», a déclaré le chef de la Maison-Blanche à l'issue des entretiens.

    L'affaire urge parce que le dernier mandat de Bush tire à sa fin, mais aussi parce que le mandat de l'ONU couvrant l'occupation de l'Irak expire à la fin de l'année. Washington a fixé l'échéance au 31 juillet pour un accord avec Bagdad.

    Pétrolières géantes

    La semaine dernière, quatre pétrolières géantes (Exxon-Mobil, BP, Shell, Total) entamaient à Bagdad des pourparlers pour l'accès au pétrole irakien. De petites firmes, dont la canadienne Talisman, ont déjà signé avec le Kurdistan irakien.

    Flairant le danger d'une nouvelle vague d'hostilité irakienne, autour du pétrole cette fois, des leaders démocrates au Congrès ont écrit à l'administration pour demander l'arrêt des pourparlers et le blocage de tout accord - surtout que les Irakiens n'ont toujours pas voté une loi sur le partage des revenus pétroliers.

    La Maison-Blanche a refusé, invitant les démocrates à «faire confiance à un Irak souverain». Des accords de deux milliards dedollars sont en jeu, ainsi que le droit de soumissions prioritaires à d'éventuels appels d'offres de l'Irak.

    Pour justifier l'invasion de l'Irak, Bush s'accroche à un ultime motif: les États-Unis ont débarrassé le monde de Saddam Hussein, un tyran.

    Mais le pays a été détruit, des centaines de milliers de civils ont été tués, des millions se retrouvent comme déplacés ou réfugiés. Et Saddam Hussein n'aurait accepté ni bases militaires ni pétrolières étrangères dans son pays.

    Le GAO et l'accalmie relative

    Cet héritage nationaliste demeure, et le General Accountability Office (GAO) le souligne dans un rapport qui dégonfle l'optimisme, repris par le républicain John McCain, voulant que «les États-Unis sont en train de gagner en Irak».

    Le GAO attribue l'accalmie relative en Irak à la combinaison de l'escalade de GI, du fragile cessez-le-feu consenti par Moqtada Al-Sadr au gouvernement Maliki, et de l'embauche massive d'insurgés sunnites pour protéger leurs quartiers et lutter contre Al-Qaeda. Il accuse le Pentagone de choisir et de manipuler ses données pour peindre de l'Irak un portrait plus attrayant que la réalité.

    L'accalmie relative a volé en éclats cette semaine: 12 Américains, dont 10 GI, ont été tués. Un nombre indéterminé de GI figure aussi parmi la vingtaine de morts dans un attentat suicide, hier à Karmah, visant des miliciens sunnites mobilisés contre Al-Qaeda.

    Un autre attentat, à la voiture piégée, a fait une vingtaine de morts à Mossoul. On signale en outre deux civils tués à Kerbala. Et Bagdad accuse les GI d'avoir tué neuf civils la veille à Bagdad et Tikrit. Le nombre de blessés dans toutes ces violences dépasse la centaine.

    -Reuters,
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