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Na Loundja, centenaire d’Aït Yahia Moussa

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  • Na Loundja, centenaire d’Aït Yahia Moussa

    Bonjour,

    Je ne sais si Na Loundja est encore en vie. Elle avait 108 ans l'année dernière, j'espère que oui mais je vous met l'article qui parlait d'elle pour lui rendre hommage, à elle et à toutes les Na Loundja qui sont les âmes et les mémoires du passé. Na Loundja avait un caractère hors du commun et son histoire ne peut que forcer l'admiration et faire sourire d'affection tant elle a un tempérament fort.

    Alors voici un peu de son histoire:

    (...) Il s’agit de na Loundja comme préfèrent l’appeler les villageois en raison de son esprit rebelle. De son vrai nom Belhadj Tassadit, Loundja (fille de l’ogresse) est née dans le douar d’Ath Yahia Moussa relevant de la compétence territoriale de l’ex-commune mixte de Draâ El-Mizan à la fin du XIXe siècle, et plus précisément en 1896.

    Selon son acte de naissance, son père est Moh u Saïd et sa mère Mellah Djouher du douar d’Imkiren (M’kira). La doyenne a un lien de parenté avec le colonel Ali Mellah. Ceux qui disent que Tassadit est rebelle n’ont pas tort. Effectivement, elle ne se soumettait à personne.

    D’ailleurs, pour quelque soumission soit-elle, elle décide de refaire sa vie. Avant la trentaine, elle a connu trois mariages. Elle se maria pour la première fois en 1904, c’est-à-dire à l’âge de dix ans, avec un homme plus âgé. Elle rompit avec lui en raison de nombreuses difficultés qu’elle n’avait pu supporter surtout celles relatives aux iloussen (frères de son mari, au nombre de onze). Ses secondes noces eurent lieu lorsqu’elle a eu ses dix-sept printemps. Malheureusement, là aussi, na Tassadit divorça. Elle donna vie à quatre filles, toutes emportées par les maladies de l’époque. Seul son fils, aujourd’hui septuagénaire, a survécu. Enfin, son destin l’amena à Ath Houalhadj pour se marier avec Amar Ousaïd Oukaci avec qui elle donna naissance à un garçon. D’ailleurs, c’est avec ce dernier qu’elle vit actuellement.

    On raconte que bien avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale, en somme au début des années 1940, elle sillonnait déjà les douars de la région pour propager les idées des premiers hommes qui allaient s’attaquer à la force coloniale. De Tighil Bougueni à Maâtkas en passant par Ihadaten, dans la vallée de Draâ El-Mizan, tout le monde la considérait soit comme voyante pour certains et “tadarwicht” pour d’autres.

    (...) Loundja, ce surnom lui a collé car parfois, elle avait vécu des moments de colère et de délire lorsque son mari a été torturé en 1958 devant ses yeux par les soldats français. Elle nous raconta : “Un jour, j’étais revenue de Tighilt Bougueni (M’kira) avec une somme d’argent très importante à remettre aux moudjahidine. Surprise par un groupe de militaires, je ne savais quoi faire. Dès qu’ils avaient commencé à me fouiller, j’ai commencé à délirer en me roulant par terre. Me croyant folle, ils commencèrent à s’amuser. L’un des goumis me demanda de lui faire une ziara. Il me demanda : qui va vaincre ? Je lui avais répondu : c’est nous. Il ajouta : qui, nous ? Je rigolais à haute voix et lui avais répondu : Tu ne sais pas, qui nous ? C’est ainsi que j’ai pu accomplir ma mission plusieurs fois.”
    (...)
    Ainsi, dépassant un siècle et huit ans, Loundja a traversé trois siècles, trois guerres et trois mariages. En dépit de ses souffrances et tant de misères successives, elle n’oublie tout de même aucun petit détail de sa vie, de sa communauté. Elle est une bibliothèque tout comme de nombreuses femmes d’Algérie. Même avec l’évolution des choses, na Tassadit garde tout des valeurs de la société kabyle : elle porte les habits traditionnels et des bijoux en argent.(...)

    Gardant toujours son air joyeux, elle assiste à toutes les fêtes du douar qu’elle anime avec ses chants du terroir et ses danses d’autant. Dans ces moments que nous avons passés avec elle, elle nous a évoqué des souvenirs très lointains, la guerre de Libération nationale. Ce qui la révolte, aujourd’hui, est qu’elle n’est pas reconnue en tant que moudjahida.
    (...)

    Pour lire l'article :Portrait d’une centenaire, Loundja d’Aït Yahia Moussa

  • #2
    Bonjour,

    Merci morjane, pour cet belle pensée et ce hommage a Loundja (ce nom le personnage de nos vielles histoires de nuit), heureuse de savoir qu’il existe bel et bien, si elle est encore en vie, je lui souhaite une très bonne santé.

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    • #3
      J'ai lu quelques part au sujet des centenaires, plus généralement les personnes de longue longévité "...ils ont un optimisme à toute épreuve et ont un caractère bien trempé."

      Tout à fait d'accord avec cela. Le mental à une importance très importante pour faire face à la vie et à l'adversité. L'angoisse, le pessimisme etc...ça nous ronge tout doucement.

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      • #4
        loundja

        cette femme de plus de 100 bougées n'est plus de notre monde. dommage j'ai pas pu assister à son enterrement.

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