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Ouyahia propose la création de chaînes TV mixtes public-privé.
Audiovisuel, quel avenir ?
Ce qu’un secrétaire général de parti a souhaité, un chef de gouvernement peut-il le réaliser ? En changeant de casquette, M. Ouyahia a-t-il changé d’idées sur le lancement de chaînes mixtes public-privé ?
L’information est passée presque inaperçue, mais voilà : la chaîne Medi1 Sat diffusant de Tanger est devenue la première chaîne de télévision étrangère de format bilingue (arabe, français) auprès des élites algériennes, selon un sondage de l’Institut AbassaCom. Le sondage effectué durant la première quinzaine de juin, porte sur un échantillon de 2.145 personnes représentatif de l’élite des téléspectateurs algériens, cœur de cible de Medi1 Sat. Ce n’est pas le propos de ce modeste article, mais on saist cette occasion pour rebondir sur cette autre info :
Il y a quelques semaines, avant d’être nommé à la tête de l’Exécutif, M. Ahmed Ouyahia s’était prononcé pour le lancement de chaînes de télévisions mixtes public-privé. Le secrétaire général du RND expliquait aux journalistes qui lui posaient des questions, que l’heure n’est peut-être pas arrivée d’ouvrir à cent pour cent le champ audiovisuel, et qu’il faut prendre certaines précautions pour éviter les erreurs du passé, mais il pensait que ce mode de gestion public-privé est en mesure de mettre en place les garde-fous nécessaires pour éviter les dérapages. N’étant pas à la tête du gouvernement au moment où il partageait avec les journalistes cette réflexion, il ne pouvait, bien sûr, pas mettre en pratique ce projet.
Mais Maintenant qu’il tient les rênes de l’exécutif, on peut dire que Le chef du gouvernement a les moyens de sa politique. Ahmed Ouyahia tiendra-t-il parole ? On pourra rétorquer que ce n’est pas la priorité des priorités et que pour l’instant, il y a d’autres dossiers sur son agenda.
C’est vrai, mais avec un tel raisonnement, on va encore se cantonner dans l’immobilisme : On va encore nous dire : priorité à la crise du logement, aux émeutes, au prix de la pomme de terre, au foncier agricole, à la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Et tutti quanti… Or, on sait très bien que ces problèmes de routes, de logements, de pommes de terre étaient, sont et resteront prioritaires, et que si l’on ne s’occupe que de ça, on oubliera l’université, la communication, le téléphone mobile, Internet, l’école, le tourisme …
Prenez justement le tourisme, pendant longtemps, on a considéré ce secteur comme non prioritaire. Résultat des courses : avec beaucoup moins de potentialités et d’atouts que nous, des pays de la région ont fait de l’activité touristique une véritable industrie, une activité qui contribue grandement au PIB et aux rentrées en devises, alors que l’Algérie, ce pays aux quatre saisons et aux richesses archéologiques inestimables, n’a pas su développer un savoir-faire dans le domaine.
On peut dire la même chose de l’audiovisuel : c’est un secteur créateur de postes d’emploi et qui permet dans de nombreux pays de mettre en valeur les compétences artistiques et techniques nationales, d’autant plus qu’avec les technologies nouvelles, notamment le numérique et la TNT, il est possible d’aller vers des chaînes variées et fiables, qu’elles soient thématiques, généralistes ou régionales. C’est du reste cet angle d’attaque qui a été privilégié par M. Boukerzaza, qui est en train de suivre de près l’installation des infrastructures pour la télévision numérique terrestre, et de booster la mise en place de chaînes régionales. L’approche de M Boukerzaza est claire à ce propos. Au mois de février dernier, le ministre de la Communication avait annoncé un redéploiement de l’audiovisuel public.
Pour ce secteur, le ministre avait souhaité une "nouvelle approche" reposant sur une "meilleure couverture du territoire". "A fin 2009, toutes les régions du pays seront dotées de radios, dans le souci de promouvoir la communication et l’information de proximité’’, avait-il affirmé avant d’ajouter que . "Les stations régionales de la Télévision nationale seront "promues" au statut de "chaînes autonomes" dans la gestion, pour "ouvrir la liberté d’initiative et permettre une production qualitative". L’autre argument à mettre en évidence, c’est l’intérêt qu’a l’Algérie à avoir ses propres télés. Mettons de côté la politique, — même si les auditeurs sont friands de débats de qualité – pour ne nous intéresser qu’à ces mille petites choses qui font la joie d’un public nombreux : des talks shows, des variétés, des sitcoms, des documentaires, des émissions de jeux, autant de programmes qui peuvent être réalisés par les boites de production, en partenariat avec les chaînes de télévisions.
MIDI-LIBRE
Audiovisuel, quel avenir ?
Ce qu’un secrétaire général de parti a souhaité, un chef de gouvernement peut-il le réaliser ? En changeant de casquette, M. Ouyahia a-t-il changé d’idées sur le lancement de chaînes mixtes public-privé ?
L’information est passée presque inaperçue, mais voilà : la chaîne Medi1 Sat diffusant de Tanger est devenue la première chaîne de télévision étrangère de format bilingue (arabe, français) auprès des élites algériennes, selon un sondage de l’Institut AbassaCom. Le sondage effectué durant la première quinzaine de juin, porte sur un échantillon de 2.145 personnes représentatif de l’élite des téléspectateurs algériens, cœur de cible de Medi1 Sat. Ce n’est pas le propos de ce modeste article, mais on saist cette occasion pour rebondir sur cette autre info :
Il y a quelques semaines, avant d’être nommé à la tête de l’Exécutif, M. Ahmed Ouyahia s’était prononcé pour le lancement de chaînes de télévisions mixtes public-privé. Le secrétaire général du RND expliquait aux journalistes qui lui posaient des questions, que l’heure n’est peut-être pas arrivée d’ouvrir à cent pour cent le champ audiovisuel, et qu’il faut prendre certaines précautions pour éviter les erreurs du passé, mais il pensait que ce mode de gestion public-privé est en mesure de mettre en place les garde-fous nécessaires pour éviter les dérapages. N’étant pas à la tête du gouvernement au moment où il partageait avec les journalistes cette réflexion, il ne pouvait, bien sûr, pas mettre en pratique ce projet.
Mais Maintenant qu’il tient les rênes de l’exécutif, on peut dire que Le chef du gouvernement a les moyens de sa politique. Ahmed Ouyahia tiendra-t-il parole ? On pourra rétorquer que ce n’est pas la priorité des priorités et que pour l’instant, il y a d’autres dossiers sur son agenda.
C’est vrai, mais avec un tel raisonnement, on va encore se cantonner dans l’immobilisme : On va encore nous dire : priorité à la crise du logement, aux émeutes, au prix de la pomme de terre, au foncier agricole, à la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Et tutti quanti… Or, on sait très bien que ces problèmes de routes, de logements, de pommes de terre étaient, sont et resteront prioritaires, et que si l’on ne s’occupe que de ça, on oubliera l’université, la communication, le téléphone mobile, Internet, l’école, le tourisme …
Prenez justement le tourisme, pendant longtemps, on a considéré ce secteur comme non prioritaire. Résultat des courses : avec beaucoup moins de potentialités et d’atouts que nous, des pays de la région ont fait de l’activité touristique une véritable industrie, une activité qui contribue grandement au PIB et aux rentrées en devises, alors que l’Algérie, ce pays aux quatre saisons et aux richesses archéologiques inestimables, n’a pas su développer un savoir-faire dans le domaine.
On peut dire la même chose de l’audiovisuel : c’est un secteur créateur de postes d’emploi et qui permet dans de nombreux pays de mettre en valeur les compétences artistiques et techniques nationales, d’autant plus qu’avec les technologies nouvelles, notamment le numérique et la TNT, il est possible d’aller vers des chaînes variées et fiables, qu’elles soient thématiques, généralistes ou régionales. C’est du reste cet angle d’attaque qui a été privilégié par M. Boukerzaza, qui est en train de suivre de près l’installation des infrastructures pour la télévision numérique terrestre, et de booster la mise en place de chaînes régionales. L’approche de M Boukerzaza est claire à ce propos. Au mois de février dernier, le ministre de la Communication avait annoncé un redéploiement de l’audiovisuel public.
Pour ce secteur, le ministre avait souhaité une "nouvelle approche" reposant sur une "meilleure couverture du territoire". "A fin 2009, toutes les régions du pays seront dotées de radios, dans le souci de promouvoir la communication et l’information de proximité’’, avait-il affirmé avant d’ajouter que . "Les stations régionales de la Télévision nationale seront "promues" au statut de "chaînes autonomes" dans la gestion, pour "ouvrir la liberté d’initiative et permettre une production qualitative". L’autre argument à mettre en évidence, c’est l’intérêt qu’a l’Algérie à avoir ses propres télés. Mettons de côté la politique, — même si les auditeurs sont friands de débats de qualité – pour ne nous intéresser qu’à ces mille petites choses qui font la joie d’un public nombreux : des talks shows, des variétés, des sitcoms, des documentaires, des émissions de jeux, autant de programmes qui peuvent être réalisés par les boites de production, en partenariat avec les chaînes de télévisions.
MIDI-LIBRE
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